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Maurice-Rodrigues: la demande inférieure aux offres
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Maurice-Rodrigues: la demande inférieure aux offres
Les offres de forfaits pour des vacances à Rodrigues explosent. Étant le seul endroit où les Mauriciens peuvent actuellement voyager, les agences poussent le marketing au maximum. La demande augmente graduellement malgré la psychose de prendre l’avion, qui est toujours présente, selon les spécialistes de l’aviation. Avec les problèmes financiers rencontrés par les Mauriciens, qui ont perdu leur emploi, entre autres facteurs, l’offre reste supérieure à la demande.
Beaucoup d’agences permettent aux voyageurs, qui devaient partir à Rodrigues durant le confinement mais qui n’ont pu le faire en raison de la fermeture totale des frontières, d’utiliser un coupon de voyage (travel voucher). «Au tout début de la réouverture du couloir aérien entre Maurice et Rodrigues et vice versa, les vols étaient davantage destinés à ceux qui voulaient rentrer chez eux. Puis aux étudiants, qui devaient reprendre leurs cours à Maurice. D’un vol, on est passé à deux vols quotidiens sur Rodrigues pour répondre à la demande. Et depuis août, il y a de nouvelles demandes pour les vacances», explique Umarfarooq Omarjee, directeur exécutif d’Omarjee Aviation Ltd.
À Shamal Travels Ltd, Ajmal Tincowree, le directeur de l’agence, constate que depuis la réouverture du couloir aérien entre Maurice et Rodrigues, bon nombre de personnes en ont profité. Il précise qu’à partir de début septembre, Air Mauritius opèrera trois vols quotidiens. Ce qui était le cas en septembre 2019. Il est d’avis qu’en septembre, la route Maurice-Rodrigues retrouvera son rythme de croisière d’avant le Covid-19.
C’est positif pour Rodrigues, poursuit-il, car les voyageurs mauriciens apportent des revenus à l’île par le biais de séjours à l’hôtel, de fréquentation de restaurants, d’achat d’articles d’artisanat, de visites de l’île via les tour-opérateurs locaux, la location de voitures, entre autres. Par contre, pour les opérateurs mauriciens, même si le chiffre d’affaires par rapport à Rodrigues a doublé, ce n’est rien comparé au chiffre d’affaires total mensuel de l’entreprise.
«Au niveau de l’agence, le chiffre d’affaires pour le couloir aérien entre Maurice et Rodrigues est en croissance constante mais elle ne représente que 7 à 10 % du chiffre d’affaires mensuel en comparaison avec 2019. Ce qui fait que nous sommes toujours à 93 % déficitaire et ce n’est pas soutenable pour nous», déclare Ajmal Tincowree. D’autant plus qu’il y a une cinquantaine d’agences de voyages qui proposent la route Maurice-Rodrigues. «Cette petite valeur partagée dans une industrie qui fait des milliards de roupies ne rapporte pas grand-chose. Cela fait simplement du bien au moral. Le chiffre peut être énorme en termes de millions de roupies mais les retours, les commissions et les revenus pour les agences restent très bas. Il nous faut vendre un certain volume pour justifier notre existence», ajoute-t-il.
Comme l’indique aussi Umarfarooq Omarjee, la demande n’est pas suffisante pour tenir un «normal business figure». Sans compter qu’il y a ceux qui ne veulent pas du coupon de voyage et qui demandent à être remboursés. C’est encore de l’argent en moins dans les caisses. Et puis, les agences font leur maximum pour ne pas avoir à dégraisser. Et en cela, l’assistance du gouvernement est d’une grande aide, constatent-ils.
Pritee Churitter, Travel consultant chez Airline Travel and Tours Ltd, a également noté que la demande pour Rodrigues est en hausse. «Ce sont des revenus qui nous aident à survivre pour le moment. Grâce à la demande sur Rodrigues, l’agence pourra tenir trois à quatre mois supplémentaires. Mais pas plus longtemps. La situation n’est pas évidente.»
Les agences de voyages sont donc en mode observation. Elles attendent de voir comment l’industrie va évoluer à l’ouverture des frontières pour se restructurer.
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