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Naufrage du «Wakashio»: «Le plafond des indemnités pour pollution pétrolière est d’un milliard de dollars»
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Naufrage du «Wakashio»: «Le plafond des indemnités pour pollution pétrolière est d’un milliard de dollars»
Il a beau faire appel au Privy Council contre le jugement de la Cour suprême dans l’affaire Betamax mais cela n’empêche pas Veekram Bhunjun d’affirmer «être très heureux» de pouvoir aider et apporter l’expérience de sa société après le naufrage du Wakashio. Cela, en se basant sur l’incident rencontré par son partenaire singapourien en 2006 en Inde. Le MV Ocean Seraya, navire marchand de 230 mètres de long et pesant 75 000 tonnes de son partenaire et enregistré à Singapour, était en route pour le port de Karwar en Inde quand il a heurté des rochers avant de se scinder en deux.
«En quelques jours, les assureurs ont désigné la direction du navire qui, par l’intermédiaire des conseillers juridiques maritimes d’expérience, ont sauvé le bateau. Grâce à des négociations intenses avec toutes les parties concernées et le gouvernement indien, un avion équipé de flotteurs, de pompes, etc., y a été dépêché et l’ensemble de l’opération a été menée à bien en quelques jours, sans aucun déversement d’huile lourde», explique Veekram Bhunjun.
Par ailleurs, il met sur la table, la Protection and Indemnity Assurance du pétrolier Red Eagle pour donner une meilleure idée des indemnités que le pays pourrait toucher après la catastrophe écologique et les répercussions sur les riverains et opérateurs économiques qu’a entraîné la fuite d’une partie du fioul du vraquier dans la mer et comment les réclamer. «Loin de moi l’idée d’agir comme un opportuniste. Whoever can help to do it fair enough just do it», déclare le Chief Executive Officer (CEO) de Betamax.
Il fait surtout ressortir que «depuis quelques années, le plafond pour le paiement des indemnités par l’assurance en cas de pollution pétrolière comme dans le cas du MV Wakashio est d’un milliard de dollars contrairement à auparavant où c’était illimité». En retour, ajoute l’homme d’affaires, les affréteurs payent une somme exorbitante pour la couverture assurance. «Betamax paye des centaines de milliers de dollars par an», soutient-il.
Tout cela, pour faire comprendre que Maurice ne doit brûler aucune étape dans les procédures en vue des réclamations et compensations. «Il faut s’assurer que des Senior et Queen’s Counsels, qui maîtrisent les lois maritimes, soient retenus pour défendre les intérêts du pays sinon cette affaire peut traîner une dizaine d’années», soutient Veekram Bhunjun. Entre-temps, ajoute-t-il, Maurice peut aspirer à un paiement intérimaire pour la dépollution des lagons affectés et la compensation aux riverains et autres opérateurs affectés.
Veekram Bhunjun rappelle que Maurice se retrouve face à quatre parties : le propriétaire du vraquier, le gérant, l’affréteur et la juridiction où le bateau est enregistré, à savoir le Panama. «L’objectif de Betamax, pétrolier enregistré à Maurice, c’était aussi de permettre aux Mauriciens de se familiariser avec l’affrètement, le transport et l’assurance maritimes. Aujourd’hui, le moins que l’on puisse faire, c’est de partager notre expérience sur tous ces plans», fait-il valoir.
Le CEO de Betamax indique qu’actuellement, l’ultime détenteur de l’assurance du Wakashio est la société japonaise Nagashiki. «Cette entreprise a quelque dix bateaux et son influence face à d’importants Protection and Indemnity Clubs semble être négligeable. Par contre, l’affréteur du Wakashio, Mitsui, est un grand groupe qui réalise des centaines de milliards de dollars de chiffre d’affaires. C’est dans cette direction qu’il faut plutôt se tourner tout comme il est primordial de gérer cette crise gouvernement à gouvernement.»
Toujours selon Veekram Bhunjun, Mitsui dispose d’un département consacré à des programmes de développement durable très poussés dans l’agriculture et la pêche. Il est d’avis qu’en attendant le chèque pour les dédommagements de l’assurance, Mitsui aurait pu investir cent millions de dollars dans un fonds en faveur des riverains et autres personnes affectés.
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