Publicité
Philippe Auclair: «Non, Mourinho n’est pas un homme du passé»
Par
Partager cet article
Philippe Auclair: «Non, Mourinho n’est pas un homme du passé»

Le système Mourinho peut-il marcher en Premier League ?
Évidemment. Le plus étonnant c’est qu’il marche dans un club comme Tottenham Lorsque José Mourinho est arrivé à Tottenham il y a un petit peu plus d’un an ce n’est pas seulement qu’ils étaient 14e du classement, c’est qu’il y avait un effondrement du moral dans cette équipe. On se posait toutes sortes de questions. Comment les fans ont accepté qu’il remplace l’un de leurs entraîneurs préférés quelques mois après une finale de Ligue des champions ? Comment des joueurs qui ont goûté à la méthode ‘pochettinienne’ ou on bosse beaucoup mais on prend du plaisir à jouer, vont se retrouver dans un système ultra-défensif avec Mourinho ? Va-t-il trouver les relais nécessaires pour transmettre son message au sein de son équipe ? Car ce fut toujours très importants pour Mourinho dans chaque club ou ça a bien marché : Ricardo Carvalho et Ferreira à Porto, Lampard et Drogba à Chelsea ou encore Materrazzi à l’Inter. Normal qu’on se pose des questions sur l’efficacité de la méthode Mourihno en Premier League surtout avec la domination de deux managers maintenant, Guardiola et Klopp, dont le premier pratique un football ultra offensif à base de possession et une volonté constante de déséquilibrer l’adversaire et le second un adepte du gegen-pressing, un football hyper dynamique qui demande énormément aux organismes, qui va à 100 000 à l’heure, soit complètement aux antipodes du football ‘mourinhien’. On pouvait se demander s’il n’était pas un homme du passé. Un an plus tard on peut répondre que non ! Peutêtre que les circonstances y sont pour quelque chose, on est en pleine pandémie et ce football hyper dynamique en demande peut être trop de la part de joueurs qui n’ont pas eu de véritable pré-saison et dont les organismes ont été soumis à d’énormes contributions, dont les biorythmes ont été complètement déglingués par les confinements, l’absence de vraies vacances, etc. Peut-être que tout cela joue en sa faveur…
Tottenham peut-il battre Liverpool ?
Bien sûr qu’il eut battre Liverpool. Mourinho a quand même trouvé, avec l’aide de Daniel Levy, un effectif qu’il peut moduler et programmer pour pratiquer son propre football comme il l’a fait contre Manchester City et Arsenal, deux matches où il s’est mis les supporters dans la poche. Deux matches pendant lesquels il a montré qu’il peut battre n’importe qui. Ce que Mourinho a montré, c’est que tu peux contrôler un match sans avoir le ballon. En concédant notamment 22 tirs au but contre Manchester City et seulement 5 tirs pour son équipe, en ayant 30 % du ballon contre Arsenal et en concédant 56 centres ! Donc il peut contrôler un match de A à Z sans avoir le ballon, sans avoir l’impression d’être en danger et avec un football très réactif. Surtout pas pro actif ! Avec des joueurs à qui il a réussi à faire accepter le sens du sacrifice. Par exemple, avec un Sissoko qui joue 2e arrière droit, Bergwijn qui joue latéral gauche quasiment, sans oublier Hojbjerg. Son système fonctionne aujourd’hui avec des finisseurs hors pair devant comme Son et Kane qui sont des joueurs de devoir, des joueurs de sacrifice. Avec ces deux ‘zigotos’ à ton service tu peux viser très très haut. Tottenham peut briser l’invincibilité d’Anfield, d’autant qu’on ne sait pas bien à quoi va ressembler cette équipe de Liverpool, tenue en échec par Fulham (1-1), avec pas mal d’absents…
Les clés du match
Je ne pense pas que Klopp va tomber dans le piège que lui tend Mourinho en termes de possession. De toute façon, Liverpool n’est pas aussi à l’aise avec la possession que Manchester City, elle est beaucoup plus directe. Liverpool pratique beaucoup les longues passes, de loin devant tous les autres candidats sérieux au titre de champion. Ils ont tendance à passer l’entrejeu pour viser les flèches sur les côtés, à savoir Mané, Salah, Arnold et Robertson. La clé sera de savoir comment Liverpool va adapter son jeu face à une équipe de Tottenham qui va être, comme d’habitude, passive réactive, qui va attendre dans ses 30 mètres et qui défend admirablement dans l’axe (avec Alderweireld contre Arsenal notamment). Il faudra donc passer par les côtés et jouer dans les 18 mètres adverses. L’un des facteurs pourrait être l’habileté des attaquants de Liverpool dans les petits espaces (ce qu’Arsenal n’avait pas réussi alors que City fait surtout la différence sur les flancs ou dans les redoublements de passe dans l’axe)… Liverpool devra utiliser les qualités techniques de ces quatre attaquants, car faire bouger cette équipe de Tottenham, c’est très difficile avec Hojbjerg et Sissoko qui font le ménage au milieu de terrain. Attention à Liverpool qui a l’habitude de laisser des boulevards derrière ses latéraux et il n’y pas meilleur que Son, Bergwijn ou Moura pour exploiter ce type d’espace, avec Ndombelé à la récupération. Pour moi, c’est un match très ouvert mais sur le plan du jeu il pourrait être très fermé. Un match nul serait, bien sûr, décevant pour Liverpool mais pas une catastrophe (comme l’a fait Chelsea).
Publicité
Publicité
Les plus récents




