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Début de l’opération de pompage du fioul dans la poupe
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Début de l’opération de pompage du fioul dans la poupe
Trois jours. C’est la période établie pour le pompage du fioul dans la poupe du «Wakashio». Annonce faite par le CP, hier. Aussi, 53 pêcheurs ont été recrutés pour nettoyer les plages de plusieurs régions affectées.
Le pompage des 30m3 d’huile lourde restante dans la poupe du vraquier japonais a commencé hier. C’est ce qu’a indiqué le commissaire de police (CP), Khemraj Servansingh, lors de la conférence de presse du National Crisis Committee, hier, à Blue-Bay. Entouré d’experts, ce dernier a fait le point sur les opérations au large de Pointe-d’Esny et dans les régions touchées.
Selon le chef de la police, l’opération de pompage se déroulera sur les prochains jours. «Le temps s’est amélioré et nous avons une fenêtre de trois jours pour compléter cet exercice. C’est toujours dangereux à cause des mélanges. Toutefois, la viscosité de l’huile a diminué», a-t-il fait ressortir.
Par ailleurs, une équipe d’une université australienne en collaboration avec le Mauritius Oceanography Institute a réalisé une modélisation des fuites de fioul dans la région. En conséquence, des booms ont été placés pour protéger le Blue-Bay Marine Park et les sites Ramsar de Pointe-d’Esny. En plus de trois niveaux de barages pour bloquer les traces d’huile en mer. Aussi, un skimmer boat sillonne la région pour absorber les traces d’huile. À savoir que 14, 9 km de booms ont été déployés dans les sites touchés, dont 2, 2 km à Rivière La-Chaux, Rivière-des-Créoles, Rivière Champagne et Grande-Rivière-Sud-Est.
En ce qui concerne le nettoyage des côtes, c’est la Floch Depollution qui a été retenue par le Protection & Indemnity Club, soit l’assureur, a indiqué Khemraj Servansingh. Cinquante-six pêcheurs ont été recrutés pour nettoyer les plages de Bois-des-Amourettes, Vieux-Grand Port, Rivière-des-Créoles ainsi que Pointe d’Esny et La Case du Pêcheur.
Les experts ont tour à tour pris la parole. Parmi, Matthew Sommerville, qui représente l’International Maritime Organisation, a expliqué les opérations en cours. Lors d’une question sur le sabordage, il a souligné que des pays de la région ont eu leur mot à dire. Alex Hunt de l’International Tanker Owners Pollution Federation Ltd a, lui, évoqué la dépollution de la côte touchée, dont des mangroves. Une étude sera réalisée afin de savoir si le nettoyage est efficace ou si, au contraire, celui-ci fait du tort aux mangroves. Pierre Fallavier, de l’United Nations Development Programme, a fait ressortir que Maurice doit revoir sa copie sur la gestion de catastrophe, une révision sera faite avant le départ des experts.
Hugues Vitry, plongeur et aussi photographe sous-marins qui suit les baleines à bosse autour de Maurice, a, quant à lui, expliqué que les baleines donnent naissance à des baleineaux à 60 mètres de profondeur. Et, donc, le sabordage ne causerait aucun dégât.
Au sujet des traces d’huile au Mahébourg Waterfront, le commissaire a souligné que des échantillons d’eau et d’air sont collectés pour des analyses à partir de 25 sites. Par ailleurs, 991 tonnes d’huile ont été recueillies sur 14 sites jusqu’au 18 août et envoyées chez des recycleurs. Cinq cent quatre-vingt-dix-sept tonnes de déchets et de débris contaminés ont été ramassées et transférées au dépotoir de La Chaumière à la Hazardous Waste Interim Storage Facility. Aussi, 582 mètres cubes de booms saturés d’huile ont été transférés au dépotoir de La Laura.
Juristconsult représente les ONG en pro bono
<p>Depuis la fuite de fioul des cales du MV Wakashio, échoué sur les récifs de Pointe-d’Esny le 25 juillet, le cabinet<em> Juristconsult Chambers</em>, fondé par l’avocat Marc Hein, Senior Counsel, a été approché par bon nombre d’acteurs impliqués d’une façon ou d’une autre dans cette marée noire. Mais ce sont les organisations non gouvernementales locales, qui se chargent du nettoyage de l’huile lourde comme la <em>Mauritius Wildlife Foundation</em> et <em>Reef Conservation</em>, de même que des organisations non gouvernementales internationales que Marc Hein et son équipe ont décidé de représenter en pro bono, c’est-à-dire au prix coûtant du labeur. Une équipe comprenant Nicholas Richard, <em>Managing partner</em>, qui sera assisté d’Arvin Hulkhoree et d’Annabelle Ribet, a été constituée à cet effet.</p>
<p>Ces derniers pourront compter sur les conseils avisés de D.LA Piper, un des plus grands cabinets anglo-saxons existants, qui a une expertise mondiale dans le domaine des marées noires et dont <em>Juristconsult Chambers</em> fait partie de son réseau africain.</p>
Inquiétudes que le GM fasse taire des critiques
<p>BBC News Service Afrique revient sur la marée noire à Pointe-d’Esny. Dans un reportage diffusé hier intitulé <em>«Mauritius Oil Spill Volunteers decry restricted access», </em>sa correspondante Catherine Byaruhanga, rapportant de la capitale ougandaise, rappelle les restrictions imposées par le gouvernement aux volontaires pour qu’ils ne puissent avoir accès aux plages qu’ils ont nettoyées suivant le déversement d’hydrocarbures dans les lagons après l’échouement du <em>MV Wakashio</em>. Raison avancée : l’interdiction de ces régions à la population pour des raisons sanitaires.</p>
<p>Toutefois, la journaliste de la BBC insiste qu’il existe de réelles inquiétudes parmi la population et que la démarche gouvernementale est de taire les critiques quant à la manière dont il a géré la crise environnementale. Et de rappeler que la population aura été l’épine dorsale derrière l’effort de nettoyage, notamment en confectionnant des barrages flottants en paille et en tissu afin de contenir et d’absorber la nappe de carburant qui s’échappe du navire.</p>
<p>La chaîne britannique note néanmoins que le travail de nettoyage a dû être stoppé comme en témoigne une vidéo de Tushar Daiboo dont les images prises à Bois-des-Amourettes montrent des barils pleins de carburant collecté. La population, souligne le reportage de la BBC, est convaincue que le gouvernement aura fait preuve de lenteur pour réagir face à l’échouement du vraquier pendant deux semaines avant qu’il commence à prendre l’eau et déverser des tonnes d’hydrocarbures.</p>
<p>Dans une déclaration à la BBC, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est contenté d’insister qu’il n’a fait que suivre les avis d’experts. Entre-temps, les écologistes ont tiré la sonnette d’alarme face aux risques qu’encourent les espèces endémiques face à cette marée noire qui s’est produite près de trois zones sensibles.</p>
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