« Mon grand moment survint en 1990. Tout juste après avoir remporté le titre national avec mon université aux USA, je suis rentré à Maurice, poursuivant ma quête visant à offrir à mon pays ses premières médailles d’or en sprint. La pression était énorme car les sprinters malgaches étaient les favoris dans la défense du titre en sprint sur leur terre natale.

Mon entraîneur Ron Davis m’avait bien préparé et ma famille, plus particulièrement ma chère maman, me donna le soutien affectif nécessaire pour faire face à la pression. Je me souviens encore du sentiment qui m’habitait quand je suis monté sur la piste pour la finale du 100 m. Je pouvais voir dans les gradins tous les drapeaux mauriciens qui m’encourageaient, convaincus que j’avais au moins une chance de l’emporter. Les émotions surgissaient durant le dernier échauffement tellement je voulais remporter cette médaille d’or pour ma chère île Maurice.

En franchissant la ligne d’arrivée, ma première pensée fut pour mon pays et la joie que j’apportais à mes compatriotes en devenant le premier Mauricien à s’imposer sur 100 mètres aux Jeux des îles. J’ai instinctivement demandé qu’on me donne un drapeau afin que je puisse effectuer un tour d’honneur et saluer les supporters mauriciens présents à Madagascar. Cet instant restera à jamais comme mon plus grand souvenir des Jeux des îles. J’ai accompli cela pour Maurice, pas pour moi. »