«Ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas le théâtre dans une‘flagship university’.» Propos d’Arnaud Carpooran, doyen de la faculté de Social sciences and Humanities à l’université de Maurice. C’est dans cet esprit qu’à la prochaine rentrée universitaire, les responsables prévoient l’entrée en opération d’un «theatre laboratory».

Ce laboratoire dédié à la mise en scène et «au volet digital» sera aménagé dans le vestiaire habituellement utilisé par les étudiants pour enfiler les tenues de cérémonie, les jours de remise de diplôme. Si des équipements de son, lumière et montage sont déjà arrivés au campus de Réduit, il s’agit, selon Arnaud Carpooran, de passer à la phase d’installation. «Il a d’abord fallu trouver le financement initial pour l’achat d’équipements. Maintenant il faudra se donner les moyens de les faire fonctionner», indique le doyen de la faculté, sans citer de chiffres.

Pour Arnaud Carpooran, l’entrée du théâtre à l’université de Maurice fait partie d’un plan «global». D’abord, il y a la «vision de l’État pour la promotion des industries créatives». L’objectif étant de faire du secteur créatif un «pilier industriel créateur d’emplois».

Ensuite, il y a la refonte de la faculté. La «priorité» du doyen étant de revaloriser ce département de l’université, connu pour «ne pas avoir de laboratoire». Ce qui fait qu’il était perçu comme moins scientifique que d’autres départements. D’où le changement de nom de la faculté, qui est passé de «social studies» à «social sciences».

Par la suite, la faculté s’est dotée d’un «language laboratory». La filière en média et communication – qui fait partie du même département – fait tourner un «media com lab». Tout cela impliquant un regain de «rigueur scientifique» dans la faculté jusque-là déconsidérée.

Prochaine étape: «Nous espérons qu’au mois d’août, nous pourrons proposer des ‘stand alone modules’, grâce au theatre lab.» Arnaud Carpooran mentionne aussi l’existence du BA (Hons) Music, lancé en 2016, par l’actuel chancelier de l’université de Maurice, Jean Claude Autrey.

Que proposera exactement le laboratoire en métiers du théâtre? Arnaud Carpooran avance qu’il ne s’agira pas «juste de théâtre classique». Pourrait-on imaginer que des noms connus du théâtre local soient parmi les formateurs? «Nous irons certainement vers des praticiens. En tout cas, il y a une demande pour tout ce qui est audiovisuel.»