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Examens de NCE: début des épreuves dans un climat tendu
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Examens de NCE: début des épreuves dans un climat tendu

Jour-J pour le National Certificate of Examination (NCE). Si les candidats issus de milieux défavorisés sont encadrés par des associations, d’autres, privés d’école depuis le 10 mars, risquent gros.
Livres, cahiers et questionnaires en main, Shahana Kheeroo, 16 ans, et Yousouf Ellahebokus, 14 ans, s’attellent à leurs dernières révisions au centre de l’ONG M-Kids à Pailles. Car aujourd’hui débutent les examens du National Certificate of Education (NCE) avec les épreuves de français et Business and Entrepreneurship Education. Aussi, les responsables de l’association, qui encadrent les enfants et familles démunis, mettaient hier les bouchées doubles pour les y aider.
«Depuis le reconfinement, on n’a pas pu travailler à l’école. J’ai essayé de tout reprendre de la maison. Initialement, je devais y prendre part en 2020. Ces examens m’inquiètent un peu. Je ne savais pas trop comment faire depuis la fermeture des écoles», confie Shahana Kheeroo qui redoute particulièrement l’examen d’art. Comme elle, Yousouf Ellahebokus décuple ses efforts pour les examens nationaux de grade 9. «Le lockdown était un peu perturbant mais je n’ai pas lâché. On vient nous récupérer pour nous emmener au centre, on nous aide à réviser et on nous donne également à manger. Cela nous encourage», explique l’adolescent.
Les examens débutent à 9 h 30 pour finir à midi. Un travail qui se poursuit dès le retour à la maison, indique le candidat. Pour Ameenah Dhookit, Management Support Officer de M-Kids, qui dispense des cours de français, d’anglais et de mathématiques, cet encadrement est impératif pour les candidats démunis. «La plupart d’entre eux sont issus de familles très pauvres et rencontrent d’autres difficultés. Par exemple, certains ont des proches enlisés dans la drogue, l’alcool ou viennent de familles monoparentales», déclare-t-elle.
Certains jeunes, poursuit-elle, vivent dans des maisons insalubres parfois dépourvues d’électricité, entre autres. «En termes de scolarité, des jeunes sont impactés par ces situations. Le confinement n’arrange pas les choses. Cette période est stressante pour eux. On intervient au centre pour qu’ils entament leurs examens dans les meilleures conditions.»
Ameenah Dhookit est confiante que ses collégiens seront performants au NCE. En effet, indique-t-elle, dès le reconfinement, le contact a été maintenu en attendant de pouvoir instituer les classes. Et depuis plus d’une semaine, les jeunes ont pris part aux révisions assidûment au centre d’M-Kids.
Soulagement pour certains
Mais, tel n’est pas le cas pour d’autres enfants défavorisés, insiste Marie-Noëlle L’Eveillé, responsable de l’association caritative Fu- ture Hope. «Cela va être difficile pour eux. Ils se sont bien préparés mais il y a eu une rupture avec l’école depuis trois semaines», affirme-t-elle. Elle indique que l’absence d’encadrement scolaire et de motivation pendant le nouveau lockdown risque de jouer contre eux. Une situation qui l’inquiète. «Ont-ils tout oublié ? Reçoiventils de l’aide ? Ce sera un désavantage pour les enfants démunis et dépourvus d’encadrement familial.»
Outre les jeunes démunis, les candidats réguliers s’activent aussi pour le NCE, à l’exemple d’Alexandre L’Eveillé, 14 ans, qui se dit soulagé par le maintien des examens en 2021. «On ne peut perdre encore une année et encore moins rester en Forme 3 (grade 9) à 16 ans. Comme mes cousins habitent à côté, nous avons révisé ensemble, ce qui m’a permis de bien avancer durant le confinement», relate-t-il. Il dit craindre l’examen de mathématiques, prévu le 8 avril, en particulier les chapitres de trigonométrie.
Mais cette année, les candidats devront également composer avec une autre épreuve : le Covid-19. «Toutes les écoles ont été désinfectées et prennent les précautions sanitaires nécessaires. Cependant, avec la résurgence du Covid-19 dans plusieurs localités à Maurice, la situation est préoccupante», déclare Munsoo Kurrimbaccus, vice-président de l’Union of Private Secondary Education Employees.
Le déplacement en transport en commun, surtout avec les risques de contamination au virus, inquiète aussi les candidats, qui redoubleront de vigilance pour les gestes barrières. Au total, 14 298 étudiants prennent part aux examens du NCE aujourd’hui.
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