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L’échouement des dauphins morts: une conséquence possible de la marée noire
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L’échouement des dauphins morts: une conséquence possible de la marée noire
Est-ce une coïncidence que 18 dauphins aient été retrouvés morts dans le Sud-Est ? Quelle pourrait en être la cause ? Pour les autorités, le «MV Wakashio» n’y serait pour rien mais des experts, eux, ont un autre avis…
Les habitants du Sud-Est se remettent encore difficilement des conséquences de l’échouement du MV Wakashio sur les récifs de Pointe d’Esny le 25 juillet et du déversement subséquent du fioul de son flanc, qui a envahi lagon et plages de la région. Mais hier, un autre constat à leur réveil les a consternés et a aggravé leur tristesse. Des dauphins morts gisaient sur le rivage. Au total, hier, 18 dauphins d’Électre, dont une femelle en gestation, ont été retrouvés morts sur les rivages de Petit-Sable, Grand-Sable, Pointe-aux Feuilles et Deux-Frères. Mais selon des habitants, certains étaient toujours vivants, dans un état critique, au début. Un autre, échoué, a été transporté au large.
Ces scènes poignantes photo- graphiées et mises en ligne n’ont pas tardé à susciter l’émoi parmi les internautes qui ont vu défiler ces images troublantes sur la toile. «Je n’ai jamais vu ça», a confié Ahmad Neamuth, un jeune habitant de Grand-Sable. Selon des personnes plus âgées, rencontrées sur place, le fait d’être témoins de l’agonie de ces mammifères marins, connus pour leur gentillesse, suscite les mêmes sentiments d’horreur et d’impuissance.
Chandradev Chekoory, un habitant de Petit-Sable, raconte que les garde-côtes sont venus récupérer les premiers cadavres le matin, croyant qu’il s’agissait de cas isolés mais que, par la suite, d’autres mammifères morts ont été repérés. Rajesh Mungur, également originaire de la région, souligne, pour sa part, que des pêcheurs, skippers et plaisanciers ont tenté de ramener quelques-uns, qui étaient en difficulté, vers le large mais «a sak fwa zot revini».
Pour eux, il est clair que l’huile déversée des flancs du MV Wakashio y est pour quelque chose. «Lin- di inn koul bato-la. Dan mwins ki dé zour, ou trouv sa», s’insurge Preetam Daumoo, un conseiller du village de Grand-Sable.
Les frères Jonathan et Josué Dardenne étaient également sur place et avec l’aide des garde-côtes, ils ont essayé de sauver les dauphins, qui étaient encore en vie. «30 an mo dan lamer, zamé mo pa finn trouv sa. Pa koné si délwil bato kinn fer sa mé bann dofin-la zot lizie inn nwar net. Nou finn esey amenn zot lwin mé zot révinn ver rivaz. Paret zot pou mor parey malerezman», a raconté Jonathan Dardenne, visiblement bouleversé par ce drame.
Hugues Vitry, plongeur expérimenté, instructeur de plongée et qui fait partie de la Marine Megafauna Conservation Organisation, s’est aussi rendu sur les lieux pour un constat. Joint au téléphone hier, il a fait comprendre qu’il est encore trop tôt pour associer l’échouement ou le sabordage du MV Wakashio à cette mort subite des dauphins. Il n’empêche qu’il concède que ce n’est «pas habituel» pour ces cétacés, qui sont des dauphins d’Électre, d’approcher les rivages. «Ils vivent normalement au large. À première vue, je constate qu’ils ont subi des blessures mais des analyses plus poussées permettront d’en apprendre davantage.»
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