Décrocher l’or aux Jeux des îles sera encore difficile pour les Mauriciens. Leurs principaux adversaires sont les Réunionnais. Mais malgré la domination des nageurs de l’île Sœur, nos compatriotes pourraient quand même leur ravir la première place dans certaines épreuves.

Le premier athlète susceptible de briller le plus dans le camp mauricien est sans aucun doute Bradley Vincent. Il y a 4 ans, il est monté deux fois sur la première marche du podium, notamment au 50 m NL et 100 m NL. Quatre ans après, pourrait-il prétendre à davantage de médailles ?

Depuis 2015, le crawler a amélioré ses performances – en des temps record – dans d’autres épreuves, notamment au 50 papillon et 100 papillon et aux 50 dos, 100 dos et 200 dos.

Aux 50 m NL et 100 m NL, il devrait régner en maître, étant – par rapport aux Réunionnais – le seul à nager en moins de 23 secondes au 50 m NL. Au 100 m NL, même s’il n’a pas réédité son chrono de 49.93s, il n’a toujours pas d’adversaire de son calibre. Aux championnats de Maurice, en avril, il a nagé en moins de 51 s. Or, à ce jour, Pierre Yves Desprez et Grégory Robert sont à 52.92 s et 52.61s respectivement sur la distance, selon les statistiques de la Fédération française de Natation. Lesquelles nous donnent une idée de ce qu’ont réalisé les nageurs réunionnais cette année.

Au 50 dos, la médaille devrait se jouer entre Bradley Vincent (recordman en 27 s) et Pierre Yves Desprez, dont la meilleure performance en 2019 est de 25.90 s. Ce même nageur pourrait aussi lui causer du souci au 100 dos. Son meilleur temps sur la distance, en 2019, est de 56.43 s. Quant au Mauricien, il détient un record de 57.98 s dans cette épreuve. Temps réalisé aux derniers championnats d’hiver, en avril.

Au 200 dos, Bradley Vincent devrait normalement s’octroyer l’or, n’ayant pas d’adversaire nageant, comme lui, en moins de 2 mn 08s sur cette distance. Mais au 50 m papillon, il devrait l’emporter face à Pierre Yves Desprez. La meilleure performance de ce dernier, cette année, est de 25.61 s. Ce, alors que notre compatriote vient d’améliorer son record national en 25.18 s. Au 100 m papillon, Bradley Vincent pourrait avoir à se battre face au Français naturalisé seychellois, Mathieu Bachmann, qui a déjà nagé en 56.33 s en 2018. Or, le Mauricien, lui, a été crédité de 55.51 s à la piscine de Médine, en avril.

L’autre représentant de la sélection mauricienne, chez les hommes, susceptible de s’adjuger le précieux métal, est Mathieu Marquet.

Il a tout d’abord une carte à jouer au 400 m nage libre. Tournant autour de 4 mn dans cette épreuve, il devrait avoir pour principal adversaire Benoît Debast, 30 ans, qui pourrait lui donner du fil à retordre s’il retrouve sa forme d’antan. Au 200 m nage libre, Mathieu Marquet (recordman en 1 :53.18) retrouvera ce même Réunionnais (crédité de 1 :55.77) sur sa route.

Au 200 m papillon, Victor Ah Yong qui a nagé en 2 :10 aux championnats de Maurice, aura fort à faire face à Ambroise Petit (2 :04.70 s). Mais, sait-on jamais, le sociétaire du CAMO est capable de se surpasser lorsqu’il est confronté à plus fort que lui. En brasse, Oliver Wong Chap Lan devrait réussir au 50 brasse et 100 brasse. Les temps réalisés par les Réunionnais tournent autour de 30 s sur la première distance est de 1 :09 s sur la seconde. Mais restons prudents, les nageurs de l’île Sœur nous ayant déjà habitués à des surprises sur ces distances, lors de précédentes éditions.

Enfin, chez les filles, ce sera plus compliqué. La présence d’Alizée Morel et d’Emma Morel dans la sélection de la Réunion, douées sur plusieurs distances, rend la compétition très difficile pour les Mauriciennes. Au 100 dos, Camille Kœnig (1 :06.60 s) est à quelques centièmes d’Emma Morel (1 :06.47 s). Au 100m NL, pour l’instant, Élodie Poo Cheong est la seule fille à nager en moins d’une minute. Et pour qu’elle s’octroie l’or, il lui faudrait nager en 56 s quand on sait qu’Alizée Morel a réalisé 56.59 s cette année…

Grosso modo, Maurice devrait récolter six médailles d’or par le biais de Bradley Vincent et Mathieu Marquet. Avec les relais, masculin et féminin, en imaginant que l’on puisse en remporter deux supplémentaires, nous en arriverions à huit. Ce qui serait une progression par rapport à ce que Maurice a réalisé quatre ans de cela à l’île de la Réunion.