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Crise en Ukraine: la guerre de Poutine

25 février 2022, 11:00

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Crise en Ukraine: la guerre de Poutine

Vladimir Poutine bouscule l’échiquier mondial. Il a lancé hier, jeudi 24 février, une invasion de l’Ukraine, avec frappes aériennes et entrée de forces terrestres y compris en direction de la capitale Kiev, faisant dès les premières heures des dizaines de morts, selon les autorités ukrainiennes. 

L’attaque a déclenché un tollé dans la communauté internationale, notamment côté occidental, avec des réunions d’urgence prévues dans plusieurs pays : les 27 membres de l’Union européenne se réunissaient hier après-midi en sommet à Bruxelles, tandis que l’Otan convoquait un sommet en visioconférence pour aujourd’hui. Le président russe a donné le signal des hostilités hier à l’aube, après avoir reconnu lundi l’indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass, puis fait valider mardi une intervention militaire par le Parlement russe. 

«J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale», a annoncé le maître du Kremlin dans une déclaration à la télévision. «Nous nous efforcerons d’arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine», a-t-il ajouté, assis à un bureau en bois sombre. «Nous n’avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens, nous ne comptons rien imposer par la force à personne», a-t-il assuré, appelant les militaires ukrainiens à «déposer les armes». 

Il s’est justifié en répétant ses accusations, infondées, d’un «génocide» orchestré par Kiev dans les territoires séparatistes prorusses, et en arguant d’un appel à l’aide des séparatistes et de la politique selon lui agressive de l’Otan, qui instrumentaliserait l’Ukraine contre la Russie. 

Le président russe recevait hier à Moscou le Premier ministre pakistanais Imran Khan. 

Son porte-parole, Dmitri Peskov, a précisé à la mi-journée que «la durée (de l’opération) serait déterminée par ses résultats et sa pertinence». L’attaque vise à éliminer les «nazis» qui, selon Moscou, sont à l’oeuvre en Ukraine. M. Peskov a refusé de répondre lorsqu’on lui a demandé si Moscou considérait le président ukrainien Volodymyr Zelensky comme un «nazi». 

Le spectre de la Seconde Guerre mondiale était aussi brandi par Volodymyr Zelensky, qui a comparé l’invasion russe à l’offensive nazie de 1941 contre l’Ukraine, alors partie de l’Union soviétique. Dès l’aube, juste après le discours de M. Poutine, une série d’explosions ont été entendues à Kiev, à Kramatorsk, ville de l’est qui sert de quartier-général à l’armée ukrainienne, à Kharkiv (est), deuxième ville du pays, à Odessa (sud), sur la mer Noire, et à Marioupol, principal port de l’est du pays. 

Le président Zelensky a proclamé la loi martiale dans le pays, appelé ses concitoyens à «ne pas paniquer», avant d’annoncer la rupture des relations diplomatiques avec Moscou. 

Vers 10 heures GMT, un membre de son équipe indiquait que «plus de 40 militaires ukrainiens avaient été tués, des dizaines blessés» et «près de 10 civils tués».

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