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Nourrisson décédé en quarantaine: les parents n’ont pu que voir passer le convoi mortuaire de l’hôpital

8 novembre 2020, 09:30

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Nourrisson décédé en quarantaine: les parents n’ont pu que voir passer le convoi mortuaire de l’hôpital

La nouvelle qu’un nourrisson d’à peine un mois est mort cette semaine, alors qu’il était en quarantaine à l’hôpital de Souillac, a suscité énormément de craintes que la cause de son décès ne soit le Covid-19. En vérité, c’est d’une malformation cardiaque qu’il est mort. C’est ce qu’ont confirmé jeudi les porte-parole du comité national sur le Covid-19, les Drs. Catherine Gaud et Zouberr Joomaye. 

Le Dr Gaud a expliqué que les parents du bébé savaient que son pronostic vital était engagé dès qu’il a été examiné par les médecins en Inde. Ces derniers s’attendaient d’ailleurs à une détérioration critique de son état. 

Jointe par l’express pour plus de précisions, le Dr. Gaud a démenti les remarques des internautes à l’effet qu’elle a manqué de tact en annonçant la nouvelle. «Il s’agissait juste de dire la vérité. Les parents étaient déjà au courant que leur enfant allait mourir», a indiqué la conseillère au ministère de la Santé. 

Malformation au cœur

En effet, quelques jours après la naissance du nourrisson, lorsque les médecins mauriciens ont constaté qu’il présentait une malformation congénitale grave au cœur, ses parents et lui ont été envoyés en Inde. «Cependant, après plusieurs examens effectués sur le bébé, les médecins indiens ont fait comprendre aux parents qu’ils ne pouvaient rien pour lui.» 
C’est pour cela que le couple et le bébé ont regagné Maurice où ils ont été mis en quarantaine à l’hôpital de Souillac. 

Selon le Dr. Gaud, depuis leur arrivée à Maurice, les parents ont bénéficié d’un suivi psychologique afin qu’ils se préparent à accepter la triste réalité. Et chaque jour qui passait, l’état du nourrisson empirait. Avec l’aide des médecins, ses parents ont fini par se faire à l’idée que leur bébé était condamné. 

Le ministère a d’ailleurs permis à ses parents de rester auprès de lui durant ses derniers instants. «Comme le veut le protocole sanitaire, aucune personne en quarantaine n’a le droit de sortir, pas même pour assister aux funérailles de proches. Cette mesure s’est également appliquée aux parents du nourrisson, même si leurs tests PCR à tous étaient négatifs. Les parents ont pu choisir la compagnie de pompes funèbres, qui s’occuperait des funérailles de leur bébé.» 

Devant la fenêtre de l’hôpital

Après que le bébé a rendu l’âme au douzième jour de la quatorzaine, les médecins de l’hôpital de Souillac ont permis au convoi mortuaire de passer devant la fenêtre de la chambre de ses parents avant que la petite dépouille ne soit acheminée au cimetière de Bigara. C’est là que le ministère fait inhumer les personnes mortes en quarantaine, que ce soit du Covid-19 ou d’une autre complication de santé. 

Selon le Dr Gaud, le personnel médical, qui s’était occupé du bébé, était également très affecté par cette disparition. «Les parents ont terminé leur quatorzaine en fin de semaine et ont pu regagner leur domicile. De notre côté, nous sommes conscients d’avoir tout fait pour leur donner tout le soutien et le réconfort nécessaires et les aider à accepter la situation.»

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