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JIOI 2019 - Marlys Ithier: «Chaque point que je gagnais était salué par des cris, des applaudissements, des sons de ravane»
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JIOI 2019 - Marlys Ithier: «Chaque point que je gagnais était salué par des cris, des applaudissements, des sons de ravane»

Il y a le regard du journaliste, celui du spectateur, celui de l’entraîneur, celui de l’administrateur ou encore celui du politique. Tous ont quelque chose à dire sur l’exploit sportif. Mais tous ces regards mis ensemble ne remplaceront pas le regard de l’athlète, celui de l’acteur principal de l’événement. «Si mes Jeux des îles... étaient contés» invite les sportifs mauriciens à parler de ce moment qui fut leur moment et qui restera à jamais gravé dans leur mémoire malgré le passage des ans et le renouvellement du rendez-vous des îles de l’océan Indien. Les sportifs aussi savent se raconter.
«J’ai commençé à jouer au ping-pong à l’âge de 8 ans. Mais tout a vraiment commencé pour moi en 1979 quand un groupe de pongistes des Plaines-Wilhems, avec Gilany Hosany en tête, m’invite à me joindre à leurs entraînements. Le vrai tennis de table démarre : entraînements de rapidité, déplacements, services, attaques, défense, etc.


Deux ans après, je deviens la championne de Maurice, la première non issue des clubs portlouisiens. Je garderai ce titre jusqu’en 1987, année où je quitte la compétition. Dès 1983, une présélection est faite en vue des Jeux de 1985, et cette sélection est préparée par un entraîneur venant tout droit des meilleures écoles de Chine, M. Fang Wen. Bien que la psychologie ne fût pas son fort, à mon avis, il connaissait la technique du bout des doigts.
En mai 1985, une sélection de cinq garçons et trois filles – dont je fais partie – part pour un stage d’un mois en Chine. A mon retour, je garde mon rythme d’entraînement : deux heures, le matin, et quatre heures l’après-midi jusqu’aux Jeux. Bien sûr qu’on était une équipe soudée, non seulement les membres de la sélection pour les Jeux, mais aussi tous les joueurs qui faisaient partie de la présélection depuis 1983 et qui nous ont accompagnés jusqu’au dernier moment, faisant office de sparring-partners.
Le premier tournoi est celui par équipe. Les Malgaches, absents en 1979, sont venus et cela hausse le niveau de la compétition. Je suis la numéro 1 de la sélection et capitaine d’équipe. Nous arrivons en finale contre cette équipe malgache. Le tirage au sort nous est défavorable, m’obligeant à jouer le deuxième simple, le double dames et le troisième simple, d’un seul trait.
Notre coéquipière, Lily Lo Choy, perd le premier match contre la championne malgache. J’entame alors mon premier simple que je remporte. Je joue après mon double avec Anne-Marie Li Wai Pang et nous nous imposons. Il me reste alors le troisième simple contre la numéro 1 malgache, Joëlle Andrianjatovo. J’étais chauffée et gonflée à bloc, le public aussi ! Les compétitions se déroulaient dans le hall du collège Royal de Port-Louis. Chaque échange se passait dans le silence et chaque point que je gagnais était salué par des cris, des applaudissements, des sons de ravane. Tout cela me donnait plus d’assurance pour me lancer dans mes attaques et donner la victoire à Maurice.
Le scénario était identique lors de ma finale dans le tournoi du simple dames. Je me retrouve de nouveau contre la championne malgache, Joëlle. Nous sommes le samedi 31 août et j’ai une semaine de compétition dans les jambes. La finale se jouera au meilleur de cinq manches – et ce, jusqu’en 2001. La manche comprenait 21 points, changement de service tous les 5 points. Même soutien du public mauricien, même encadrement de mon entraîneur, de mon équipe et plus particulièrement de Gilany Hosany qui était mon coéquipier en double mixte. Je gagne par 3-1 et deviens la médaillée d’or. Joie, bonheur, soulagement, fierté : un cocktail d’émotions s’agite en moi lors de cette remise des médailles !
Un peu plus tard, cet après-midi-là, j’apprends que Maurice a gagné la finale de football. La fête mauricienne commence. Le lendemain, c’est la clôture des Jeux au stade George V. L’équipe de Maurice est acclamée, les athlètes mauriciens des différentes disciplines se félicitent et chantent We are the World.»
Palmarès
<p style="text-align: justify;">1977-1981 : Vice-championne de Maurice de tennis de table<br />
1981-1987 : Championne de Maurice de tennis de table<br />
1979 : 1er Jeux des îles<br />
3 médailles d’or : tournoi par équipe, en double mixte et double dames et la médaille d'argent en simple dames<br />
1985 : 2e Jeux des îles<br />
2 médailles d’or : tournoi par équipe et simple dames. Médaille d’argent en double dames et bronze en double mixte</p>
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