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JIOI 2019 - Gilbert Quéland: «J’avais tout juste 18 ans à l’époque…»
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JIOI 2019 - Gilbert Quéland: «J’avais tout juste 18 ans à l’époque…»

Il y a le regard du journaliste, celui du spectateur, celui de l’entraîneur, celui de l’administrateur ou encore celui du politique. Tous ont quelque chose à dire sur l’exploit sportif. Mais tous ces regards mis ensemble ne remplaceront pas le regard de l’athlète, celui de l’acteur principal de l’événement. «Si mes Jeux des îles... étaient contés» invite les sportifs mauriciens à parler de ce moment qui fut leur moment et qui restera à jamais gravé dans leur mémoire malgré le passage des ans et le renouvellement du rendez-vous des îles de l’océan Indien. Les sportifs aussi savent se raconter.
«Le moment le plus fort que j’ai vécu aux Jeux des îles de l’océan Indien remonte à la première édition tenue en 1979 à La Réunion. Il y a une anecdote notamment qui est restée gravée dans ma mémoire.
J’avais tout juste 18 ans à l’époque, tout comme Glen Fayolle. Nous venions du VCM, nous étions encore juniors. Nous avions été retenus et faisions partie des dix coureurs choisis pour représenter Maurice aux Jeux de 1979.
Nous étions peut-être les jeunots de l’équipe, mais toujours est-il que lors du contre-la-montre individuel, la première épreuve cycliste des Jeux, Glen et moi nous sommes retrouvés parmi les quatre meilleurs dans le camp mauricien en compagnie de Gabriel Anazor et Mathieu Calypso.
La deuxième épreuve allait être le contre-la-montre par équipe lors duquel nous allions aligner deux équipes. La logique voulait que les quatre premiers Mauriciens du contre-la-montre individuel se retrouvent dans la première équipe et les quatre autres dans la deuxième équipe. Le contre-la-montre par équipe était long de 100 kilomètres.
Mon père, Claude Quéland, responsable de la sélection de Maurice, estima qu’il était impossible d’aligner «deux bambins» sur 100 kilomètres en compagnie de deux ténors. Il préconisa que nous soyons dans la seconde équipe.
Robert Aubry, DTN de La Réunion, était ami avec mon père. Il lui demanda quelle serait la composition de sa première équipe. Mon père répondit qu’elle comprendrait Gabriel Anazor, Mathieu Calypso et deux autres coureurs. Il ajouta que Glen Fayolle et moi étions trop jeunes pour faire partie de la première équipe.
Robert Aubry rétorqua : «Tu ne vas pas les griller sur une épreuve.»
Et il convainquit papa d’aligner ses deux jeunes dans la première équipe. Le DTN réunionnais poursuivit ses calculs et pensant que l’équipe A de Maurice compterait deux jeunes en son sein, opta pour la composition de deux équipes réunionnaises homogènes. Il répartit ses meilleurs éléments dans ses deux équipes dans le but de décrocher l’or et l’argent.
Mais à sa grande surprise et à la nôtre, l’équipe A de Maurice remporta le contre-la-montre par équipe. Mal- gré la présence en son sein de deux jeunes, elle se retrouva sur la plus haute marche du podium. Robert Aubry dira à mon père après la course : «Je regrette de t’avoir donné cette idée. Nous étions assurés de la médaille d’or. Tu m’as pris l’or et mon idée.»
Nous avions tout juste 18 ans à l’époque. C’était quelque chose de grandiose pour nous. Nous avons obtenu l’or à Maurice en 1985 mais la première médaille est bien plus forte à mes yeux que la deuxième. L’équipe de Maurice engagée dans le contre-la-montre par équipe était composée de Patrick Piat, Gilles L’Entêté, Norbert Gellé et moi. En 1990 à Madagascar, nous avions fait troisièmes. Il y avait Gilles L’Entêté, Alain Denis, Olivier Rouillard et moi.
A La Réunion en 1979, dans ce fameux contre-la-montre par équipe, Glen Fayolle avait sauté à 20 kilo- mètres de l’arrivée. Gabriel Anazor et Mathieu Calypso assuraient les relais. Gabriel m’a dit : «Accroche-toi à notre roue, nous allons faire le nécessaire devant.» Ils avaient réalisé que le parcours était trop long pour moi. S’ils me perdaient, c’en était fini de nos chances de médaille. Le temps de l’équipe était celui du troisième coureur.»
Palmarès
<p style="text-align: justify;">Champion de Maurice en 1981, 1982, 1990, 1991</p>
<p style="text-align: justify;">Médaille d’or dans le contre-la-montre par équipe aux JIOI de 1979 et 1985</p>
<p style="text-align: justify;">Médaille de bronze dans le contre-la-montre par équipe aux JIOI de 1990</p>
<p style="text-align: justify;">6e de la course en ligne aux Jeux d’Afrique du Caire en 1991</p>
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