Il y a le regard du journaliste, celui du spectateur, celui de l’entraîneur, celui de l’administrateur ou encore celui du politique. Tous ont quelque chose à dire sur l’exploit sportif. Mais tous ces regards mis ensemble ne remplaceront pas le regard de l’athlète, celui de l’acteur principal de l’événement. «Si mes Jeux des îles… étaient contés» invite les sportifs mauriciens à parler de CE moment qui fut leur moment et qui restera à jamais gravé dans leur mémoire malgré le passage des ans et le renouvellement du rendez-vous des îles de l’océan Indien. Les sportifs aussi savent se raconter.

«J’ai eu l’honneur, en 1985, d’être le premier porte-drapeau aux premiers Jeux des îles organisés sur le sol mauricien. J’étais membre de la Special Mobile Force. Comme je savais marcher au pas, tenir la hampe, la porter, la soulever, mon supérieur, le RSM Beeharry, m’a demandé d’être le porte-drapeau à l’occasion des deuxièmes Jeux des îles.»
 
Nous devions passer devantla tribune officielle. Nous étions une équipe de six soldats et j’étais, moi, le porte-drapeau. Nous avons travaillé pendant plusieurs mois. Nous avons répété jusqu’à atteindre la perfection. Nous avons défilé lors de la cérémonie d’ouverture et lors de la cérémonie de clôture. Lors de l’ouverture, nous sommes passés devant la tribune officielle avant que le drapeau des Jeux ne soit hissé en haut du mât.

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Lors de la clôture, le drapeau a été descendu, mes hommes l’ont plié puis me l’ont remis. Nous avons marché ensuite jusqu’à la tribune officielle avant que je ne remette le drapeau à mon tour au président du CIJ, Jean-Roland Delaitre.

Quand j’ai vu la nation mauricienne derrière l’équipe de Maurice, les grands athlètes qu’étaient Judex Lefou, Sheila Seebaluck, les footballeurs qui ont fait la fierté de Maurice, j’ai réalisé à quel point je vivais un grand événement et combien grand était l’honneur qui m’avait échu d’être le porte-drapeau de la sélection mauricienne à ces Jeux.

Les gens me disaient par la suite : «Je vous ai vu portant le drapeau.» J’éprouvais une grande fierté. J’ai accompli cette mission avec beaucoup de discipline, après m’être longuement préparé. J’étais responsable de l’équipe de six soldats choisis pour relever ce défi, nous n’avions pas droit à l’erreur. Nous représentions Maurice également, il y avait des invités de marque, le moins que nous puissions faire, était de faire très bien. Il m’arrive encore d’y repenser. J’y repenserai encore quand je me rendrai sur certains sites en juillet prochain assister aux compétitions des 10e JIOI.