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Rodrigues: un emprunt de la MIC fait polémique
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Rodrigues: un emprunt de la MIC fait polémique

Il n’y a pas qu’à Maurice que l’argent de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC) fasse des vagues. Le syndicat du secteur public, la Rodrigues Governement Employees Association (RGEA), dénonce l’emprunt d’un montant de Rs 1 milliard que le gouvernement régional de Rodrigues prendra indirectement auprès de la MIC. Pour être plus précis, le gouvernement régional va créer la Rodrigues Public Utilities Corporation pour la production d’eau potable, sa distribution, sa gestion, son fonctionnement et elle encaissera Rs 1 milliard de la MIC.
Or, Alain Tolbize, le président de ce syndicat, estime que cette démarche est «anticonstitutionnelle. Pour la construction d’un barrage de Rs 9 milliards à Rivière-des-Anguilles, à Maurice, le gouvernement a voté une somme d’argent, qui est dans son Budget national, alors que pour Rodrigues, le gouvernement régional, à travers cette compagnie, doit emprunter de l’argent. La Rodrigues Regional Assembly Act n’autorise pas le gouvernement régional à emprunter. De plus, lors de la campagne électorale, le gouvernement régional n’a jamais fait mention d’un emprunt de Rs 1 milliard», rappelle-t-il.
Pour le syndicaliste, les Rodriguais contribuent également au Budget de la République en payant la taxe et, de ce fait, tout développement à Rodrigues doit être financé par l’argent du Consolidated Fund, comme c’est le cas à Maurice. «Nous sommes en contact avec nos hommes de loi car c’est un acte discriminatoire envers les Rodriguais», dit-il.
Ce n’est pas la seule contestation de la RGEA. Ce syndicat affirme qu’en dépit des correspondances envoyées au gouvernement régional, il n’y a eu aucun retour pour donner des détails sur les modalités de cet emprunt. «Comment est-ce que l’argent sera remboursé ? Est-ce que la MIC sera actionnaire de la nouvelle corporation ? Est-ce que désormais, les Rodriguais devront payer pour avoir l’eau ? Quel est le montant des intérêts sur ce prêt ? Autant de questions sans réponses», déplore Alain Tolbize.
Toute l’opacité autour de cet emprunt, dit-il, risque de déboucher sur une affaire de corruption. Si jamais il faut emprunter pour financer le secteur de l’eau à Rodrigues, il estime que c’est le gouvernemental central qui doit le faire. Alain Tolbize critique également l’opposition parlementaire, qui ne pipe mot sur ce projet, selon lui, tout en réclamant la démission du commissaire chargé de la gestion de l’eau, Nicholson Lisette, estimant qu’il «gère mal le dossier».
D’ailleurs, Julienne Meunier, qui est aussi membre de ce syndicat, reproche au gouvernement régional d’avoir créé cette compagnie, qui n’aura aucun compte à rendre sur la gestion de cet argent, avec le risque que cela engendre la corruption. Pour sa part, Antoinette Casimir s’est basée sur les différents rapports de l’audit pour démontrer que les compagnies créées par les différents gouvernements régionaux n’ont pas été rentables alors que d’autres ont gaspillé l’argent des contribuables.
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