Titré à maintes reprises en Afrique et unique médaillée au Jeux du Commonwealth en 2018 où elle avait sauvé l’honneur de la délégation mauricienne alors empêtrée dans des affaires extra-sportives, il ne manque qu’un podium olympique à Roilya Ranaivosoa pour asseoir sa domination sur le continent noir. Elle aura l’opportunité de rapprocher de ce rêve tôt samedi matin au Forum international de Tokyo. 

Elle est devenue, au fil des années, un exemple de régularité. Battante jusqu’au bout, elle participe actuellement à ses deuxièmes Jeux olympiques après Rio en 2016. Au Brésil, elle avait terminé au 9e rang avec 80 kg à l’arraché et 93 kg à l’épaulé-jeté. «Je me rends aux JO avec l’objectif d’obtenir un podium. Si nous ne visons pas cet objectif alors cela ne vaut pas la peine de s’entraîner», nous avait-elle confié quelques jours avant son départ pour la mégapole japonaise. 

La Curepipienne – porte-drapeau et capitaine de l’équipe féminine – sera en lice chez les moins de 49 kg. Une catégorie qu’elle affectionne énormément et dans laquelle elle a obtenu le plus de titres. Au niveau de la motivation, les retrouvailles avec une plateforme internationale ont joué un grand rôle. «Cela fait plus d’un an que j’attends de disputer une compétition internationale. Je suis contente de pouvoir m’exprimer dans ma discipline», a-t-elle fait ressortir. 

Il y aura du beau monde sur la plateforme avec notamment l’Indienne Chanu Mirabai. Elle a été sacrée aux Championnats d’Asie en avril où elle a établi un record dans cette catégorie avec un total olympique de 205 kg. La représentante de la Grande péninsule avait raté toutes ses tentatives à Rio en 2016. Il y aura de la revanche dans l’air. Notons la présence d’Ivanovna Sobol également. La Russe avait pris la deuxième place aux Championnats d’Europe avec un total olympique de 152 kg. 

Le coup d’envoi de la compétition d’haltérophilie sera donné à 4h50 samedi pour les leveuses faisant partie du groupe B. Celles du groupe A entreront en compétition à 8h50.

Le programme :

Samedi 24 juillet: 49 kg dames
Dimanche 25 juillet: 61 et 67 kg messieurs
Lundi 26 juillet: 55 kg dames
Mardi 27 juillet: 59 et 64 kg dames
Mercredi 28 juillet: 73 kg messieurs
Samedi 31 juillet: 81 et 96 kg messieurs
Dimanche: 1er août: 76 kg dames
Lundi 2 août: 87 et +87 kg dames
Mardi 3 août: 109 kg messieurs
Mercredi 4 août: +109 kg messieurs

Palmarès de Roilya Ranaivosoa

2019
- Trois médailles d’or aux JIOI (Maurice)
- Trois médailles d’or aux Jeux d’Afrique (Maroc)
- Médaillée d’argent aux Championnats d’Afrique (Egypte)
- 18e place aux Championnats du monde (Thaïlande)

2018
- Trois médailles d’or aux Championnats d’Afrique (Maurice)
- Une médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth (Australie)
- 11e place aux Championnats du monde (Turkménistan)

2017
- Trois médailles d’or aux Championnat d’Afrique (Maurice)

2016
- Trois médailles d’or aux Championnats d’Afrique (Cameroun)
- 9e place aux JO de Rio (Brésil)
- Une médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth (Malaisie)

2015
- Trois médailles d’or aux JIOI (La Réunion)
- Deux médailles d’or et une d’argent aux Jeux d’Afrique (Congo)
- 13e place aux Championnats du monde (Etats-Unis)

2013
- Trois médailles de bronze aux Championnats d’Afrique (Maroc)

Les participantes dans la catégorie des -49 KG
- Nina Sterckx (Belgique)
- Natasha Rosa (Brésil)
- Zhihui Hou (Chine)
- Ludia Montero (Cuba)
- Elizabeth Piron (République dominicaine)
- Anaïs Michel (France)
- Chatika Aisah (Indonésie)
- Chanu Mirabai (Inde)
- Hiromi Miyake (Japon)
- Roilya Ranaivosoa (Maurice)
- Dika Toua (Papouasie Nouvelle-Guinée)
- Ivanovna Sobol (Russie)
- Wan-Ling Fang (Taiwan)
- Elizabeth Delacruz (USA)

Mode d’emploi

Les origines 

On retrouve dès les Jeux de la Grèce antique des épreuves d’halteria, où les athlètes devaient soulever des masses en plomb avec chaque bras. A la fin du XIXe siècle, un premier classement mondial des hommes forts est apparu. Mais il faudra attendre 1920 pour voir la naissance de la Fédération internationale d’haltérophilie. 

Ce sport était au programme des JO dès le début des Jeux de l’ère moderne, en 1896, à Athènes. Mais l’haltérophilie féminine a dû encore patienter plus d’un siècle avant de monter sur la scène olympique, en 2000, aux Jeux de Sydney. 

Très marquée par le dopage et par les problèmes de gouvernance de sa fédération internationale, l’haltérophilie pourrait perdre son statut de sport olympique.

Les épreuves

> 14 épreuves (7 masculines, 7 féminines)
> Épreuves masculines : -61 kg, -67 kg, -73 kg, -81 kg, -96 kg, -109 kg, +109 kg
> Épreuves féminines : -49 kg, -55 kg, -59 kg, -64 kg, -76 kg, -87 kg, +87 kg

L’haltérophilie est une épreuve de force pure, chaque concurrent ayant pour objectif de soulever une barre lestée des haltères les plus lourds possible. Les haltérophiles exercent leur art sur une plateforme de 4 m sur 4. Pour des raisons évidentes d’équité, les concurrents sont répartis en catégorie de poids. Les haltérophiles les plus puissants soulèvent plus de trois fois leur masse. 

Dans chaque catégorie, les concurrents doivent soulever la barre selon deux techniques : l’arraché, où la barre est saisie au sol et brandie au dessus de la tête dans un seul mouvement, ou l’épaulé- jeté, dans lequel la barre est saisie au sol et d’abord posée sur l’avant des épaules et dans un second mouvement, être brandie au dessus de la tête à bout de bras.

La compétition 

Format: à chaque poids de barre choisie, l’athlète dispose de trois tentatives maximum pour réussir son mouvement, que ce soit à l’arraché ou à l’épaulé-jeté. Le total retenu pour chaque athlète, ou total olympique, est la somme des deux meilleurs mouvements pour chaque technique. En cas d’égalité de poids soulevé, l’haltérophile le plus léger est déclaré vainqueur. 

Nombre de concurrents : 196, soit 98 hommes et 98 femmes. Chaque pays ne peut aligner que 8 athlètes au maximum, soit quatre hommes et quatre femmes, avec un seul représentant par catégorie. 

Date des épreuves : du 24 juillet au 4 août

Site olympique : les épreuves d’haltérophilie auront lieu au Forum international de Tokyo, un centre d’exposition moderne situé dans ce que les organisateurs ont appelé la zone «Héritage», non loin notamment des épreuves de judo.