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Marche du 13 février: quand les petits s’engagent

15 février 2021, 16:30

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Marche du 13 février: quand les petits s’engagent

Leur photo, qui était aussi en une de l’express d’hier, fait le tour de la toile depuis samedi. Ces deux enfants font partie des dizaines de milliers de Mauriciens qui ont marché dans les rues de la capitale pour exprimer leur mécontentement face au gouvernement. La photo, partagée sur la page facebook de l’express a cumulé plus de 5 000 réactions et a été partagée plus de 300 fois. Plusieurs de nos concitoyens ont apprécié cette démarche des petits et des parents.

C’est munis d’une pancarte, qu’Amel, 3 ans, et Youssef, 2 ans, se sont engagés dans la marche citoyenne. Pour Adiilah Sobratee-Jainoodeen, 30 ans, cette action était nécessaire car liée à l’avenir de ses enfants : «L’heure est grave. En tant que maman, je dois avoir le sens des responsabilités et du devoir envers mes enfants. C’est pour cela que mon époux et moi avons décidé de participer à la marche pacifique. C’était une première pour nous.»

Dénoncer le système et montrer que les enfants ont également le droit d’exprimer leur opinion, était l’objectif. «Il y a un dicton dans notre langue maternelle qui dit “Mo pan bwar dilo dir zis oui”. Comme les enfants boivent plus de lait que d’eau, j’ai changé l’adage.»

Bien que plusieurs internautes aient félicité les parents, il y a aussi ceux qui les ont critiqués, avançant que c’était inapproprié et dangereux d’emmener des enfants à la marche. Adiilah n’est pas restée insensible face à ces critiques: «Nous avons expliqué à nos enfants la signification des messages que nous avons rédigé pour eux. Ils ont également eu droit à une explication concernant le lieu où nous nous rendions.»

Aux dires des parents, les enfants posent beaucoup des questions. Et c’est leur devoir d’être à l’écoute de leurs petits: «Nous aurons toujours des critiques et nous respecterons toujours l’opinion des autres. Nous disons haut et fort que nos enfants ont le droit de s’exprimer. Alors je ne peux empêcher les autres de partager leur désaccord. Toutefois, mes enfants ont appris à dire la vérité et connaissent déjà des mots comme vérité et honnêteté. Et c’était le but de notre présence pour cette marche… faire prévaloir la vérité et la justice.»

Adiilah et Ismail Jainoodee font valoir qu’ils ne sont que des parents inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Adiilah, maman à plein temps et entrepreneuse, détient une licence de l’université de Maurice. Ismail, entrepreneur, a poursuivi ses études au Charles Telfair Institute. «Certaines personnes ont laissé entendre que nous ne sommes pas des personnes éduquées. L’éducation n’a rien à avoir avec nos engagements en tant que parents et citoyens. J’encourage les mamans à faire comme moi. Il faut exiger les droits des petits. Nepli lepok lontan. Il faut agir… Pas pour les partis politiques mais pour nos droits en tant que Mauriciens.»

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