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Patients admis en clinique: la carte vaccinale «obligatoire» pour les visiteurs

9 juillet 2021, 07:00

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Patients admis en clinique: la carte vaccinale «obligatoire» pour les visiteurs

Les cliniques privées emboîtent le pas aux hôpitaux et établissements scolaires, en exigeant la carte de vaccination ou un test PCR négatif pour visiter un proche admis. Or, cette nouvelle règle n’est pas toujours communiquée ou appliquée dans certains établissements. «Mardi dernier, je suis venue visiter ma belle-sœur, admise à la clinique, en présentant simplement la lettre d’accès. Subitement, deux jours plus tard, on a exigé ma carte de vaccination. Pourtant, à l’admission, j’avais demandé s’il fallait la présenter mais la préposée m’avait garanti que non. Pourquoi tant d’incohérences ?», fulmine Nazirah, 52 ans, à la sortie d’une clinique privée des Plaines-Wilhems. Non vaccinée, elle ne peut plus visiter la patiente depuis l’incident. Sa colère gronde d’autant qu’aucune affiche ne mentionne la nécessité de produire la carte vaccinale dans cet établissement privé. Encore moins dans les guidelines aux visiteurs sur le site Web de la clinique privée, déplore-t-elle.

Et elle n’est pas la seule. Coomaren, 40 ans, venu visiter son frère cette semaine, a aussi été pris de court par la nouvelle exigence et surtout son exécution. «En arrivant au comptoir de contrôle, deux visiteuses me précédaient. En attendant mon tour, j’ai vu l’employé procéder à leur prise de température. À aucun moment, il ne leur a demandé leur carte vaccinale. Je pensais qu’il en serait de même pour moi mais j’ai vite déchanté parce qu’il a bel et bien exigé ma carte de vaccination. J’étais stupéfait. Comment se fait-il que certains échappent à la règle et d’autres, non ?» Furieux, il est allé s’enquérir auprès d’un agent de sécurité qui lui a confirmé la nouvelle disposition, mais dans la réalité, certains l’exécutent selon les visiteurs. D’ailleurs, Reena, une autre visiteuse, n’a même pas eu à remplir la fiche d’information à son arrivée le matin et l’après-midi. «Je n’ai eu qu’à dire dans quelle chambre je me rendais. On a juste pris ma température, sans même vérifier ma lettre d’accès ou ma carte de vaccination. De plus, je n’ai pas eu à remplir la fiche d’information avec mes coordonnées, ce qui est étonnant. Et si c’était un visiteur positif au Covid-19 qui était à ma place ?»

Sollicitée pour des éclaircissements sur ces disparités et en dépit de plusieurs relances, la direction de cette clinique n’a toujours pas pipé mot. De son côté, Ramesh Purrunsingh, secrétaire du Comité amélioration de la santé (CAS), s’insurge contre de telles pratiques qui décuplent les risques de contamination au Covid-19. D’ailleurs, indique-t-il, si la mesure est respectée par les écoles privées payantes, les opérateurs de la santé privée ne doivent pas déroger à la règle. «J’insiste pour que le ministère de la Santé déploie des responsables d’inspection dans l’établissement en question qui joue au petit bonheur la chance avec le protocole. La police peut aussi faire des vérifications pour s’assurer que les choses se font sérieusement.»

Qu’en est-il de l’application de ce protocole dans d’autres établissements médicaux privés ? Alain Bongout, Human Resources Officer de la nouvelle clinique Ferrière à Curepipe, affirme que ce règlement est obligatoire depuis deux mois déjà. «Comme nous ouvrirons bientôt une nouvelle aile destinée aux soins palliatifs pour commencer, nous avons bloqué une partie de l’entrée centrale et en avons ouvert une autre. Nous avons deux affiches sur la nouvelle mesure pour la carte vaccinale ou le test PCR négatif pour les personnes venant à la clinique.»

Une mesure sanitaire applicable aux patients se rendant aux consultations médicales ou en visite aux patients admis. D’ailleurs, précise-t-il, les salles de consultation sont situées à l’extérieur du bâtiment. «Il est vital de bien informer les patients et visiteurs pour qu’ils réalisent l’importance de la carte vaccinale ou du test PCR négatif, surtout avec la hausse des cas positifs de Covid-19 recensés quotidiennement. Cela devient inquiétant. Il faut redoubler de vigilance.»

Nicolas Tadebois, Manager des Opérations et projets de la Clinique Bon Pasteur à Rose-Hill, abonde dans ce sens. «Nous avons instauré ce protocole depuis que celui-ci est imposé par la loi. Il prévaut pour les visites du matin et de l’après-midi par les proches des patients admis. Les visiteurs doivent présenter leur carte de vaccination ou un test PCR négatif ainsi que leur carte d’identité.» Il considère que c’est à la sécurité à l’entrée de l’établissement d’informer les visiteurs du règlement. Une décision qui vise à protéger les Mauriciens du Covid-19, indique-t-il. En l’absence des documents requis pour la visite aux patients admis, l’accès est refusé.

À la Clinique du Nord, cette consigne est également de mise, affirme le directeur, le Dr Mike Sooknundun. «Le visiteur doit être vacciné d’au moins une dose ou avoir son test PCR négatif datant d’une semaine. Nous autorisons seulement une personne par visite. Un second peut s’y rendre à la sortie du premier durant les heures de visite.»

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