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Roilya Ranaivosoa : «Apprendre à vivre en communauté»

7 juin 2020, 09:30

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Roilya Ranaivosoa : «Apprendre à vivre en communauté»

Dans la petite sphère sportive mauricienne, Roilya Ranaivosoa fait figure d’exception. Jamais avare de commentaire lorsqu’il s’agit de défendre ses droits ou de se ranger du côté des plus faibles, l’haltérophile a toujours eu les mots justes. Couronnée trois années durant championne d’Afrique, elle fait partie de ceux qui représente véritablement le quadricolore sur la scène internationale à l’instar d’autre sportifs et artistes.

On le sait bien, les athlètes mauriciens sont parfois trop ‘mouton’ et osent rarement émettre une opinion ou monter au créneau pour dénoncer une quelconque injustice. Depuis plusieurs jours maintenant, la crise du logement bat son plein à Maurice. Elle a mis au grand jour le drame de certaines familles et l’exclusion grandissante qui sévit dans un pays qui se veut marcher sur les pas de Singapour entre autres. Une hérésie quand l’on sait que la misère noire est le lot quotidien de ces familles qui dorment désormais à la belle étoile suite à la démolition de leurs maisons de fortune.

Pire, ces problèmes ont vu l’émergence d’une autre pandémie : celle du racisme. Depuis des semaines, plusieurs internautes n’ont trouvé mieux que de dénigrer une section de la population à travers des publications les unes plus insultantes que les autres. C’est dans ce contexte que Roilya Ranaivosoa a une nouvelle fois décidé de se faire entendre. A travers une vidéo, elle se dit ‘touchée’ par la réaction de certains internautes. «Je représente Maurice lorsque je ramène une médaille. Lorsque je parle de l’île Maurice, c’est chacun d’entre vous, peu importe votre culture. Nous devons apprendre à vivre en communauté», explique-t-elle dans l’enregistrement.

La médaillée d’argent aux derniers Jeux du Commonwealth soutient qu’elle représente également les squatteurs. «Je ne fais pas que remporter des trophées mais j’essaie de contribuer à l’avancement de mon pays. Ayant moi-même connu la misère, j’essaie de les aider en leur offrant des vêtements et des livres. Je représente ces squatteurs et je pense que nous ne devons pas les juger mais plutôt les aider à avancer en faisant preuve de générosité.»

La leveuse de fonte en a profité pour passer un message aux pyromanes qui pullulent sur les réseaux sociaux. «Durant les Jeux des îles, j’ai vu toutes les communautés se rassembler au Champ de Mars pour célébrer notre victoire. Certains ne connaissaient pas les athlètes mais tous étaient sincères dans leur démarche. Alors pourquoi ne pas rester solidaire comme ce fut le cas pendant les JIOI», s’interroge la Curepipienne.

Des paroles fortes qui, on l’espère, ne tomberont pas dans les oreilles d’un sourd. Espérons également que d’autres sportifs pouront emprunter la même voie et faire changer les choses.

 

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