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Débat enflammé entre Shakeel Mohamed et Roshi Bhadain: Baisemain et coups sous la ceinture

13 février 2022, 15:00

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Débat enflammé entre Shakeel Mohamed et Roshi Bhadain: Baisemain et coups sous la ceinture

Ce qui devait être un débat sur le processus électoral entre deux politiciens «amis» sur Radio Plus vendredi s’est transformé en véritable bras de fer et prise de bec. Il me manquait que quelques «zouré mama» entre Shakeel Mohamed et Roshi Bhadain pour compléter le tableau. Retour sur ce que Nawaz Noorbux a lui-même qualifié de «Batsirai classe IV en studio».

Le débat avait pourtant bien commencé même si Shakeel Mohamed avait annoncé la couleur. Pour le travailliste, le commissaire électoral n’est pas à blâmer pour les anomalies révélées récemment concernant les dernières élections. Mais la responsabilité est à mettre sur le dos de tous les élus depuis 2000 qui n’ont pas amendé les lois électorales et n’ont pas mis en application les recommandations du rapport Sachs.

Mais Roshi Bhadain a eu une autre lecture de la chose. Il a accusé Irfan Rahman de se cacher derrière les affaires qui sont devant les tribunaux et la police pour ne pas répondre à ses questions alors que Shakeel Mohamed a reproché à Roshi Bhadain de faire semblant de ne pas comprendre qu’Irfan Rahman ne peut pas commenter une affaire qui est devant la cour. Qui avait raison et qui avait tort ? Bien qu’il soit difficile de trancher sur le fond, l’accusation contre Shakeel Mohamed à l’effet que ce dernier tentait de protéger un parent n’a pas plu au travailliste, qui s’est emporté, après avoir jugé qu’il a fait l’objet d’une attaque personnelle. De là, les coups sous la ceinture venant des deux côtés ont augmenté avec l’allusion de Shakeel Mohamed au baisemain de Roshi Bhadain à Pravind Jugnauth. «Be twa ki to anbrassé ek Ramgoolam twa ?» a rétorqué ce dernier.

 

«La définition a changé pour inclure les notices électroniques et n’a rien à voir avec ce que Roshi Bhadain a dit.»

 

Mohamed a donné la réplique en faisant ressortir que Bhadain était au gouvernement lorsque la loi autorisant la commission électorale d’effacer le nom de certains électeurs a été votée au Parlement en 2016. Rugissant à son tour, le leader du Reform Party ira même jusqu’à accuser Shakeel Mohamed de vouloir saborder l’alliance PTr-MMM car il ne figurerait pas en bonne place dans cette alliance, étant obligé de céder la place à… Reza Uteem.

Sollicité à ce propos, hier, Shakeel Mohamed, qui a vu rouge, en tout cas, sur le plateau, a tout d’abord fait savoir que le bureau politique du PTr n’a mandaté personne pour discuter d’alliance et que d’ailleurs, la conversation entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam portait sur la situation catastrophique dans le pays et rien d’autre. «Si mon confrère voit une alliance dans son imagination fertile, il faudrait qu’il se calme», ironise le député travailliste, disant que sa tentative de jeter un froid entre lui et Reza Uteem n’a pas fonctionné.

Revenant sur son absence lors des conférences de presse du PTr, Shakeel Mohamed explique que c’est par faute de temps. «Mon père est malade, je suis désormais head of chambers, raisons pour lesquelles je ne suis pas présent dans les événements. Roshi Bhadain le sait pertinemment bien», fustige-t-il.

Quant à la commission électorale, l’élu de la circonscription no 3 persiste et signe. Il n’y a jamais eu de loi qui stipulait que les noms enlevés du registre électoral soient imprimés dans la Government Gazette, et donc, rien n’a changé en 2016. «L’amendement dont il parle concerne la publication de notices électroniques. Auparavant, la commission devait placer des notices dans les journaux et la Government Gazette. La définition a changé pour inclure les notices électroniques et n’a rien à voir avec ce que Roshi Bhadain a dit.»

Il rappelle aussi que cet amendement a été voté par le gouvernement alors que Roshi Bhadain était encore ministre du MSM. «Puis, lorsqu’il dit qu’il n’existe pas de loi permettant d’enlever un nom du registre, encore une fois c’est faux, il y a la section 9 de la Representation of People Act», rappelle l’avocat. Dans la foulée, il dément le fait que Dawood Rawat ait écrit à Roshi Bhadain pour le soutenir suite à l’agression de sa sœur. «C’est faux. De plus, lorsqu’il dit qu’Adeela Rawat a visité sa sœur, il ne dit pas que c’est parce qu’elles étaient collègues. Il dit que des demi-vérités. Tout comme lorsqu’il a dit que le gouvernement avait été dissous à neuf mois des élections en 2014 alors que cela s’est fait 31 jours avant les élections.»

Mais au-delà de tout ça, ne défend-il pas la commission électorale à cause de son lien de parenté avec Irfan Rahman ? «Quelle sorte de personne serai-je si j’attaque mon cousin pour marquer des points politiques alors qu’il n’y a rien ? Oui, nous avons un adversaire en commun, mais il est hors de question d’utiliser des subterfuges malhonnêtes pour combattre. J’ai expliqué pourquoi le commissaire est exempt de tout blâme. Mais il ne faut pas oublier que la Judicial Review de Roshi Bhadain a été rejetée, même en appel, car il demandait l’annulation des élections et les juges lui ont dit que selon la loi, il faut une pétition électorale ! La législation est claire là-dessus», rappelle-t-il.

Quant à Roshi Bhadain, il n’a pas répondu à nos appels. Il a quitté le pays pour l’Angleterre hier.

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