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Escrime - Comme une école de la vie

9 avril 2022, 16:18

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Escrime - Comme une école de la vie

Cela fait presque trois ans que le club d’escrime du Moka Rangers n’organise pas de compétition, restrictions sanitaires oblige. Toutefois, cette situation n’empêche pas certains escrimeurs  à pratiquer leur discipline. Ils restent motivés à l’idée de progresser et d’acquérir en même temps les valeurs et les bienfaits qui y sont attachés, lesquels leur servent pour leurs études et dans la vie. Vidushee Ramana et Arthur Pitot, jeunes escrimeurs du Moka Rangers (que nous avons rencontré au gymnase du collège Pierre Poivre), ont bien voulu nous partager leur vision des choses.

Plus concentrés et organisés à l’école

Vidushee Ramana,, 18 ans et Arthur Pitot, 17 ans et demi, sont des élèves du collège Maurice-Curé et du Lycée Labourdonnais respectivement. La première passera sa HSC en fin d’année et le second son Baccalauréat. Mais malgré la pression des études et des examens, ils continuent  à pratiquer l’escrime, qui demeure leur passion. Pour eux, ce sport de combat n’est pas un obstacle aux études. Au contraire, elle leur permet de se concentrer davantage en classe.

« L’escrime me permet de mieux me concentrer. Quand on est sur le terrain, on peut analyser les pas de l’adversaire, entre autres. Il y a la concentration qui entre en jeu. Ayant été dyslexique dès mon jeune âge, j’étais facilement distrait avant de pratiquer l’escrime en 2018. C’est de moins en moins le cas aujourd’hui. Par rapport au lycée, je me rends compte que j’arrive à mieux travailler car les exercices de concentration en escrime m’aident. En se concentrant sur l’adversaire, sur moi-même, sur mes propres tâches et, ce que je dois faire, je deviens plus performant au lycée » partage Arthur Pitot.

Vidushee Ramana va dans le même sens que son camarade d’entraînement. « La pratique de l’escrime nous permet d’être mieux organisés en classe. Nous arrivons à faire abstraction des moindres bruits qui pourraient nous déranger lors de nos entraînements. De la même manière, nous ne nous laissons pas facilement distraire en classe ou pendant nos révisions » dit l’escrimeuse. Cette dernière ajoute que cette discipline lui a aussi permis d’avoir plus confiance en elle et d’enlever le stress des études pendant les entraînements.

Vidushee Ramana et Arthur Pitot sont encadrés par Caroline Mamet (à g.) et Kevin Musseliah

Plus axés sur l’analyse et la maîtrise de soi

L’escrime ne développe pas seulement le physique et les réflexes des pratiquants mais les invite aussi à avoir un esprit d’analyse. « En escrime, on développe non seulement le corps mais aussi le cerveau. Il est comparable au jeu d’échecs. J’ai développé un esprit d’analyse, me permettant de m’adapter facilement aux changements et de trouver des stratégies dans des situations difficiles » déclare Vidushee Ramana.

Du même avis que l’escrimeuse, Arthur Pitot aime non seulement la partie consacrée à la stratégie – grâce au fait d’avoir à analyser les mouvements et plans de l’adversaire – mais aussi à ce qui touche à la maîtrise de soi. « En soi j’ai un caractère assez vif. Grâce à l’escrime j’ai appris à mieux maîtriser mes émotions, à les contrôler, à rester maître de mes actions et à m’exprimer ; la maîtrise de soi nous aide si on est trop impulsif ou trop réservé sous le masque» dit Arthur Pitot.

Selon Caroline Mamet, on apprend aux élèves à rester humbles par rapport aux victoires et aux défaites. « Quand ils gagnent ils apprennent à ne pas trop extérioriser leur joie. Et quand ils perdent, ils sont invités à analyser leurs erreurs afin de les rectifier lorsqu’ils participeront à d’autres tournois » avance l’un des coachs d’escrime du Moka Rangers. Par ailleurs, ces valeurs sont véhiculées hors du club et aident nos deux jeunes épéistes à mieux s’intégrer dans la société.

Les deux escrimeurs du Moka Rangers s’entraînant au gymnase du Collège Pierre Poivre

Imprégnés des valeurs socialisantes de l’escrime

Certes, l’escrime, comme toute autre activité sportive, aide le corps (muscles, cardio, vitesse et coordination) et l’esprit ; mais elle contribue aussi à bâtir les hommes et femmes de demain. Elle apprend aux pratiquants de cette discipline nombre de qualités comme la courtoisie, le respect de soi et des autres ainsi que la solidarité. « La courtoisie vis-à-vis de mes amis et professeurs ainsi que le respect de moi-même et des autres, c’est ce qui caractérise ce sport. L’arbitre, lors d’un tournoi, établit un climat de politesse. On salue son adversaire au début et à la fin d’un combat. A la fin de l’assaut, la poignée de main rappelle la courtoisie vis-à-vis de l’adversaire. Cela peut paraître anodin, mais tout cela compte et nous marque » fait remarquer Arthur Pitot.

Pour sa part, Vidushee Ramana trouve qu’elle a découvert dans son club des liens de camaraderie ainsi que le sens de l’entraide. « Ici on apprend à s’entraider et cela nous aide à améliorer nos relations avec les autres en société. Dans la vie de tous les jours, on applique ces valeurs. Cela fait partie de nous. Nous avons des acquis qui nous aident à l’extérieur » dit-elle.

C’est pour toutes ces raisons qu’Arthur Pitot pense que l’escrime est comme une école de la vie. « On apprend des valeurs transmises par le groupe d’escrime ainsi que nos entraîneurs, Caroline Mamet et Kevin Musseliah. Avec le groupe et en société, cette discipline sportive nous aide à grandir » avance-t-il.

Vidushee Ramana et Arthur Pitot sont au collège Maurice-Curé
et au Lycée Labourdonnais respectivement

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