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Bryan Keenoo: «La frustration s’est installée quand nous n’avions pas de réponse à nos questions»
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Bryan Keenoo: «La frustration s’est installée quand nous n’avions pas de réponse à nos questions»

Rentré au pays après des vacances à La Réunion, il avait été placé en quarantaine d’abord au centre adventiste de Belle-Mare, le 18 mars, avant d’être transféré à Solana Beach, sept jours plus tard. Au total, Bryan Keenoo, 27 ans, a passé 18 jours en isolement, avant de pouvoir rentrer chez lui.
Vous comptez parmi ceux qui ont été placés en quarantaine, comment cela s’est passé ?
J’étais en vacances chez ma mère à La Réunion. Quand je suis rentré, le 18 mars, j’ai été directement placé au centre adventiste à Belle-Mare. Le premier jour d’isolement n’a pas été de tout repos. Les lieux étaient insalubres. Je me rappelle qu’il y avait 13 lits dans une seule chambre, nous devions y dormir à 26, alors que l’on devait en principe s’isoler. Plusieurs personnes, pendant des jours, ont dormi à la belle étoile.
Nous étions tous angoissés car certains sortaient de bateaux de croisières. Nous ne voulions pas prendre le risque d’être infectés. Puis, on a été transférés à Solana Beach, toujours à Belle-Mare, sept jours après, soit le 25 mars. Peu à peu, les doutes d’être contaminés ont commencé à se dissiper car personne ne montrait de signes du coronavirus.
Vous êtes parmi ceux dont le séjour a été prolongé, la frustration est-elle légitime ?
Non. Je trouve cela tout à fait normal. La période d’incubation est de 14 jours, il est compréhensible que l’on doive patienter. Par contre, la frustration s’est installée quand nous n’avions pas de réponse à nos questions. Personne sur place ne pouvait nous dire quand on allait sortir. L’attente a été pénible. Koumadir dan prizon, pé atann zizma. Psychologiquement on était tous fatigués. Tout le monde voulait rentrer chez soi. D’où le fait qu’il y ait eu du désordre un peu partout dans les centres de quarantaine.
Quand avez-vous fait vos tests ?
Le mardi 31 mars et on nous avait dit que les résultats allaient être connus dans 48 heures. Toutefois, on a dû patienter cinq jours. Ce n’est que dimanche vers 15 heures que nous les avons eus. Nous avons pu quitter les lieux le même jour. Mais si un d’entre nous était positif au Covid-19, nous serions toujours sur place. Ti enn gran soulazman, mem bann dokter ek infirmié ki ti pé travay laba inn koumans riyé.
La vie est-elle retournée à la normale depuis votre retour chez vous ?
Non, pas vraiment. Nous avons eu des directives de nous isoler pendant sept jours chez nous. Et de ne pas être en contact avec d’autres membres de notre famille. Les autorités ont aussi pris nos adresses et nous ont expliqué qu’il se pourrait qu’il y ait un second test plus tard.
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