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JIOI 2019 - Gylen Ramasawmy: «Il y avait un Seychellois devant moi. Je l’ai doublé à trois cents mètres du but…»
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JIOI 2019 - Gylen Ramasawmy: «Il y avait un Seychellois devant moi. Je l’ai doublé à trois cents mètres du but…»

J’étais sélectionné dans trois épreuves lors des Jeux de 1979 : le 5 000m, le 10 000m et le 3000m steeple chase. L’association m’a demandé de choisir dans quelle épreuve je préférais m’aligner. Comme j’avais déjà pris part au 3 000 mètres steeple chase aux Championnats d’Afrique la même année au Sénégal (NdlR : 2-5 août 1979), j’ai donc choisi cette spécialité que j’allais courir pour la deuxième fois à La Réunion. Le 3 000 mètres steeple chase des Championnats d’Afrique avait été remporté par le grand Kip Rono. J’étais sorti avant-dernier. Nous étions deux à rallier l’arrivée en dernier, un Ougandais et moi. Nous avons eu droit à une standing ovation.
A Champ-Fleuri, j’ai été médaillé de bronze dans l’épreuve du 3 000m steeple chase. Elle se déroulait le 26 août 1979 à 18 heures. Il faisait beau, l’ambiance était électrique au stade de Champ-Fleuri. J’étais le premier Mauricien à courir cette épreuve aux Jeux. Il n’y avait pas encore de piste semblable à Maurice, nous courions encore sur la cendrée. J’étais aux anges. J’avais découvert le spurtan au Sénégal. Après des entraînements intensifs sous la férule de mon coach Vivian Gungaram, j’ai récolté le fruit des sacrifices que j’avais faits.
Le Réunionnais Jean-Louis Prianon s’entraînait en France. Nous étions groupés après le départ. Prianon et le Seychellois Albert Marie se sont détachés alors qu’il restait deux tours. Il y avait un Seychellois devant moi (Brian Esparon). Je l’ai doublé à trois cents mètres du but.
Les Mauriciens m’ont beaucoup encouragé. J’étais populaire dans le Village des Jeux. J’assurais l’animation, je chantais le séga, on tapait sur tout ce qu’on avait sous la main pour nous accompagner. Le public mauricien était acquis à ma cause. Marie-France Mamedy courait aussi ce jour-là. Nous l’avons soutenue puis ce fut à mon tour d’être soutenu. Les Mauriciens étaient solidaires.
Je suis toujours parcouru par beaucoup d’émotions rien que de penser aux premiers Jeux des îles. J’en ai les larmes aux yeux. J’en pleure car aujourd’hui, je suis handicapé. J’ai été amputé de six orteils. J’ai toujours la nostalgie des Jeux quarante ans après. Je n’oublierai jamais l’ambiance et les amis : Marie-France Mamedy, Suzette Farine, Linda Montille, Anabelle Nairac, Thérasa David, Jacques Legrand, France Moutou, David Bathfield et les autres. C’est un souvenir inoubliable.
Le grand Jean-Louis Prianon allait devenir champion de France dans les courses de fond à l’issue des JIOI de 1979.
Palmarès
- Premier recordman national du 3 000m en 9’58’8 (JIOI de 1979)
- 3e au Championnat de Maurice de marathon
- Trois fois vice-champion de la Ligue de cross
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