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Revue de la semaine

Voir les événements de la semaine autrement. Nouvelle rubrique dans la nouvelle édition dominicale de l’express. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du 28 décembre 2020 au vendredi 1er janvier 2021.
LUNDI 28 DÉCEMBRE
Le «suicide» de Pravin Kanakiah intrigue
Le «suicide» de Pravin Kanakiah intrigueUne nouvelle affaire s’annonce, ce lundi 28 décembre. Celle de Pravin Kanakiah, un fonctionnaire dont le ‘suicide’ cache des faits très troublants. D’ailleurs, l’express du jour annonce en une : «La famille Kanakiah face aux incohérences des policiers».
Aussi, ce lundi 28 décembre, l’évêché donne, sous certaines conditions, la permission à Bruneau Laurette de tenir un rassemblement à la Place de la Cathédrale à Port-Louis. Cette décision de l’Eglise aura un impact considérable sur la gestion par la police le lendemain de la présence des Mauriciens venus se prononcer sur le cas du ministre Yogida Sawmynaden faisant face à une private prosecution.
Toujours ce lundi 28 décembre, l’express annonce en exclusivité, tard dans la nuit sur son site web, que la coiffe du moteur de l’avion ATR 72 d’Air Mauritius en partance ce jour-là pour Rodrigues s’est détachée, ce qui amena le commandant à faire demi-tour 30 minutes après le décollage.
Cet incident devait provoquer une condamnation générale de la gestion même d’Air Mauritius car selon les spécialistes, les ingénieurs auraient dû tout avoir verrouillé alors qu’il était aussi du devoir du commandant de s’assurer que tout était en ordre avant le décollage dans le cadre d’un walk-around pre-flight check.
Un accident d’une extrême gravité aurait pu se produire si la coiffe avait heurté l’hélice, un hublot ou le système de navigation de l’ATR 72.
MARDI 29 DECEMBRE
Le Black Tuesday de Sawmynaden et Nobin
Ce 29 décembre fut un Black Friday du ministre Yogida Sawmynaden et de l’ancien commissaire de police Mario Nobin.
Comparaissant devant le tribunal de Port-Louis dans le cadre d’une private prosecution intentée contre lui par Sakuntala Kistnen, la veuve de l’activiste MSM tué en octobre, Sawmynaden n’a pas voulu prendre place dans le box des accusés. Sur ce, l’avocat de la famille Kistnen, Rama Valayden, a présenté une motion à l’effet que le ministre respecte la procédure.
Dans son ruling, la magistrate Bibi Zeenat Cassamally, a statué que le ministre doit obligatoirement se retrouver dans le box des accusés. Ce fut une victoire morale conséquente pour les avocats connus comme les Avengers et cette décision fut accueillie avec enthousiasme par la foule présente dans les environs.
Le fait que l’Eglise avait autorisé Bruneau Laurette à tenir un rassemblement sur la place de la Cathédrale empêcha la police de prendre des mesures musclées pour contrôler la foule. Avec pour résultat que des manifestants eurent l’occasion de conspuer le ministre et même de s’approcher de lui à sa sortie du tribunal. Le ministre s’engouffra dans sa berline allemande avec plaque d’immatriculation personnalisée YS 9.
Donc, c’est dans le box des communs des accusés qu’on verra le ministre le jeu- di 7 janvier. Il est accusé d’avoir empoché Rs 15 0000 par mois au nom de Sakuntala Kistnen inscrite officiellement comme son constituency clerk alors qu’elle n’a jamais reçu un sou du ministre.
Ce mardi 29 décembre fut aussi jour de bad news pour Mario Nobin, ancien com- missaire de police puis employé comme commissaire des prisons. Il fut en fait arrêté – étape symbolique qu’il voulait à tout prix éviter –, conduit en cour dans un véhicule de la police comme le commun des suspects et libéré sous caution.
Cette étape dans l’exercice de l’interrogatoire de Mario Nobin fut atteinte quand la police se retrouva avec des preuves que le trafiquant de drogue Mike Brasse avait ‘gratifié’ l’homme fort des Casernes centrales dans sa quête pour l’obtention expresse d’un passeport devant lui permettre de se rendre à l’île de la Réunion où il fut subséquemment arrêté et condamné pour trafic de drogue.
