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Naufrage du «Wakashio»: 107 experts étrangers mobilisés depuis le 30 juillet

18 août 2020, 10:43

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Naufrage du «Wakashio»: 107 experts étrangers mobilisés depuis le 30 juillet

Depuis que le «MV Wakashio» s’est encastré sur nos récifs, des experts n’ont cessé de défiler, tantôt à bord du vraquier japonais et tantôt dans le lagon, pour lutter contre la pollution marine. Ainsi, il y a eu à ce jour 100 experts venant de France, du Japon, des PaysBas, de la Grèce et de l’Inde, entre autres, au chevet de Maurice. Sept autres Japonais les rejoindront d’ici la fin de la semaine.

L’échouement du MV Wakashio le 25 juillet n’a pas seulement mobilisé l’attention au niveau local et international mais a nécessité une armada d’experts. Dimanche, le ministre français de l’Outremer, Sebastien Lecornu, a, lors de son déplacement éclair à Maurice, annoncé que trois experts français «de haut niveau» du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (CEPPOL) et du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) seront déployés à Maurice dès lundi, soit hier. Selon le ministre, ils viendront compléter l’expertise du gouvernement.

Du côté de l’ambassade de France, l’on affirme que les trois experts ont débarqué hier, à midi. Dans un communiqué émis sur son site Web, CEDRE confirme qu’un expert est sur place. L’on apprend également que depuis le 6 août, quand les hydrocarbures se sont échappés d’un des trois réservoirs du Wakashio, une cellule de crise a été activée et le CEDRE alerté. Le 10 août, la mobilisation du CEDRE est confirmée afin d’aider la préfecture de La Réunion dans son soutien aux autorités mauriciennes.

Depuis le naufrage, des experts n’ont cessé de défiler, tantôt à bord du vraquier et tantôt dans le lagon pour lutter contre la pollution marine. L’on en recense au total 100 pour le moment. Tout d’abord les experts qui ont été dépêchés dans l’île après que le Lloyd’s Standard Form of Salvage Agreement (LOF) a été signé par l’armateur Nagashiki Shipping Co. Ltd et l’assureur Japan P&I Club. Sept «salvors» de la société néerlandaise SMIT Salvage sont arrivés à bord du remorqueur Stanford Hawk, cinq jours après l’échouement. Selon le cahier des charges, les experts de SMIT Salvage devaient inspecter, évaluer la situation, mettre en place un plan de pompage d’huile lourde en- suite le déséchouer.

Ensuite viennent les experts de Polyeco. Trois Grecs et un Hollandais qui débarquent le 9 août d’un premier vol. Deux autres experts arrivent par un second vol le lendemain. L’ITOPF (International Tanker Owners Pollution Federation - Fédération internationale des armateurs pétroliers contre la pollution) donne actuellement des conseils à l’armateur, à l’équipe de sauvetage et au gouvernement sur la pollution et les effets possibles. Le propriétaire et son club P + I ont engagé une équipe spécialisée d’intervention et de sauvetage qui coordonne ses actions avec les autorités mauriciennes pour atténuer les effets de toute pollution. Autre expert sollicité par l’assureur, est la société française de nettoyage du littoral Le Floch Dépollution. L’expertise des Nippons est aussi sollicitée. Cinq «salvors» japonais du Nippon Salvage viennent prêter main-forte aux Hollandais.

SOS du GM

Devant l’impuissance du gouvernement face à la marée noire qui se déverse dans le lagon de Pointe-d’Esny et qui menace les sites Ramsar, l’îleaux-Aigrettes et le parc marin de Blue-Bay, Pravind Jugnauth avoue le manque d’expertise et sollicite l’aide des pays amis. La France, à travers La Réunion, est le premier pays à venir en aide à Maurice, avec le tweet du président français Emmanuel Macron le 8 août : «Lorsque la biodiversité est en péril, il y a urgence d’agir. La France est là. Aux côtés du peuple mauricien. Vous pouvez compter sur notre soutien cher @PKJugnauth. Nous déployons dès à présent des équipes et du maté- riel depuis La Reunion.»

Chose promise, chose due. Le même jour, deux experts français débarquent de la CASA. Le lendemain, neuf autres experts débarquent du Champlain. Le 12 août, cinq experts de La Réunion arrivent à Maurice pour épauler leurs collègues. Le 15 août, trois autres experts arrivent à bord d’un hélicoptère de La Réunion.

D’autres pays ne restent pas insensibles à l’appel du chef du gouvernement. LeCaire envoie, le 13 août, 21 experts. Le même jour, deux experts de l’United Nations Development Program (UNDP) arrivent dans un vol de Johannesburg. Deux jours avant, soit le 11 août, l’UNDP dépêche cinq experts en jet privé. Dimanche, l’Indian Air Force C-17 a foulé le tarmac de Plaisance avec, à son bord, dix experts indiens. Sept experts environnementaux nippons quitteront le Japon demain (19 août) afin d’aider dans le processus de dépollution.

Si le Wakashio a nécessité autant d’experts, qu’en estil du MV Benita en 2016 et d’Angel 1 en 2011 ? C’est la société grecque Five Ocean Salvage (FOS) qui s’est chargée du sauvetage du pétrolier et du vraquier, respectivement.

Selon son site Web, après avoir signé le LOF avec l’armateur, FOS a mobilisé l’Ionian Sea Fos à Port-Louis et une équipe de 15 sauveteurs de la Grèce comme première intervention. Le Coral Sea Fos de Dubaï a été également mobilisé avec, à son bord, 30 personnes additionnelles, notamment soudeurs, gréeurs et plongeurs, pour aider. 145 tonnes de fioul se trouvaient à bord du Benita. Un total de 225 cubitainers a été transporté sur la terre ferme.

FOS a également engagé ses partenaires Swire Emergency Response Services (SERS) qui ont mobilisé un large éventail d’équipements antipollution et de personnel spécialisé à Maurice en une journée pour faire face à tout déversement d’hydrocarbures et besoin de nettoyage. La mobilisation initiale du SERS comprenait des spécialistes du sauvetage et des OSR de Singapour et de Dubaï, soutenus par des intervenants expérimentés du monde entier. L’équipement OSR, y compris les pompes, les écrémeurs et la rampe, a été mobilisé par avion depuis Dubaï, ainsi que la technologie spécialisée ROV et Drone pour aider à l’observation du rivage et sous l’eau du navire, le ROV a également été utilisé dans les réservoirs et les cales inondés du Benita pour évaluer les dommages structurels. L’échouement a entraîné un déversement relativement faible de mazout lourd.

Quant au vraquier Angel 1, FOS a signé un LOF avec l’armateur et le Special Compensation P&I Club Clause. Les sauveteurs ont par la suite engagé les remorqueurs Mahanwara du Sri Lanka, NDongeni du Mozambique, Coral Sea Fos de sa station de sauvetage aux Émirats arabes unis, le pétrolier Minorque, le vraquier Thor Gitta et la drague à trémie River Bee d’Afrique du Sud pour assistance.

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