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MV Wakashio: a-t-on les moyens pour lutter contre un cas de pollution maritime ?

30 juillet 2020, 10:29

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MV Wakashio: a-t-on les moyens pour lutter contre un cas de pollution maritime ?

Des habitants de Pointe-d’Esny et de l’ONG Eco-Sud se demandent si le pays est préparé pour contrer les menaces de pollution marine. «Il me semble que non», nous dit Sébastien Sauvage. «Où sont les barrages flottants pour barricader le navire et confiner la nappe de pétrole et protéger les zones sensibles ?» s’interroge-t-il. 

Sébastien Sauvage trouve désolant que l’on ne parle que de 250 mètres de ces barrières alors que pour lui rien que pour cet échouement, il aurait fallu prévoir au moins 1,5 kilomètre. «De plus», déclare un habitant, «on n’a pas de remorqueur assez puissant et le temps que l’un de ces puissants navires arrive sur les lieux, les dégâts se seront déjà produits. Le naufrage a eu lieu à 19 h 30. Les barrages flottants auraient dû être installés à 20 heures et non pas après quatre jours», s’insurge-t-il. 

Une nappe de pétrole qui s’échappe d’un navire reste «heureusement» à la surface pendant plusieurs jours et ne descend pas sous l’eau pour polluer la vie marine. Certes, la pollution est en surface et peut affecter la vie marine mais c’est moins grave que si la substance est absorbée par l’eau de mer. 

Le fait que le pétrole flotte à la surface permet aussi de le récupérer avant qu’il n’affecte l’océan et les côtes. Il faut donc profiter de cette flottaison pour, dans un premier temps, confiner sa propagation à l’aide de barrages flottants et éventuellement l’enlever. Un navire récupérateur peut le faire mais cela coûte très cher. 

Ne serait-il pas judicieux d’investir dans ce genre de navire ? «Vu l’importance de l’environnement pour notre santé, pour la pêche, l’industrie du tourisme et aussi la détente des Mauriciens, pourquoi pas ?» soutient un spécialiste maritime du privé qui a voulu garder l’anonymat. «On pourrait envisager de cogérer un tel navire avec les pays voisins.» 

Et un remorqueur ? «Il n’est pas nécessaire d’investir dans l’achat d’un tel navire car il ne servira qu’à déplacer le navire, ce qui peut attendre. L’important et le plus urgent, c’est de parer à tout risque de pollution pour notre petite île», explique notre interlocuteur. Mais il rejoint la position d’Eco Sud qui trouve inacceptable que l’on n’ait pas de barrières flottantes en nombre et dimension suffisants. 

Notre spécialiste est contre l’utilisation de dispersants chimiques qui aident à «la dispersion naturelle du pétrole dans l’océan» mais qui sont aussi toxiques que le pétrole. «Et ce sera impossible de le récupérer dans cet état, les fines gouttelettes polluant l’environnement d’une façon invisible.» 

Nos décideurs sont prévenus !

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