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Ils marchent et témoignent...
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Ils marchent et témoignent...
Avec des quadricolores flottant au vent, des slogans à la main et l’espoir d’une île Maurice meilleure, des Mauriciens sont venus des quatre coins de l’île pour faire entendre leur voix à la manifestation du samedi 12 septembre. Unis dans la diversité, rencontre avec quelques-uns d’entre eux…
Laurent Ovide Spinsley, 17 ans :«monn fer li pou mo pei»
Ne pas pouvoir se déplacer à pied n’est pas une raison pour reculer devant l’envie de se battre pour son pays. C’est dans cette optique que Laurent Ovide Spinsley, 17 ans, a fait le déplacement avec sa mère de Baie-du-Tombeau à Mahébourg. De noir vêtu, pancarte à la main et casquette sur la tête, Laurent accroche son pavillon rouge, bleu, jaune, vert sur sa chaise roulante et arbore un beau sourire de fierté en regardant de droite à gauche les gens qui arrivent. Ce jeune homme a montré une vraie force de caractère dans cette manifestation. «Tou saki pé ariveépa seryé. Pena priorité pou bann zanfan otrement kapab sirtou dan lekol. Si monn vini, monn fer li pou mo pei», explique avec conviction Laurent.
Régine Halbwachs, 69 ans : «il faut Cesser de se faire mener en bateau»
Retraitée mais se sentant concernée par l’avenir, Régine Halbwachs affirme qu’elle n’a pas eu l’impression de s’être déplacée pour rien car la foule présente à Mahébourg a fait preuve de dynamisme et de mauricianisme. «Je suis solidaire avec les Mauriciens et, surtout, avec les habitants du Sud-Est qui sont affectés par le drame du Wakashio», affirme cette habitante de Curepipe.
Lydia Wan, 25 ans : «qu’ils cessent de nous prendre pour des cons»
Malgré la fatigue après avoir couru au Ferney Trail plus tôt, Lydia Wan a tout de même tenu à participer à la manifestation de samedi à Mahébourg. Là-bas, elle a rejoint d’autres membres de sa famille, venus pour la même cause. Pour cette jeune femme de 25 ans, il est clair que c’était très important de participer au rassemblement. Cette étudiante, rentrée à Maurice peu avant le confinement, explique d’un ton très ferme qu’elle a manifesté à cause du manque de transparence autour de ces malheureux évènements qui ont eu lieu à Maurice récemment. «Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et qu’ils cessent de nous prendre pour des cons», déclare l’habitante de Tamarin.
Odile Radegonde, 35 ans :«trop d’incohérences et de souffrance !»
Tout en remuant son drapeau dans l’air, Odile Radegonde danse en chanton- nant la fameuse phrase ‘B... li deor’. Cette hôtelière de 35 ans, habitante de Rose-Belle, entend et voit les cris, les pleurs et la désolation de ses amis et connaissances de la côte sud-est. «Il y a trop d’incohérences dans ce qui s’est passé et trop de gens qui souffrent maintenant. Le naufrage du Wakashio a détruit des cœurs, notre faune et notre flore. Malgré cela, on dirait que le gouvernement reste insensible. Il le prouve à travers ses incohérences dans toute cette histoire», révèle Odile Radegonde. C’est pour cela, dit-elle, qu’elle n’a pas eu peur de mettre son t-shirt démontrant l’unité nationale et de rejoindre des proches et connaissances pour marcher pour une révolution. «Il est important de faire entendre sa voix. Nous sommes Mauriciens et nous devons faire valoir nos droits. Sinon qui le fera pour nous ?»
Bye Ikbal Kurremun, la cinquantaine : «je partage la peine des Mahébourgeois»
Conseiller juridique et travailleur social, Bye Ikbal Kurreemun est venu de Mont-Ida. Il a participé à la marche pour partager la peine et la souffrance des Mahébourgeois. « J’ai vécu le vrai mauricianisme. Il n’y avait pas de communauté, c’était un peuple uni. Les Mauriciens ont participé à cette marche pour se faire entendre. Au simple fait qu’il y avait tant de personnes réunies, il faut croire que le peuple a une certaine attente du gouvernement. Je pense qu’il est du devoir de chaque Mauricien de se joindre à une cause pour une île Maurice meilleure. On sortira vainqueurs.»
Ziad Peerbux, 38 ans : «on a besoin d’un meilleur gouvernement qui sait gérer un pays et qui comprend la population»
Venu avec une soixantaine de personnes dans un bus qu’il a organisé de Beau-Bassin, Ziad Peerbux affirme avoir fait le voyage jusqu’à Mahébourg car il aime son pays et que ce même pays «va mal». Tout en se basant sur les «zones sombres» autour des récents évènements, cet enseignant de 38 ans explique que cette marche était importante non seulement parce que c’est un droit constitutionnel de manifester mais aussi parce «qu’on a besoin d’un meilleur gouvernement qui sait gérer un pays et qui comprend la population. Nous sommes en colère et tristes et il faut que les élus du peuple nous entendent.» Pour Ziad Peerbux, il est évident qu’une manifestation peut apporter beaucoup de choses comme de nouvelles têtes pensantes et des amendements à la Constitution. Il ajoute que «quand un gouvernement ne peut pas honorer son mandat, c’est au peuple de choisir de le mettre dehors».
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