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St-Louis Gate: aucun document «fuité» présenté à Christelle Sohun
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St-Louis Gate: aucun document «fuité» présenté à Christelle Sohun

L’ICAC n’a présenté aucun leaked document à Christelle Sohun, ancien membre de l’Independent Review Panel (IRP) jusqu’ici. Si les enquêteurs s’activent à identifier les sources de la fuite des documents d’appel d’offres relatifs à la centrale de St-Louis, ils n’arrivent toujours pas à remonter à la source : comment la compagnie PAD CO a-t-elle été informée avant même que les documents ne soient finalisés ? D’autant qu’Alain Hao Thyn Voon n’a balancé aucun nom jusqu’ici…
Après Shamshir Mukoon, ancien directeur général par intérim du Central Electricity Board (CEB), c’était, cette semaine, au tour de deux cadres du corps parapublic de se rendre dans les locaux de la commission anti-corruption (ICAC) : Rakesh Kumar Dhununjoy et Manoj Kumar Jahajeeah, Senior Engineer et Principal Engineer du CEB respectivement.
Rakesh Kumar Dhununjoy a été interrogé under warning, en présence de son avocat, Me Ritesh Ramful. Il a dû expliquer les différentes procédures et fournir des détails sur l’appel d’offres accordé à Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) dans le cadre du redéveloppement de la centrale de Saint-Louis entre 2014 et 2015.
Selon nos recoupements, Rakesh Kumar Dhununjoy a indiqué que la première offre de la firme danoise avait été rejetée lors du premier exercice d’appel d’offres et que l’affaire avait été portée devant l’IRP. La demande d’injonction avait été une fois de plus «set aside».
«Le board avait par la suite réclamé la relance du tendering process et j’ai été appelé à revoir les points techniques avec le consultant Mott Mc Donald. C’est ainsi que j’ai eu le feu vert de ce dernier de même que de la Banque africaine de développement pour aller de l’avant», a précisé le Senior Engineer du CEB.
Quid de l’objectif du second exercice d’appel d’offres ? Il devait soutenir que, comme BWSC n’était pas qualifiée au début, le second exercice devait permettre à d’autres compagnies de soumettre leur offre. Ils ont aussi déclaré que la différence de prix entre les deux exercices s’explique par le fait qu’il y a eu «pas mal de changements dans les spécifications».
Dans une déclaration à l’express, Christelle Sohun se dit «choquée par le lynchage organisé et médiatisé dont je fais l’objet. Il y a clairement une intention de vouloir me faire du tort. Je n’ai jamais fuité quelque document à PAD CO ou autre personne. Ce ne sont que des allégations non-fondées. Cela relève d’une machination savamment concoctée.» Mais par qui ? L’ancienne ambassadrice de Maurice en Australie refuse d’entrer dans ce jeu :
«J’ai été nommée membre de l’IRP en mars 2015. J’ai toujours fait mon travail consciencieusement dans le respect du droit et de l’éthique. Durant toute ma carrière, j’ai agi avec intégrité et professionnalisme», insiste Christelle Sohun, qui normalement évite la presse. Ce qui d’ailleurs provoque moult rumeurs de part et d’autre.
Interrogée par rapport à son mandat en Australie et en attendant de prendre son envol pour Berlin, elle déclare : «J’ai également été en poste à Canberra et accréditée à la Nouvelle Zélande et au Japon où j’ai travaillé avec diligence pour représenter mon pays. Avec une excellente équipe d’officiers à l’Ambassade, j’ai pu convaincre les autorités néozélandaises de changer leur vote sur les Chagos. J’ai déposé devant le comité du Sénat australien sur le commerce et les investissements en Afrique et avais pu convaincre les sénateurs qu’il fallait changer de cap sur toute l’attitude australienne envers l’Afrique et spécialement promouvoir Maurice.»

La question reste entière.
Pour revenir au St-Louis Gate, Christelle Sohun maintient que «si fuite de document il y eut au niveau de l’IRP ou autre part, je veux clarifier que je n’ai jamais participé à ce genre d’activité. Je comprends mal comment on vient me cibler alors que le document s’était retrouvé entre les mains de plusieurs personnes. Et je répète que, en ce qui me concerne, il n’est pas établi qu’il y a eu cette fuite dont on a fait état dans les médias.»
«Technical input»
Dans les milieux du CEB, l’on insiste sur le fait que, contrairement à ce qu’allègue l’opposition, il n’y a jamais eu d’Emergency Procurement dans le contrat alloué à la firme BWSC. Selon l’article 21 de la Public Procurement Act (2006), «a public body may purchase goods, other services or works from a single supplier without competition in cases of extreme urgency».
Autre interrogatoire under warning dans une autre salle de l’ICAC jeudi : celui de Manoj Kumar Jahajeeah. Le Principal Engineer du CEB a répondu à une série de questions pendant une bonne demi-journée, en présence de son avocat, Me Rajesh Unnuth. Il a donné les mêmes explications. «I was there to give technical input», a dit le fonctionnaire, niant toute implication dans la fuite d’informations à PAD CO et BWSC.
Quant à Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun, connu comme Alain Hao Thyn Voon, l’Executive Director de PAD CO, sous contrôle judiciaire après son arrestation pour blanchiment d’argent, il a été une nouvelle fois longuement interrogé hier pendant plus de sept heures, sur la provenance des Rs 49 millions que PAD CO détenait sur un compte à la Barclays (désormais ABSA Bank) de septembre 2016 à octobre 2018. Somme qui émanerait d’un acte de corruption, selon l’ICAC.
«C’est mon dû proprement acquis. C’est BWSC qui m’a payé ladite somme en plusieurs tranches pendant deux ans», a-t-il maintenu en présence de son avocat, Me Shailesh Seebaruth.
Pour des séances publiques
<p>La loi donne au DG de l’ICAC le pouvoir de tenir des séances publiques. Comme St-Louis est une affaire dans laquelle deux <em>«seasoned politicians» </em>se retrouvent impliqués dans le <em>«summary»</em> envoyé par la Banque africaine de développement au gouvernement, beaucoup de légistes estiment que la commission anti-corruption aurait dû s’appuyer sur les articles suivants :</p>
<p>S 47(3)(c) - discretion of DG to hold public hearings.<br />
S 20(2) POCA : The Commission shall act independently, impartially, fairly and in the public interest.<br />
S 61(1)(a) POCA - function of Parliamentary Committee. But this must be read in relation to the limitations in S 61(3).</p>
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