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Cyclisme – 40e Tour de Maurice (6e et dernière étape): Christopher Lagane vainc le signe indien
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Cyclisme – 40e Tour de Maurice (6e et dernière étape): Christopher Lagane vainc le signe indien

Le maillot jaune signe son quatrième succès d’étape
Donné favori du Tour de Maurice à plusieurs reprises lors des dernières années, Christopher Lagane avait joué de malchance. Il perdait du temps lors de la première étape et ne pouvait pas combler son retard par la suite. Cette année a été la bonne. Bien placé depuis le premier jour, le leader de la Team MCB-Maurice a maitrisé sa course pour triompher au général tout en s’offrant quatre succès d’étape et cinq maillots distinctifs. Il a conclu sur une note victorieuse lors du circuit final à Sorèze.
Pour boucler cette 40e édition du Tour, les coureurs se sont vus proposer 20 tours de circuit pour une distance totale de 54 km. Le premier à mettre le nez à la fenêtre a été le Seychellois Ahmad Arissol de la Team OI– PSC –ARLA DANO au deuxième tour. Il sera rejoint peu après par le Français de la Team Haute-Savoie, Bruno Morel. Le duo prendra jusqu’à 30 secondes d’avance mais sera repris par la suite.
Dans la foulée, c’est le vainqueur de la première étape, le Saint-Louisien Julien Chane Foc qui prendra la poudre d’escampette. Le champion de la Réunion, lancé comme un obus, augmentera son avance rapidement, celle-ci passant de 25 secondes à une minute et 5 secondes. Il fera six tours de circuit en solo aux avant-postes avant de commencer à piocher. Le peloton en tête duquel la Team MCB-Maurice était à la planche finissait par ramener le fuyard à la réalité. Il y eut ensuite plusieurs escarmouches avant que le maillot jaune en personne ne sorte en costaud suivi de Torea Célestin du Moka Rangers SC et le Français Vincent Perroquin (Team Haute-Savoie). Un groupe de contre se forma derrière avec en son sein Alexandre Mayer (Team MCB-Mce), Etienne Tortelier (VCE), Aurélien de Comarmond (VCJCC), Sébastien Elma (VCSR) et Steward Pharmasse (VCJCC) entre autres, pensait pouvoir revenir mais en vain. Le trio de tête conservera 15 secondes d’avance jusqu’à la ligne d’arrivée et Christopher Lagane se montra plus rapide que Perroquin et Célestin dans l’emballage final. Une fin en apothéose pour celui qui s’impose de plus en plus comme le patron du peloton mauricien.
Toutefois, si la performance de Lagane aura été remarquable, on ne peut pas passer sous silence l’abnégation dont a fait preuve Raphaëlle Lamusse, seul élément féminin en lice sur ce Tour. Bien qu’ayant souffert pendant ces cinq jours de course, la championne de Maurice n’a pas jeté l’éponge et a été au bout de son premier Tour de l’ile. Chapeau !
Résultats
Etape 6 (Bedouin Aurevoir Sprint, 54 km)
1.Christopher Lagane (Team MCB-Mce) 1h15:33; 2. Vincent Perroquin (Team Haute-Savoie) m.t; 3. Torea Célestin (MRSC) m.t ; 4. Sébastien Elma (VCSR, Reu) à 0 :15 ; 5. Aurélien de Comarmond (VCJCC) m.t ; 6. Julien Chane Foc (CCSL, Reu) m.t ; 7. Anthony Moimba (VCO, Reu) m.t ; 8. Steward Pharmasse (VCJCC) m.t ; 9. Paul Rivière (VCO, Reu) m.t ; 10. Alexandre Mayer (Team MCB-Mce) m.t
Classement général
1.Christopher Lagane (Team MCB-Mce) 12h50:00 ; 2. Etienne Tortelier (VCE, Reu) à 4:19; 3. Alexandre Mayer (Team MCB-Mce) à 4:54; 4. Yannick Lincoln (Team MCB-Mce) à 8:31; 5. Julien Chane Foc (CCSL, Reu) à 14:19 ; 6. Alexandre Join (FFSC-KFC, Fra) à 17:37 ; 7. Paul Rivière (VCO, Reu) à 20:46 ; 8. Sébastien Elma (VCSR, Reu) à 24:05 ; 9. Noam Fontenelle (VCO, Reu) à 27:14 ; 10. Aurélien de Comarmond (VCJCC) à 27:38
Porteurs de maillots
