Vous avez dit gratuit ? C’est la formule choisie pour le concert de solidarité en faveur des squatteurs, qui a eu lieu le 19 septembre à Rivière-Noire. Organisé par Bruno Raya et un collectif d’artistes et de citoyens – dont Bruneau Laurette et Stephan Buckland –, ce concert ne faisait pas payer l’entrée. À la place, un plateau à la porte avec une contribution minimum de Rs 50 demandée aux spectateurs.

Résultat : le 29 septembre, un chèque de Rs 182 786.27 a été remis à Drwa A Enn Lakaz.

Sauf que les frais du concert «gratuit» – prélevés des dons des spectateurs – tournent autour de Rs 292 000, indique Bruno Raya. Quelle est la plus grosse dépense ? «Nous avons payé Rs 84 000 à la police pour le service d’ordre. Pourtant, c’était un concert de solidarité.»

Qu’en est-il des autres factures associées au «cadeau» ? L’organisateur affirme qu’il y a «de la maind’œuvre à payer. Il n’y a pas à sortir de là». Le reste a pu être bouclé grâce aux «lizaz» des divers prestataires de services. Si la sonorisation était gratuite, la location d’écrans, par contre, a coûté Rs 70 000, alors qu’elle coûte habituellement «Rs 250 000».

Bruno Raya précise : «Même si c’était un concert gratuit, j’ai voulu faire les choses à ma hauteur, dans de bonnes conditions.» Le prix du podium est passé de «Rs 80 000 à Rs 40 000». À quoi il faut ajouter la location des marquises, autour de Rs 9 000. Sans oublier les frais de la «Mauritius Society of Authors» et du Central Electricity Board.

Question de l’organisateur : est-ce que les mêmes frais et démarches ont été appliqués au rassemblement organisé le 6 septembre à Grande-Rivière-Noire ? La présidente du conseil de district de Rivière Noire, Véronique Leu-Govind, a porté plainte au CCID contre les organisateurs de ce rassemblement, le 17 septembre. Dans sa plainte, la présidente du conseil de district de Rivière-Noire a qualifié d’«illégal» ce concert, avant de citer le nom du ministre Alan Ganoo parmi les intervenants du concert du 6 septembre.