«Mes Jeux des îles ont été incontestablement les Jeux des îles de Madagascar, à Tamatave, dans la piscine de Taomasina. Plus particulièrement la première épreuve femmes, le 200m nage libre, où je décrochais la toute première médaille d’or mauricienne en natation. Je pense que c’était le 24 août 1990, en finale du 200m nage libre, devant un stade rempli de Malgaches. Les seuls supporters mauriciens étaient les nageurs et nageuses de l’équipe de Maurice.

Je me souviens de l’orchestre qui accompagnait les nageurs à la ligne de départ, et je me souviens toujours de cet hymne aujourd’hui, presque 28 ans après. Et après ma course, je vérifie mon temps et ma victoire affichée au tableau électronique. Il en fut de même pour les six autres courses. J’étais très fière de remporter ces victoires mais fière aussi de mes chronos.

Côté ambiance, il y avait toute l’équipe mais surtout une poignée de réservistes dont le rôle était de faire le maximum de bruit possible, quels que soient les moyens, quitte à perdre leur voix. Et ensuite, le plus grand moment, c’était dans le bus au retour quand l’entraîneur faisait un résumé des performances. C’était accompagné de chants et d’acclamations à tue-tête qu’on rentrait au Village pour dîner. On sentait moins de stress et de pression avec une telle équipe de supporters derrière soi.

Les gradins de la piscine étaient remplis de supporters malgaches mais cela ne nous intimidait pas. Les adversaires étaient nos adversaires pendant la compétition uniquement. L’ambiance était amicale et tous nous mangions dans le même restaurant.

Aujourd’hui, quand je repense aux Jeux des îles, je ressens une grande fierté. Je pense à cette ambiance sur le bord de la piscine. C’était la fête. Je donnerais tout pour revenir en arrière juste pour savourer encore une fois ces moments. Nous étions fiers d’être Mauriciens et de faire flotter le drapeau mauricien.»