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Cannabis médical: Ce que propose le public au comité
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Cannabis médical: Ce que propose le public au comité

Citoyens, représentants d’associations et professionnels de la santé ont soumis leurs recommandations au comité technique sur le cannabis médical. L’instance étudie les 45 propositions reçues. Même si certains membres du public n’ont pu les déposer, les idées fusent sur ce projet. Sur quoi portent-elles? Quelles sont les prochaines étapes après la soumission des propositions?
L’introduction du cannabis médical ne cesse d’enflammer les débats. Si certains travailleurs sociaux montrent quelques réticences, d’autres partis persistent et signent. La preuve : au 15 janvier 2021, 45 propositions du public ont été envoyées au comité technique qui étudie actuellement la possibilité d’instaurer le cannabis médical dans l’île. Cependant, remarque Brigitte Michel, coordinatrice de l’association Aide, Infos, Liberté, Espoir et Solidarité (AILES), «45 propositions du public, ce n’est pas assez. Il y a beaucoup d’hypocrisie. Allez dans n’importe quelle fête, du plus pauvre au plus riche, il y a des joints qui circulent. Quasiment tout le monde fume», déclare-t-elle.
D’ailleurs, sur le terrain, le prix du cannabis récréatif ne cesse de flamber, coûtant entre Rs 1 500 et Rs 2 500 le gramme. Du coup, beaucoup de toxicomanes se rabattent sur les drogues de synthèse bien plus abordables mais aux effets plus désastreux. D’où l’amplification des discussions sur le cannabis médicinal. Qu’a donc proposé le public dans cette optique ? Amrish Lachooa, porte-parole de l’association Claim, a fait plusieurs propositions au comité technique. «Certains produits naturels ont été retirés des centres de santé, pensant qu’ils contenaient du Tétrahydrocannabinol (THC) qui possède des propriétés psychoactives. Mais il faut les réintroduire, de même que les aliments bénéfiques à la santé avec les acides aminés et les omégas 3 et 6.Le chanvre, par exemple, est un superfood», propose-t-il.
Parallèlement, pour les patients partis faire leur traitement à base de cannabis médical à l’étranger, Amrish Lachooa affirme qu’il faut que le dédouanement et autres procédures pour ramener leur médicament sous prescription à Maurice se fasse rapidement. Il affirme d’ailleurs que plusieurs études internationales mettent en lumière les propriétés du cannabis thérapeutique au niveau des inflammations des poumons causées par le Covid-19. De plus, il a énoncé la nécessité de développer une ligne de communication avec Israël, qui est bien rodé en termes de cannabis médical. Enfin, il a fait part au comité du besoin de formation des médecins pour l’introduction du cannabis médical. «Il y a déjà des cours spécialisés proposés à l’étranger», souligne-t-il.
Pour sa part, Rashid Jaufeerally, optométriste, avance divers points dans sa proposition au comité technique. «Je souffre de neuropathie diabétique. Il n’y a pas de traitement pour cela. Les produits que j’ai utilisés causent tellement d’effets secondaires que c’est difficile. En revanche, le cannabidiol (CBD) n’en a pas. J’ai pu m’en procurer. J’en ai fait usage pendant deux mois et demi. C’est ce que j’ai mentionné dans ma recommandation.» Il a étayé ses arguments avec un rapport scientifique du Canada sur le rôle du CBD dans le soulagement des maladies.
En plus de ceux ayant déposé leurs propositions, d’autres membres du public ont pris position pour le projet à l’étude. En effet, le Dr Vinod Ramkoosalsing, psychiatre, affirme que ce recours est récurrent en Europe et d’autres pays. «Le cannabis médical agit bien pour les douleurs chroniques, chez les cancéreux qui reçoivent des traitements et sont sujets aux vomissements. Cela les estompe et augmente l’appétit.»
Souffrante lors de la période de dépôt au comité technique, Marie Noëlla, 42 ans, n’a pu soumettre sa proposition. Mais elle n’en démord pas. «Je souffre du lupus depuis 2006 mais le diagnostic s’est fait en 2013. En octobre 2020, j’ai eu une septicémie, et la fibromyalgie, une maladie chronique, qui s’est développée. J’ai eu beaucoup d’infections aussi. Ayant eu accès au cannabis médical, j’ai senti un soulagement. J’allais mieux grâce à cela. Au cas contraire, je ne peux supporter les douleurs», confie-t-elle. Pour cette raison, elle s’aligne en faveur du projet.
Où en est-on avec ce projet justement ? Selon Theeshan Bahorun, le président du comité technique sur le cannabis médical, les deux sous-comités travaillent actuellement sur l’aspect thérapeutique et légal du projet avec les experts et médecins. «À partir de ce vendredi ou mardi prochain, je prendrai contact pour vérifier si ces instances se sont réunies ainsi que leurs avancées. De là, si ces dernières me paraissent convenables, je convoquerai le High-Level Technical Committee pour prendre acte de ce qui a été fait.»
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