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Vinod Appadoo: «L’officier Anne travaillait au QG de l’ADSU»

20 décembre 2020, 15:26

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Vinod Appadoo: «L’officier Anne travaillait au QG de l’ADSU»

Depuis lundi dernier, la polémique enfle entre Vinod Appadoo et Rama Valayden, un des avocats dans l’affaire Kistnen. Si l’homme de loi affirme que l’ancien commissaire des prisons bénéficie des services d’un garde du corps, anciennement posté à l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) de Rose-Belle, Vinod Appadoo dément ces allégations, précisant que le policier assure diverses tâches en sus de la sécurité depuis 2017. Explications.

Il persiste et signe. Avocat de la famille de Soopramanien Kistnen, Rama Valayden maintient que Vinod Appadoo, ancien commissaire des prisons et actuel conseiller du Premier ministre, dispose des services d’un garde du corps, anciennement affecté à l’ADSU de Rose-Belle. L’homme de loi insiste sur le fait que cette situation aurait alors nécessité le rappel de la constable Dimple Raghoo de son congé pour travailler durant l’opération de Mahébourg qui lui a finalement coûté la vie. Ces arguments, étayés sur Top FM lundi dernier, ont vite fait sortir Vinod Appadoo de ses gonds.

Quel est le vrai du faux ? Sur quoi se base Rama Valayden ? «Nous avons reçu des informations internes d’une source sûre et fiable. Sur la base de ces éléments, le garde du corps de Vinod Appadoo provenait de l’ADSU de Rose-Belle. C’est pour cela qu’on a dû rappeler Dimple Raghoo au travail», soutient l’avocat. Des propos contestés avec véhémence par Vinod Appadoo. «C’est totalement faux. L’officier Anne n’était pas affecté à l’ADSU de Rose-Belle mais au Quartier Général. D’ailleurs, ce n’est pas mon bodyguard. Il est plutôt un attaché accomplissant diverses tâches dont la rédaction de rapports et de lettres, des photocopies en sus de la sécurité. Je n’ai pas de confidential secretary comme cela peut être le cas d’autres conseillers», déclare-t-il. Une source de l’ADSU indique également que l’agent n’était pas posté à Rose-Belle et est de service auprès de Vinod Appadoo depuis quelques années.

Pourquoi ce besoin d’une garde rapprochée ? «Un an après avoir pris mes fonctions de Commissaire des Prisons, on m’a menacé de mort. À la prison, j’ai enlevé tous les privilèges des détenus, et ce au péril de ma vie. Ils n’ont juste qu’à manger et dormir. Depuis ce temps-là, j’ai demandé une sécurité rapprochée qui a été approuvée», précise Vinod Appadoo. Nommé à ce poste le 22 juin 2016, il a donc sollicité les services de cet «attaché» en 2017. Ce dernier était un ancien membre de la Very Important Person Security Unit (VIPSU) puis a intégré l’ADSU. En tant qu’agent de la VIPSU, l’officier ne pouvait-il pas déjà le protéger puisque cela fait partie des prérogatives de cette unité ? Fallait-il impérativement recruter un agent de l’ADSU ? «La VIPSU se charge des Very important persons. Moi, je ne suis pas une VIP. Après la VIPSU, l’agent a été transféré dans plusieurs départements dont l’Emergency Response Service (ERS), Special Supporting Unit (SSU), un poste de police entre autres avant son transfert à l’ADSU. Mon attaché fait aussi la liaison entre la police et la prison. Il assure ma protection uniquement quand des sorties présentent des risques. Il n’est pas mon bodyguard as such sur une base 24/24», expliquet-il.

