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JIOI 2019 - Neeta Persand: «Au-delà de la fatigue, il fallait gérer la pression»
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JIOI 2019 - Neeta Persand: «Au-delà de la fatigue, il fallait gérer la pression»

«Je n’oublierai jamais cette finale du simple dames, face à Amrita Sawaram, lors des Jeux de 1998. Après plus d’une semaine de rencontres, d’abord celles du tournoi par équipes puis celles du tournoi individuel, je ne sentais plus mes jambes alors que nous nous dirigions vers la fin de la compétition.
Au-delà de la fatigue, il fallait gérer la pression. J’étais classée numéro 1 tout au long de la compétition. Ce qui signifiait, quelque part, que je n’avais pas droit à l’erreur.
En finale, je m’étais retrouvée face à Amrita Sawaram, qui m’avait déjà battue lors d’un tournoi national durant la même année. D’un côté la fatigue et de l’autre la pression et en voulant être précise, je commettais énormément d’erreurs. La plupart de mes volants terminaient en dehors du court et j’ai fini par perdre le premier set.
Lors du deuxième set, il y a eu comme un déclic dans ma tête, je ne pouvais laisser échapper la victoire. J’avais travaillé trop dur pour cela. Ma motivation et ma détermination se réveillèrent. J’étais soutenue par un public formidable: j’entends encore les cris d’encouragement de Gérard Requin, qui était assis dans les gradins, et ceux de mon fiancé, Sanjeev – qui allait devenir par la suite mon époux – qui avait fait le déplacement pour les Jeux. J’ai ainsi remporté le deuxième set.

Cette victoire dans le deuxième set m’a redonné confiance en moi. Je menais dans le troisième set quand l’arbitre m’a accordé un point pour une faute de mon adversaire. Le président de la fédération, Iswurduth Sawaram, est alors monté sur le court et a contesté le verdict de l’arbitre. Il y avait un brouhaha dans le public. L’arbitre est resté sur sa position. La démarche du président avait éveillé un sentiment à la fois de colère et de challenge en moi. J’étais animée par la rage de vaincre. Je savais dès lors que rien ne pourrait m’arrêter. Je suis ainsi passée en mode accéléré pour conclure très rapidement le troisième set. À la fin, c’est en sentiment de joie qui m’a envahie.
Mais ce que je retiens surtout, c’est notre victoire en double dames. C’était un peu une réplique du scénario du simple dames. Marie-Hélène (Pierre), qui était visiblement fatiguée et qui avait perdu tous ses moyens, n’arrivait pas à bouger sur le court et commettait erreur sur erreur. Après avoir concédé le premier set, je me suis dit: ‘Nous n’allons en aucun cas perdre cette finale.’ Nous étions opposées à Amrita Sawaram et Yovana Mardanamootoo. J’ai ainsi pris le contrôle du match. Je bougeais sur tous les volants, j’anticipais même ceux qui étaient destinés à ma partenaire.
Mais contrairement au simple dames, j’ai pris énormément de plaisir sur le court. J’étais en maîtrise totale de tous mes coups. C’était une sensation agréable, j’éprouvais un sentiment de satisfaction. Les JIOI de 1998 ont été mes derniers Jeux puisque j’ai ensuite tiré ma révérence après les Jeux du Commonwealth la même année. L’ambiance et le soutien des supporters ont définitivement contribué à ma réussite à ces Jeux.»
Palmarès
<p style="text-align: justify;">– Débute le badminton à 13 ans. Rejoint la sélection à l’âge de 15 ans.<br />
– Plusieurs fois championne de Maurice en simple et double dames.<br />
– Vice-championne d’Afrique par équipes et médaillée de bronze en simple dames.<br />
– Participation aux Jeux olympiques de 1992.<br />
– Participation aux Jeux du Commonwealth de 1998.<br />
– Plusieurs participation aux Championnats du monde, en individuel et par équipe.</p>

Palmarès relatif aux Jeux des îles
<p style="text-align: justify;"><strong>JIOI de 1990</strong><br />
– Simple dames : Bronze<br />
– Double dames : Argent<br />
– Par équipe : Or</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>JIOI de 1993</strong><br />
– Simple dames : Argent<br />
– Double dames : Or<br />
– Double mixte : Argent<br />
– Par équipe : Or</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>N.B.</strong> Neeta Persand (Seesurrun) avait subi une opération au genou gauche en décembre 1992 et une deuxième en avril 1993. Pendant les Jeux, elle a <em>«bloqué»</em> son genou durant le tournoi par équipe. Mais elle a pu reprendre la compétition, bien que difficilement, grâce à l’intervention du Dr Oomar, qui l’a opérée la deuxième fois.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>JIOI de 1998</strong><br />
Simple dames : Or<br />
Double dames : Or<br />
Par équipe : Or</p>
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