Publicité
Natation - piscines privées: gros problèmes économiques en vue
Par
Partager cet article
Natation - piscines privées: gros problèmes économiques en vue

Au 1er mai, aucune piscine publique n’a eu l’autorisation de rouvrir ses portes. Cela a affecté les clubs, les coachs et les athlètes qui en dépendent. Pour les propriétaires de piscines privées, les dégâts sont plus importants. Leur non réouverture leur pose de graves problèmes économiques. Si les piscines privées rouvraient aujourd’hui, ces propriétaires ne seraient pas assurés de retrouver leur clientèle. Prakash Ramgolam, propriétaire, de Bigsplash Fitness Center à l’Espérance Trébuchet, et Axel Adam, head coach de natation du Moka Rangers SC de Synergie, ont accepté d’en parler.
Tous les jours, il y a des gens qui ont appelé le propriétaire de Bigsplash Fitness Center pour savoir s’ils pouvaient venir nager. Mais au 1er mai, rien n’a été fait. « Les autorités ont informé Bigsplash que les piscines et les gyms devaient rester fermées après le 1er mai. A l’heure actuelle, je puise dans mes réserves. Je suis à bout de souffle. Je croyais que ma piscine allait pouvoir rouvrir au début du mois d’avril. Je vis très mal cette situation car tant qu’il n’y a pas de rente, j’ai des retards (de paiement) qui s’accumulent » laisse savoir Prakash Ramgolam.
La première préoccupation de celui-ci reste l’entretien de la piscine. Qu’il ait des clients ou pas, il a l’obligation d’acheter des produits pour maintenir le bon état de l’eau dans la piscine. De plus, il doit quotidiennement actionner la pompe durant 3 à 4 heures par jour. « Pour que l’eau reste propre, la pompe doit rouler 3 heures par jour minimum ; 3 heures d’électricité par jour me reviennent à Rs 8000 par mois. L’achat de chlore et d’acides pour entretenir la piscine me reviennent à Rs 5000 toutes les 3 semaines. Grosso modo, je dépense Rs 13 000 par mois pour la piscine » déclare le propriétaire de Bigsplash Fitness Center. Prakash Ramgolam a aussi des emprunts à honorer pour rembourser la construction de son fitness Center. « J’ai pu le faire pour les mois de mars et d’avril. Mais actuellement, c’est vraiment difficile. Au courant de la semaine, je dois trouver de l’argent pour acheter des produits. Si on reste fermé en juin, je dois abandonner l’idée de garder la piscine propre. Mais si la piscine n’est pas propre quand les piscines vont rouvrir, qui reviendra nager ? » fait-il remarquer.

avant le confinement
Ce que Prakash Ramgolam appréhende aussi, c’est que les clients ne reviennent pas à la réouverture des piscines, comme en 2020, à l’issue du premier confinement. En outre, il craint que ceux qui ont payé leur abonnement sur une base annuelle, réclament un remboursement pour les mois où leurs enfants n’ont pas nagé durant le confinement de cette année. Pour Prakash Ramgolam la situation demeurera fragile quand bien même les activités devaient reprendre aujourd’hui. Ajoutons à cela que Prakash Ramgolam a constaté que les nageurs ne se montraient pas motivés – comme en 2020 - à s’entraîner à sec par visioconférence cette année, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir.
Axel Adam, une voix dans le désert ?
Le head coach de natation du Moka Rangers Sc trouve aberrant que des athlètes de haut niveau ne puissent reprendre la natation. « Dans l’eau, on ne peut pas avoir la Covid 19. On a fait des suggestions et soumis des plans au MJS, au MSC et au High Level Committee. Il n’y a pas eu de réponses de leur part. Avant que les piscines rouvrent, on nous dit de continuer avec les cours en ligne » martèle Axel Adam. Celui-ci ajoute qu’à Synergie, tout ce qui est proposé (cardio, piscine, muscu, tennis) est mort. « Il y a un impact financier sur le groupe et au niveau du personnel. On ne sait pas combien de temps ils resteront à cause du licenciement ; les centres privés ne fonctionnent plus du tout. Combien de temps ça va durer ? Plus cela tarde, plus on perdra des gens.

Dans les bus il n’y a pas de distanciation sociale. Mais pour ce qui est du sport, rien n’est prévu » avance le head coach du Moka Rangers. Axel Adam souligne que tous les centres de l’île, l’an dernier, avaient un créneau d’une heure pour leurs membres avant qu’un autre groupe ne vienne. Avec priorité aux athlètes. Peut-être que les piscines rouvriront bientôt, pense-t-il. Mais il craint, comme Prakash Ramgolam, que les chances de remotiver les athlètes s’amenuisent au fil des jours.
« Cela les embête de s’entraîner alors qu’il n’y a rien. Et quand ils voient que d’autres disciplines peuvent reprendre et qu’eux, ils ne peuvent pas le faire, ils ne sont plus motivés. Que les boxeurs, badistes, handisportsifs en athlé puissent reprendre leurs entraînements, cela ne fait aucune différence pour eux. Les nageurs se sentent lésés ; ajoutons à cela que les allocations de la HLSU seront revus à la baisse. Tout part du mauvais côté » précise Axel Adam. Pour le head coach du Moka Rangers SC, les piscines vontrouvrir un jour. Elles rouvriront peut-être aujourd’hui. Mais le retard incompréhensible (alors qu'entre-temps les passagers sont autorisés à ne pas garder la distanciation sociale dans les transports publics) qu’auront pris les autorités pour se décider aura coûté énormément aux groupes privés sur le plan financier.

à l’issue du premier confinement en 2020
Publicité
Publicité
Les plus récents