Un service qui s’est prolongé à sa nomination comme conseiller du Premier ministre le 9 juin 2020, fort de «nouvelles menaces reçues à Port-Louis» et «d’internautes suggérant de l’agresser à l’acide» entre autres. «J’étais dans la police quand il a travaillé avec moi. Quand j’ai eu besoin d’une protection, l’agent était déjà formé à la VIPSU. Il est donc venu travailler avec moi. Lorsque j’ai intégré ma nouvelle fonction cette année, je n’ai pas demandé un autre effectif», poursuit-il. Qui paie le salaire de l’attaché de Vinod Appadoo ? Le conseiller, qui a compté 42 ans dans la police, affirme que l’officier travaille pour 40 heures par semaine, comme préconisé par le Pay Research Bureau et que son salaire ne provient pas de sa poche. Sur cette question, le Police Press Office déclare que la rémunération de l’agent incombe à la force policière. Nous avons essayé, en vain, d’avoir la version de l’officier. Parallèlement, nos tentatives pour avoir la déclaration de l’ADSU se sont avérées infructueuses.

Le type de menaces déterminant

<p>Est-ce la première fois qu&rsquo;un ancien commissaire des prisons ou qu&rsquo;un conseiller du Premier ministre bénéficie d&rsquo;une garde rapprochée ? Rama Valayden affirme ne connaître <em>&laquo;aucun conseiller ou ancien commissaire qui requiert une telle protection à moins qu&rsquo;il n&rsquo;y ait des menaces</em>&raquo;. Cet aspect est confirmé par un ancien officiel de la prison. <em>&laquo;Pour la garde rapprochée, cela dépend du type de menaces à l&rsquo;encontre du commissaire ou du conseiller en question. On avait dû y avoir recours pour un adjoint au commissaire de police vers les années 2011-2015. La sécurité avait alors été renforcée&raquo;,</em> indique-t-il. Vinod Appadoo affirme pour sa part ne pas savoir s&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une première concernant le service pour un ancien commissaire des prisons ou un actuel conseiller.</p>

<p><strong>Une présence en cour qui ne passe pas inaperçue</strong></p>

<p>Alors qu&rsquo;une nouvelle audition était entendue au tribunal de Moka le lundi 14 décembre, la présence de Vinod Appadoo a attiré les foudres des avocats de la famille du défunt agent du MSM. En effet, ces derniers ont allégué que le conseiller du bureau du Premier ministre s&rsquo;est entretenu avec Govinden Kistnen, frère de la victime et témoin qui devait rester dans la salle d&rsquo;audience à la pause déjeuner, sur ordre de la magistrate. Or, si Roshi Bhadain a soulevé cette question à la reprise en cour, Govinden Kistnen a déclaré qu&rsquo;il ne connaissait pas Vinod Appadoo, qui entre-temps a quitté le tribunal. Pour sa part, le conseiller du Premier ministre souligne qu&rsquo;il est passé en cour après une fonction à St-Pierre pour écouter le cas au tribunal. &laquo;<em>Mo senti mwa enn hom lib, mo fer seki mo le, mo pena ler fix pou travay. Mo pa enn adviser politik. Apre si PM bizin kone ki pase lakour, li pa pou bizin mwa laba&raquo;</em>, a-t-il déclaré.</p>

<p><strong>Appadoo sur les relevés téléphoniques de Kistnen: &laquo;À 200 %, j&rsquo;affirme que je ne le connaissais pas&raquo;</strong></p>

<p>Le jeudi 17 décembre, les échanges téléphoniques de Soopramanien Kistnen ont été évoqués au tribunal de Moka. Y sont répertoriés des appels aux conseillers du Premier ministre dont Ken Arian entre autres noms. Dans ces relevés téléphoniques, est aussi listé un numéro de téléphone attribué au Commissaire des prisons et au PMO. Sollicité à ce sujet, Vinod Appadoo nie qu&rsquo;il connaît Soopramanien Kistnen. <em>&laquo;Je ne le connais pas du tout. Les médias évoquent un commissaire des prisons. Est-ce Nobin ou Appadoo ? Je ne peux répondre que pour moi et vous dire qu&rsquo;à 200 %, je ne le connais absolument pas. Je ne suis pas conseiller politique mais me focalise plus sur la prison et les mineurs en détention. Je ne sais même pas qui est agent du MSM ou pas</em>&raquo;, rétorque-t-il.<br />
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