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Jasmine Toulouse: «Fer enn lizaz Misie CEB»
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Jasmine Toulouse: «Fer enn lizaz Misie CEB»

Maman, travailleuse sociale, artiste, Jasmine Toulouse est monté au créneau pour dénoncer le tarif majoré qui sera appliqué par le CEB pour toute hausse de consommation. Cela, alors que les gens sont confinés et que des foyers peinent déjà à joindre les deux bouts.
Il a fallu un communiqué pour faire bondir Jasmine Toulouse, mère de famille, artiste, femme politique. Celui du Central Electricity Board (CEB), daté du 17 mars, intitulé «Hausse de la consommation d’électricité pendant le confinement». Le CEB y explique aux abonnés que «toute hausse de la consommation d’électricité sera facturée à un taux plus élevé, dépendant de la grille tarifaire de l’abonné, selon son utilisation individuelle».
C’est ce qui l’a décidée à s’exprimer dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Car Jasmine Toulouse n’est pas de ceux qui postent des vidéos ou font des live souvent, pour ne pas dire parfois de manière intempestive. «C’est un cri du cœur. Il y a beaucoup de gens qui souffrent de cette situation mais qui n’osent pas en parler.»
Sa vidéo, c’est pour s’insurger. S’indigner. Demander si «nek kalkile kouma pou fer plis kas?» Pour Jasmine Toulouse, pendant ce temps difficile pour tous qu’est le confinement, il faudrait adopter un autre ton. «Aider le public, les gens qui sont en difficulté.»
Elle pousse plus loin le raisonnement. Si on suit sa logique, les consommateurs n’ont d’autre choix que de rester à la maison. Ils y sont obligés. Par conséquent, ils sont «obligés» de consommer plus d’électricité. Notamment dans les familles avec plusieurs enfants. «Il faut penser à soulager ces gens.»
La consommatrice compare le communiqué du CEB à l’attitude nettement plus conciliante adoptée par d’autres fournisseurs. Comme ces chaînes satellitaires qui donnent accès à l’ensemble du bouquet à tous les abonnés, pendant le confinement. «Misie CEB, lizaz ou pa konn fer? Enn lizaz ti pou mari serye. Proposez donc quelque chose qui va soulager les gens. Mazine dimounn-la dan lapenn. Faites un geste, quoi», plaide-t-elle.
«Misie CEB pa ti pou enn ero, mais les gens auraient été reconnaissants de voir une main tendue.» Au lieu de s’entendre dire : «Prepar zot ti kas.» De l’argent dont certains ne verront même pas la couleur parce que leur activité économique tourne au ralenti ou est carrément à l’arrêt à cause du confinement. «Le Mauricien est stressé. Pourquoi en rajouter ?»
Jasmine Toulouse affirme qu’après le confinement l’an dernier, certains consommateurs ont été «choqués» par leur facture qui avait pris l’ascenseur. «Jusqu’à maintenant ils n’ont pas encore tout réglé. Ankor pe peye tigit tigit.»
Elle ironise : si certains ne savent pas comment faire pour aider le peuple dans les moments difficiles, «be mo pe donn zot enn lide». Attention, «pa pe dimann kado», souligne-t-elle. Mais «un geste».
Dans cette vidéo, Jasmine Toulouse porte plusieurs casquettes. Celle de la mère de famille, qui a eu un bébé le 16 octobre 2020. Celle de l’artiste, «qui milite en faveur des gens en difficulté. J’ai des textes engagés qui parlent d’exclusion, de la condition de la femme. Bann dimounn dan la povrete me ki pe mari manz ar li».
Jasmine Toulouse est aussi engagée en politique. Candidate battue du MMM au N°14, lors des élections générales de 2019. «Même si je n’ai pas été élue, c’est mon devoir de venir de l’avant. C’était logique d’évoquer un sujet dont personne ne parle tout haut, mais que beaucoup pensent tout bas.»
Jasmine Toulouse précise. Non, elle ne s’est pas exprimée pour faire de la politique politicienne. «Il n’y a rien contre ‘lakwizinn’ la. Pe koz lepep.» Point de vue d’une citoyenne en contact étroit avec les réalités car Jasmine Toulouse est aussi travailleuse sociale. «Je rencontre beaucoup de gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Si en plus on ajoute à leur facture d’électricité, cela équivaut à les achever.»
Elle est social coordinator pour l’ONG EcoSud. Suivant le naufrage du Wakashio, EcoSud s’est lancé dans un volet social. «Nous travaillons à la mise en place d’une boutique solidaire pour les gens des régions affectées» par le déversement des hydrocarbures. «Cela permettra d’aider des gens à grandir, dibout lor zot de lipie.»
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