Publicité
Interpellés jeudi dernier: qui sont-ils ?
Par
Partager cet article
Interpellés jeudi dernier: qui sont-ils ?

Keshwanee Bundhoo s’en va-t-en guerre contre la police

Elle aura tenu jusqu’au bout le jeudi 7 janvier devant la New Court House. Keshwanee Bundhoo, 59 ans, a été interpellée par la police lors de la comparution du ministre Yogida Swaminaden en cour. Il est reproché à la dame, dans un premier temps, le non-port du masque pour finalement l’embarquer car elle refusait d’obtempérer aux ordres de la police qui lui demandait de bouger de la rue Lisley Geoffroy considérée à ce moment-là comme restricted area. Représentée par Me Neelkanth Dulloo, Keshwanee Bundhoo fera prochainement une déposition à l’Independent Police Complaints Commission suite à son arrestation et au traitement qu’elle qualifie d’inhumain à son égard. Me Neelkanth Dulloo explique que sa cliente est encore traumatisée car elle est restée en détention policière de de 11 h 30 à 16 h 30. «Une plainte pour arrestation et détention illégale, mauvais traitement, voire inhumain, qui frôle presque la torture, sera logée. Banla inn pins pins li, met lame lor so labous dir li ‘ferm to laguel to pa enn bel mari twa’. Ce n’est pas une manière de procéder à une arrestation. On ne lui a même pas lu ses droits», explique son avocat. Ce dernier indique que ce sera une plainte with summon. En parallèle, un constable de la Tornado Squad a logé une plainte contre Keshwanee Bundhoo peu après le renvoi du procès de Yogida Sawmynaden pour assaulting police. Il indique que la quinquagénaire l’aurait mordu à la main lors d’une prise de bec et qu’il se serait rendu à l’hôpital Jeetoo pour des soins. Keshwanee Bundhoo se rendra en compagnie de son avocat à l’Independent Police Complaints Commission dès qu’elle sera remise de son traumatisme.
Didier Picon : «je n’ai pas été arrêté et inculpé»
Son interpellation, devant la New Court House, n’est pas passée passée inaperçue. Didier Picon, fondateur du mouvement Front Liberation Morisien (FLM), était venu comme bon nombre de Mauriciens devant la New Court House à Port-Louis pour exprimer son soutien à Simla Kistnen, épouse de Soopramanien Kistnen qui a logé une private prosecution contre le ministre du Commerce. Et sa présence lui a valu une interpellation policière car il se trouvait dans une restricted area.
«C’est bien que vous parliez d’interpellation car contrairement à divers articles de presse, je n’ai pas été arrêté et inculpé en tant que tel. Une telle chose serait inconcevable et, à mon avis, anticonstitutionnel. Mon interpellation s’est déroulée dans le calme et vu que la police n’avait visible- ment pas d’éléments à retenir contre moi, elle a été contrainte de me laisser retrouver ma liberté de déplacement.» Didier Picon explique s’être rendu à Port-Louis dans un élan de militant avant 9 heures afin d’éviter l’ordre de restriction d’accès dans les périmètres de la New Court House. «J’étais venu protester contre les agissements contestés et hautement controversés du ministre mis en cause.»
Didier Picon se dit choqué par ce qui se passe dans le pays. «Sans remonter trop en arrière, commençons à partir des élections de novembre 2019. Allégations de fraudes et pots-de-vin électoraux, bulletins retrouvés dans la nature, T-Square, nombre de bulletins excédant le nombre de personnes inscrites, personnes non inscrites sur les listes électorales, vote de ressortissants du Commonwealth, computer room… et j’en passe. Ensuite vint l’épisode du Covid-19 avec la fermeture tardive de nos frontières, les emergency procurements (Pack & Blister etc.), les brutalités policières lors du confinement, la pagaille totale créée par un confinement sans préavis, du jour au lendemain, les appareils respiratoires défectueux, les bijouteries et quincailleries, les vaccins pour la première souche qui seront sans doute inef- ficaces pour la troisième souche du virus, l’absence de capacité de stockage à une température de -90 degrés, le maintien sous respirateur artificiel du secteur touristique qui aurait dû être mis ‘en jachère’, etc. Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons vu la destruction des logements de fortune des squatteurs, l’épisode du Wakashio et du Sir Gaëtan Duval tug. Le refus d’accorder le droit de manifester, le revirement miraculeux des élus des élections villageoises, et maintenant l’affaire Kistnen (en toute probabilité un meurtre au premier degré avec préméditation), celle de Kanakiah mais aussi de l’employée du PMO retrouvée pendue à la poignée de porte de son armoire… Trop c’est trop ! Nous sommes très proches de la dernière goutte qui fera déborder le vase…
Karina Brasse défendait le msm dans la zone interdite
Son nom n’est pas inconnu des Mauriciens. Karina Brasse, âgée de 32 ans et habitant Baie-du-Tombeau, est une des sœurs jumelles Brasse. Elle a été également interpellée jeudi par la police. Elle s’était fait remarquer lors du confinement en faisant une balade à scooter avec sa sœur Karine et affirmait pouvoir se rendre à l’Ile-aux-Cerfs à moto. Cette escapade en plein couvre-feu avait valu aux deux sœurs une descente policière car l’une d’elles avait posté la vidéo de leur promenade sur Facebook. Celle-ci avait été vue et partagée par des milliers d’internautes, y compris des enquêteurs de la Cybercrime Unit. Les policiers avaient ainsi fait une descente chez elles avant de les embarquer aux Casernes centrales. Elles ont toutefois été relâ- chées après leur interrogatoire.
Autre affaire ou encore une fois Karina Brasse a été sous les feux des projecteurs concernait des photos d’elle en uniforme de la police et de la SMF qu’elle avait partagées sur son compte Facebook alors qu’elle ne fait pas partie des forces de l’ordre. Elle avait écopé d’une charge de unlawful wearing of police uniform. Jeudi, Karina Brasse a été interpellée par la police après une altercation avec des personnes venues soutenir Simla Kistnen mais surtout son accrochage verbal avec Ivor Tan Yan de 100 % Citoyens.
Sa présence n’était pas appréciée par les Mauriciens présents car Karina Brasse annonçait déjà la couleur. Vêtue d’une robe orange, elle circulait librement dans les zones décrétées restricted area sous les yeux des policiers. Chose qui provoquera la colère des badauds qui se demandaient pourquoi elle n’est pas interpellée alors que quelques minutes plutôt, Didier Picon avait été inquiété par la police pour ce même motif. Elle a été traitée de «partizan MSM, fol» par les gens présents, mais c’est son altercation avec Ivor Tan Yan qui retiendra le plus l’attention. Elle reprochait à l’activiste de semer la zizanie et le désordre dans le pays, auquel Ivor Tan Yan répondra : «Gete kisana ki pe met baryer pou diviz dimounn la.» Nous apprendrons plus tard qu’il n’y a pas eu d’arrestation.
Plus tard dans l’après-midi, c’est à travers une vidéo que Karina Brasse s’exprimera et mettra Bruneau Laurette au défi. «Mo lamour se Pravind Jugnauth. I love Pravind. Mo enn zan MSM.» Elle invite aussi Bruneau Laurette à venir la trouver chez elle à Baie-du-Tombeau car selon elle, l’activiste social est habité par le démon et elle détient le remède !
Publicité
Publicité
Les plus récents