Maillot jaune Swan : Christopher Lagane (Team MCB-Maurice)
Maillot bleu PMU Moris (premier au classement à points) : Christopher Lagane (Team MCB-Maurice)
Maillot à pois Municipalité de Port-Louis (premier au classement de la montagne): Christopher Lagane (Team MCB-Maurice)
Maillot vert Tara (meilleur sprinteur) : Thierry David (VCJCC)
Maillot blanc Snowy (meilleur jeune) : Christopher Lagane (Team MCB-Maurice)
Maillot Orange Espace Maison (premier régional) : Christopher Lagane (Team MCB-Maurice)
Maillot rouge Intermart (combativité) : Raphaëlle Lamusse (Moka Rangers SC)
La casquette du Tour Pepsi (meilleure équipe) : Team MCB-Maurice
La parole a… Christopher Lagane (maillot jaune) : «Je vais profiter de ma victoire en famille…»

«Je suis bien content. Cela fait plusieurs années que je voulais gagner le Tour de Maurice. J’ai remporté deux fois le Tour de la Réunion (2017 et 2018) et je voulais m’imposer à domicile. Je suis très satisfait surtout de l’équipe qui a fait un gros travail pour moi. Je remercie mes coéquipiers. Pour cette dernière étape, on s’était dit que vu que le maillot jaune était joué, on pouvait tenter de remporter une autre victoire. Cela devait être Alex (Mayer) ou moi. Mais comme Alex n’était pas très bien, il a préféré se sacrifier pour moi. Je suis sorti vers la fin et la réussite a été de mon côté. Ma forme est très bonne. Dans le Tour de Maurice, la première étape est toujours stressante et piégeuse. Mais quand je me suis retrouvé devant lors de cette étape inaugurale, tout est devenu plus simple. J’étais en bonne position. Lors de la deuxième étape, que j’ai gagnée, j’ai pris une bonne avance et à partir de là, il fallait gérer et contrôler la course. Je pense maintenant m’accorder un peu de repos parce que la saison a été longue. En fait, depuis le Tour de Maurice de l’année dernière, je m’entraine dur pour revenir à mon meilleur niveau. J’ai beaucoup de kilomètres dans les jambes. J’ai besoin de récupérer. J’aurais bien aimé faire le Tour de la Réunion (fin novembre) mais je pense que ce sera pour l’année prochaine. Là, je vais profiter un peu de ma victoire en famille et relâcher la pression. J’entamerai ma préparation à partir de début décembre. Il y aura plusieurs objectifs en 2022 et il faudra être en forme.»
Impressions
Jean-Hervé Louison (directeur sportif, Team MCB-Maurice) : «Je suis un homme comblé»
«Le Tour se termine. Pour cette dernière étape, on voulait gérer et jouer la victoire d’étape soit avec Alexandre (Mayer) ou Christopher (Lagane). C’est un circuit que nos coureurs connaissent par cœur. Christopher est sorti en fin de course et là on savait qu’il serait difficile de le battre. Quand Julien Chane Foc s’est échappé seul un peu plus tôt, on n’a pas paniqué. On s’est dit qu’on allait lui laisser une minute d’avance et qu’après on reviendrait sur lui. Il s’est éteint petit à petit à l’avant. Christopher était dans un grand jour. Je suis très content. Je félicite toute l’équipe. Elle a fait du bon boulot. La course a été gérée au millimètre près. C’est ma première victoire avec la sélection depuis mon retour comme coach et mon deuxième maillot jaune en tant que directeur sportif sur un Tour après celui de 1998 avec Patrick Haberland. C’est une autre génération, j’ai retrouvé la passion que j’avais connue à l’époque. On termine ce Tour en beauté. Je suis un homme comblé. Je ne dirais pas que notre équipe était trop forte, ce sont les autres qui ne l’étaient pas assez. On a fait ce qu’il fallait un point c’est tout. Il n’y a pas de secrets, c’est le travail qui paye. C’était l’esprit d’équipe qu’il fallait créer. Je dis un grand merci à Jean-Claude Chelin qui fait aussi partie de l’équipe technique de la fédération.»
