Ils avaient protesté avec succès contre l’installation de l’incinérateur de Véolia à Baiedu-Tombeau. Après avoir fait reculer la multinationale, les membres du Kolektif Anti Pollution (KAP) se donnent un nouveau défi : faire élire leurs neuf candidats aux élections villageoises. L’une des particularités du groupe ayant pour symbole une vague, c’est qu’il aligne cinq femmes et quatre hommes. La présidente, Marie Charlotte, a une explication. «Quand nous avons décidé de prendre part aux élections, nous nous sommes dit qu’il faudra plus de femmes car elles voient les choses différemment ayant un sens d’organisation et des détails. Elles pourront mieux gérer tandis que les hommes sont souvent pris par le travail. Cela ne veut pas dire que les hommes n’auront pas leur mot à dire. Toute décision est prise en équipe.»

Sur la vingtaine de membres de cette association, il n’a pas été difficile de trouver les candidats. «Nous avons juste demandé qui sont ceux qui souhaitent être mis en avant. Et la réponse n’a pas tardé», ajoute-t-elle. Après avoir fait plier le gouvernement, qui a dû abandonner le projet d’incinérateur de Véolia à Baie-du-Tombeau, les neuf candidats peaufinent actuellement leur manifeste électoral. La protection de l’environnement occupera certainement une place importante dans ce document, mais ils veulent aussi améliorer l’environnement social de Baie-du-Tombeau. «Il y a beaucoup à faire à Baie-du-Tombeau. Un meilleur environnement social veut dire un endroit où il fait bon vivre. Nous allons travailler pour les habitants et avec leur collaboration», déclare Marie Charlotte.

Le groupe songe déjà aux activités récréatives qu’il pourra offrir aux jeunes de la région tout comme la création des clubs de troisième âge. Il a noté que contrairement aux villages avoisinants, les personnes âgées de Baie-du-Tombeau n’ont pas beaucoup de loisirs. Le KAP planifie également, plusieurs projets que ses membres pourront réaliser sans pour autant demander aux autorités de dépenser de fortes sommes d’argent.

Il faut préciser que ce n’est pas à l’annonce de la tenue des élections villageoises que les membres du KAP ont pris la décision de participer au scrutin. Marie Charlotte raconte que quand ils militaient contre la construction d’un incinérateur dans la localité, il fallait passer par des intermédiaires pour avoir des renseignements. «Nous nous sommes dit que si nous étions élus, nous serions mieux informés au sujet des développements prévus dans le village sans avoir à passer par des intermédiaires évitant ainsi de mauvaises surprises», déclare la présidente du groupe.

Après plusieurs réunions, les candidats commencent véritablement leur campagne électorale ce soir. Ils appuieront sur l’accélérateur durant le week-end.