Les compétitions de voile se tiennent sur sept jours. La météo est variante et les conditions de vent changeantes. Certains concurrents sont favorisés par les conditions de vent. Certains sont meilleurs en vent léger et d’autres en gros temps.

C’est un bonheur de naviguer dans la baie de Grand-Baie avec les conditions de vent changeantes car dans une régate, tout peut arriver dépendant des options prises.

En 1993, on a été préparé par Yves Loday, médaille d’or en Tornado aux J.O. de Barcelone. On a côtoyé les grands champions, c’est vraiment très enrichissant.

Les supporters mauriciens sont autour de la baie. On entend leurs cris dès qu’on s’approche de la côte. Ils nous connaissent par nos noms. On a tous «MRI» écrit sur nos voiles et ils peuvent facilement nous distinguer des autres concurrents.

Les entraînements dans la baie étaient très sympas en compagnie des athlètes des quatre coins de l’île. Les repas ensemble après l’entraînement du matin étaient très animés. On attendait notre «mine» ou notre «riz frit» offert par la fédération en provenance de la tabagie Ti Couloir du fond de la baie, tous les midis.

Quand on partage une même passion, l’entente est très facile. J’ai toujours eu le respect des garçons de l’équipe, même si je me retrouvais dans un sport de machos avec uniquement des mecs autour de moi. Une chose est sûre, c’est que les garçons détestent se faire battre par les filles. Une motivation supplémentaire pour toujours aller plus vite qu’eux sur l’eau. La monotypie en planche à voile est très dure car on n’a pas le choix de voile et de planche. Tout le monde est logé à la même enseigne d’où l’intérêt. Des voiles de 7,5 m² par vent fort, avec des grandes planches, c’est dur physiquement.

Une petite anecdote : aux Seychelles, il y a un ami, un véliplanchiste retraité, qui me demandait mon rang en rentrant d’une régate des JIOI au Yacht Club de Victoria. Quand je lui ai dit que je l’avais gagnée, il m’a répondu avec son accent seychellois : «Rezman mo pa ladan !» Je la raconte toujours et on en rit encore…

Le bonheur en régate, c’est d’avoir le coup de canon – ou sirène – à l’arrivée et de savoir qu’il retentit pour vous. La course n’est jamais terminée tant que le canon n’a pas retenti. Comme dans toutes les courses, ça peut se jouer à quelques secondes.

Les montées sur les podiums sont des moments privilégiés. L’hymne national et la montée du drapeau mauricien me font toujours avoir la chair de poule. Je suis très nostalgique de ces années. Je suis toujours ravie d’aller sur l’eau mais j’ai moins d’énergie avec les années qui passent.

Palmares

Novembre 1983 : 1ere place dans la catégorie femmes de la Beachcomber Cup et 2e au classement général toutes catégories. Sur Planche Bic 250

Juillet 1985 : Médaillée d’or aux 2es Jeux des îles de l’océan Indien à Grand-Baie. Sur Bic 250

1986-1990 : Première cinq années consécutives de Western Australia, où j’ai fait mes études, sur Windsurfer One Design et D2

Décembre 1988 : Vice-championne du monde à Plettenburg Bay en Afrique du Sud. Sur Windsurfer One Design Décembre 1990 : 5e au Championnat du Monde à Lake Macquarie, Newcastle, Sydney. Sur Windsurfer One Design

Septembre 1991 : 1ere catégorie féminine et aux Championnats Interîles aux Seychelles. Sur Bic 250

Décembre 1991 : 3e au Championnat du Monde à Port Elizabeth en Afrique du Sud. Sur Windsurfer One Design

Juillet 1992 : 23e aux Jeux Olympiques de Barcelone sur Lechner A-390

1993 : médaille d’or aux JIOI des Seychelles sur Bic 250

2003 : Semaine Olympique Française à Hyères dans le sud de la France : épreuve de préparation pour l’équipe de planche à voile sur Mistral One Design pour les JIOI 2003

Palmarès relatif aux jeux des îles

4 médailles d’or obtenues en 1985, 1993 et 2003. Les autres années, il n’y avait pas de planche à voile En 2003, 2 médailles d’or Mistral One Design et Bic Techno formula