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L’après-manif du 29 août: Linion sitwayin morisien, une plateforme qui galvanise
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L’après-manif du 29 août: Linion sitwayin morisien, une plateforme qui galvanise

Le lancement de Linion sitwayin morisien a eu lieu le dimanche 6 décembre. À l’issue de la présentation, nous nous sommes intéressés à ceux qui ont fait le déplacement ce jour-là et qui, semble-t-il, n’auraient, sous aucun prétexte, manqué le démarrage de l’évènement. Qui sont-ils ? Les raisons de leur présence et de leurs attentes.
«C’est un bon commencement. Cela, à tous les niveaux», a commenté Jean-Paul Li, présent à l’auditorium, expert en design communautaire et en recyclage : «C’est grâce à la solidarité humaine que nous pourrons avancer, partager le peu de talent que Dieu nous a donné, et le mettre au service des autres est une initiative honorable.»
«C’était une conférence très intéressante. Elle nous a apporté une visibilité sur l’après-manifestation du 29 août», a déclaré Cindy Devion, activiste sociale, qui s’est dit très concernée par les objectifs de l’association: «Ils ont créé une plateforme citoyenne pour que chacun puisse partager ses idées et aider. Une association pour que chacun puisse financièrement contribuer. Cela va permettre à ceux qui souhaitent aider les autres, d’aider réellement. Mais de soutenir aussi les membres de la plateforme parce que c’est un petit groupe de personnes. Donc, je pense que financièrement, ils ont besoin d’aide. Mais c’est une très bonne initiative.»
La jeune femme dit avoir apprécié la qualité des échanges sur place. «Les personnes, qui étaient présentes aujourd’hui (NdlR, dimanche 6 décembre) donnent du courage pour continuer le combat, parce que beaucoup de gens ont peur du fait que nous allons à contrecourant et contre le gouvernement. Constater que nous ne sommes pas seuls à être indignés et qu’un bon nombre de personnes issues de différentes sociétés et de tous les âges partagent ce même sentiment, cela aide énormément. Je pense qu’aujourd’hui, nous ressortons tous d’ici un peu plus forts.»
Marialys Thandaven, designer, a ajouté : «J’ai été intéressée à venir aujourd’hui, car j’ai commencé à marcher depuis le 11 juillet. Si je suis là, c’est parce que je ne suis pas du tout d’accord par rapport à la direction que prend mon pays. Je m’inquiète pour l’avenir de nos enfants. Par ailleurs, j’ai des collègues qui ont été licenciés à la suite du confinement. Cette situation me touche au plus haut point. J’ai donc décidé de ne pas rester inactive. C’est pour cette raison que je souhaite me rapprocher de cette plateforme, je veux aider, travailler pour une île Maurice meilleure.»
Quelques pas plus loin, nous rencontrons Goojha Maythally Sarran. Il a marqué sa présence dans l’objectif de dénoncer les injustices. «La population subit trop. Je suis un citoyen détruit. Et des citoyens détruits comme moi à cause des institutions, il y en a des milliers. Depuis un certain temps, à mon niveau, je mène un combat à ma façon, je fais tout ce que je peux pour changer les nombreux dysfonctionnements de notre pays… J’ai frappé à plusieurs portes, mais personne ne m’a jamais aidé. Je suis venu ici pour rejoindre les personnes, qui ont le même besoin que moi de dénoncer les injustices auxquelles nous faisons face. Je trouve que le lancement a été réussi et a très bien été organisé.»
Avant notre départ, une jeune femme vêtue de noir, en signe de protestation contre les injustices subies par de nombreux Mauriciens, a accepté d’intervenir. Elle a cependant souhaité conserver l’anonymat. «Au début, je ne connaissais rien de Bruneau Laurette. Mais suite aux récents événements, j’ai senti que mon vote a été violé. Étant ingénieure sociale, je m’étais promis de ne jamais faire de la politique parce que c’est un milieu, qui ne se soucie guère de l’intérêt des autres.»
Et d’ajouter : «Pour parler de ma stratégie territoriale en tant que votante, quand je vote, je dépose ma vie entre les mains d’une personne, qui a la prétention de pouvoir veiller à ma sécurité, de me donner tout ce dont j’ai besoin de manière que je n’aie pas besoin de me soucier du bien-être de mon territoire, de mon potentiel de travail, de vie familiale, entre autres. Un politicien doit nous protéger, et non abuser et profiter de nos conditions. Je suis venue sur cette plateforme citoyenne, non pas parce que je suis partisane mais parce que je suis une citoyenne indépendante, je n’ai pas de noubanisme, mais je veux me servir de cette plateforme pour m’assurer que le politicien, qui a la prétention de veiller sur ma vie, protège ma vie, parce que mon vote représente ma vie.»
La jeune femme dit espérer que la plateforme sera connue du plus grand nombre. «J’espère que Linion sitwayin morisien sera le point de départ d’une meilleure réflexion.»
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