Questions à Jean-Claude Chelin, directeur de l’organisation : «Merci à tous ceux qui ont travaillé sur le Tour avec passion»
Jean-Claude Chelin s’est vu confier pour la première fois le rôle de directeur de l’organisation à l’occasion du 40e Tour de Maurice cycliste. Pour lui, cela a été une « belle expérience humaine », une expérience qu’il espère meilleure encore l’année prochaine en présence d’un plus grand nombre d’équipes étrangères.
Quel bilan dressez-vous ce 40e Tour de Maurice cycliste ?
En tant que responsable de l’organisation, je dirai que cela a été une belle expérience humaine d’avoir dirigé cette équipe qui travaillait avec moi. C’est la première année que la responsabilité d’organiser le Tour m’a été confiée.
Est-ce que c’était un gros défi pour vous ?
Oui, j’avais l’habitude d’organiser des événements au niveau club, mais là, le challenge était plus important. Mais avec l’équipe qui m’entourait, qui avait l’expérience du Tour, j’avais vraiment une équipe grâce à laquelle tout a marché correctement. La satisfaction, en qualité de responsable de l’organisation, c’est, quand on a tout mis en place et que l’événement commence, de voir toutes ces équipes qui travaillent, que ce soit les marshalls, la police, les commissaires, les responsables des résultats, tous ceux qui sont actifs, voir tout ce beau monde faire son job avec passion et correctement, et contribuer à ce que tout se passe bien. Ça marchait comme sur des roulettes, tout le monde faisait ce qu’il avait à faire, pour moi, c’est cela la plus belle expérience et la plus grande satisfaction.
Est-ce que cela a été un gros défi d’organiser un Tour de Maurice en pleine crise sanitaire ?
Bien évidemment, avec le protocole sanitaire qu’il fallait respecter, s’assurer que tout soit fait dans les règles. Cela a été un défi supplémentaire. Heureusement que tout s’est bien passé. Malheureusement, nous n’avons pas enregistré de grosse affluence du public. Je pense que la Covid y est pour quelque chose.
Le Tour se termine, l’un des aspects les plus importants était la sécurité. Il n’y a pas eu d’accident, on dit : « Merci ! » C’est l’un des aspects les plus importants, que tout se soit bien passé pour les coureurs, les dirigeants et tous ceux qui sont sur la route. Il ne faut pas oublier que les marshalls qui sont sur la route, aux jonctions, doivent eux aussi faire attention aux accidents. La satisfaction, c’est de savoir que tout s’achève correctement.
Peut-on parler d’un joli Tour de Maurice 2021 ?
Oui, pour moi, c’était un joli Tour. C’est sûr qu’on aurait souhaité une participation un peu plus importante des équipes étrangères. Malheureusement, on a eu la défection du Kenya et du Maroc, des équipes qui auraient pris part pour la première fois au Tour. Avec la Covid, il y a des soucis pour tout le monde. L’équipe sud-africaine (ndlr : Team Pro-Touch) s’est désistée à deux-trois semaines du Tour. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu d’équipe sud-africaine comme cela a été le cas pendant plusieurs années. Mais encore une fois, après deux années de Covid-19, on peut s’estimer heureux d’avoir pu organiser un Tour de Maurice. Cela ne pourra qu’être meilleur l’année prochaine en termes de participation.
Ce n’est que partie remise pour 2022…
Oui, je pense que la participation sera meilleure en 2022. Comme je suis aussi coach de la fédération, je ne peux m’empêcher de dire un mot pour les coureurs mauriciens. Ils ont été à la hauteur. Je trouve qu’ils étaient armés pour faire face à une plus grande opposition. Ils ont été dominateurs sur ce Tour. C’aurait été meilleur d’avoir une opposition plus forte. Mais ils avaient les armes nécessaires pour y faire face.
J’ai gardé un œil lointain sur la sélection de Maurice que nous avons mise en place Jean-Hervé (Louison), la commission technique et moi. Mes pensées étaient avec eux. J’ai pu constater, même de loin, qu’il semblait y avoir une très bonne entente dans l’équipe. Je les félicite pour le travail accompli. On voit que certains se sont mis à plat pour ceux qui étaient mieux classés au général. Tout a marché correctement. Je félicité Jean-Hervé, son équipe et Michel Thèze qui était là pour apporter son soutien à l’équipe. Bravo à l’équipe et à tous les participants à ce Tour, ceux venus de La Réunion, tous ceux d’ici. On a même vu un participant de Madagascar. Merci à tous, merci à la force policière et à tous ceux qui ont travaillé sur le Tour, les bénévoles, tous les chauffeurs des équipes techniques. Tout ce beau monde contribue à ce tout. Ils sont tous là avec passion, pour donner de leur temps au cyclisme. C’est ma satisfaction de voir tous ces gens qui gravitent autour du Tour en train de travailler avec passion et réussite dans tout ce qu’ils font.