MERCREDI 30 DÉCEMBRE
Jangi se démarque de Servansingh
Evénement de très grande importance ce mercredi 30 décembre pour ceux qui s’intéressent à la politique de nomination du gouvernement, du contrôle de la police et du power-game auquel se livrent les principaux acteurs des Casernes centrales.

Ce jour-là, le Deputy Commissioner of Police et chef de la CID, Heman Jangi, tient une conférence de presse. Ce qui est en luimême un événement majeur car contrairement à l’inimitable et inégalé Raj Dayal, les chefs de la police n’aiment pas trop parler. D’ailleurs le commissaire de police Khemraj Servansingh a tenu une conférence de presse à une vitesse expresse avec refus de répondre à des questions.
Le pourquoi de la rencontre de Jangi avec la presse, surtout avec la décision du chef de la CID de répondre aussi à des questions ? Il marquait déjà des points par rapport au CP Servansingh. Mais c’est le message principal de Jangi qui prouve que sa démarche est liée à la succession au poste de commissaire de police éventuellement. En effet, Jangi, qui est employé sous contrat, est l’élément le plus proche du clan Jugnauth et cela en raison de liens familiaux.
Jangi déclarait à la presse qu’il n’existe aucun escadron de la mort et que si jamais une telle équipe existait, ses hommes la démantèleraient en moins de 24 heures. Il se présentait comme un homme d’action, no-nonsense. Or, la veille même le CP Servansingh avait rencontré les avocats Avengers et il y eut des échanges sur un escadron de la mort. D’après ce qui a été rapporté à l’issue de cette rencontre du CP avec les avocats mobilisés autour de l’affaire Kistnen, à aucun moment Servansingh n’a démenti l’existence de tels tueurs.
JEUDI 31 DÉCEMBRE
Cadeaux du Nouvel An
Pas de grands événements sur le plan politique pour trois chefs-agents Pas de grands événements sur le plan politique pour le jeudi 31 décembre sauf qu’une nouvelle ‘affaire’ est mise sur la place publique, à savoir la nomination de trois ‘chefs-agents’ du MSM à des postes de responsabilités dans l’appareil d’État.
Comme rapporté dans l’express du jeudi 31 décembre 2020, des agents du N° 6, Sunael Singh Purgus de Fond-du-Sac, Rishiraj Kanhye de Goodlands et Dyaneswar Ramdhony de PetitRaffray, sont nommés chairmen de corps paraétatiques. Purgus au Fashion and Design Institute, Kanhye à l’Apravasi Ghat Trust Fund et Ramdhony au comité de censure.
Sinon, outre les achats de fin d’année – cadeaux, aliments, boissons et surtout pétards – tout se passe bien dans le pays. Mais tard dans la nuit, un assassinat.
VENDREDI 1ER JANVIER 2021
Le PM opte pour le symbole du pouvoir
Lors de son message du Nouvel An, le Premier ministre a opté pour avoir comme toile de fond l’Hôtel du gouvernement lui-même.
C’est une décision intelligente et bien calculée car l’Hôtel du gouvernement est vu surtout dans les régions rurales comme le symbole même du pouvoir politique. Aussi, puisque l’édifice a été essentiellement conçu et construit par des puissances coloniales européennes, un Premier ministre dominant ce bâtiment constitue un saisissant symbole de l’évolution politique à travers des siècles de la société mauricienne.
Jusqu’ici, les chefs se sont contentés d’avoir comme backdrop leur bureau, une salle de conférences ou un studio de la MBC ou dans le cas de Navin Ramgoolam, aussi Clarisse House.
Comme certains le disent, le fait que leur ‘chef’ occupe cet historique et mythique Hôtel du gouvernement déclenche chez eux le sentiment exprimé par le slogan «kott nou sorti, kott nou inn arrive, nou ki mari aster».
Ce premier jour de l’An a aussi été marqué par un événement qui met en exergue l’insécurité grandissante dans le pays. On apprenait qu’à 3 heures du matin, une femme, Annick Lafleur, a été poignardée par son ex-petit ami jaloux à Petite-Rivière et qu’un mineur se retrouve comme complice. Le comportement problématique des mineurs s’est manifesté comme un autre problème au chapitre de l’insécurité et du fléau de la drogue dans le pays.
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