Questions à Sammy Hardine, directeur de course : «C’est l’un de mes meilleurs Tours»
Une fois n’est pas coutume, l’équipe des commissaires à l’occasion de ce 40e Tour de Maurice, était présidée par le Sud-Africain Sammy Hardine. Il confie avoir vécu une des belles plus expériences de sa carrière, lui qui officie depuis 2004. Son déplacement chez nous a été rendu possible grâce au soutien de deux sponsors que sont Globalsports Ltd et Hassen Taher Seafoods.
Le 40e Tour de Maurice s’achève. Avez-vous vécu une belle expérience ?
C’est l’un de mes meilleurs Tours. De tous les Tours où j’ai officié jusqu’ici – je parle de pays tels que le Nigeria, l’Ethiopie, l’Egypte, l’Afrique du Sud également – c’est l’un des meilleurs où j’ai officié. C’était bien ! Les courses étaient bien, l’organisation également, les commissaires aussi ont été excellents. Ils ont encore beaucoup à apprendre pour hisser le cyclisme à un autre niveau mais je me permets de vous remercier pour l’opportunité que vous m’avez donnée d’être présent ici. C’était impressionnant et bien, tous les gens de Maurice, franchement, merci pour votre accueil. Je n’ai jamais eu aucun souci. Merci beaucoup pour ce que chacun de vous a fait pour moi, pour me faciliter la tâche et rendre mon séjour agréable. Je suis impressionné et vous suis reconnaissant.
Qui est Sammy Hardine ?
Je viens de Cape Town. Le cyclisme est bien présent en Afrique du Sud, notamment à Cape Town où se tient l’une des plus grandes courses au monde, le Cape Argus (ndlr : rebaptisé Cape Town Cycle Tour désormais). Durant les cinq dernières années, j’étais le président des commissaires pour cette course. Nous avons aussi une course qui se tient dans une ville à Cape Town, le jour du Boxing Day, un jour après Noël. C’est une course en circuit. J’ai souvent été là aussi le président des commissaires. J’ai voyagé dans toute l’Afrique, en Afrique du Sud, dans les différents pays, venir à Maurice est l’une des plus belles choses qui me soient arrivées.
Depuis quand êtes-vous dans le milieu du cyclisme ?
Depuis 2004. Je suis devenu commissaire car mon fils s’était mis au cyclisme. J’ai fait du cyclisme pour le plaisir, pas en compétition. Mon fils montait avec Nolan Hoffmann, l’un des meilleurs cyclistes sud-africains. Il s’entraînait avec lui et roulait en sa compagnie dans différents groupes. Mon fils a pris ses distances du cyclisme après le Grade 12 et j’ai continué dans mon rôle de commissaire. J’aime être avec les gens, rencontrer de nouvelles personnes. Pour être franc, c’est super, vraiment super !
Cela fait plaisir de retourner à la compétition malgré cette pandémie et les restrictions sanitaires qu’elle impose ?
La Covid-19 nous a fait reculer. Cela fait plaisir d’être de nouveau en compétition et de voir les coureurs en action, quelle que soit la course. C’est bon pour les coureurs, et c’est bon pour le cyclisme, quel que soit le pays où se tient la compétition, qu’il s’agisse de l’Afrique du Sud, de Maurice, de la France ou d’un autre pays européen. C’est bien de retrouver ces sensations d’avant la Covid-19.
Quelle est la situation en Afrique du Sud ?
A ce stade, les courses cyclistes reprennent aussi. C’est vraiment dur. Pas pour moi en qualité de commissaire mais plus particulièrement pour les cyclistes qui voulaient rouler mais ne pouvaient le faire en raison de la Covid-19. Cette épidémie n’a épargné aucune discipline sportive au monde. Les choses commencent à s’améliorer et nous retrouverons ces moments d’avant la Covid-19.
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