Il est admis à l’hôpital de Candos depuis hier, et son état ne s’améliore pas. François Gowin, 28 ans, a été blessé par une «bal fané» lors des affrontements entre policiers et habitants, à Barkly. Ses proches sont toujours sous le choc, d’autant plus que selon eux, François Gowin ne faisait pas partie des manifestants. «Il habite à Chebel avec sa compagne. Lorsqu’il a appris que la situation dégénérait ici, il m’a appelé pour me demander si tout allait bien», explique Pascaline Gowin, sa belle-soeur.

Sauf qu’à ce moment, elle n’allait pas bien. Il était vers 1 heure du matin, la foule ne cessait de grossir. Il n’a pas fallu longtemps pour que sa maison soit encerclée. «Je suis enceinte et j’avais mes enfants âgés de 9, 4 et 2 ans. A un moment, les policiers ont lancé du gaz dans ma maison. Mo zanfan asmatik. Li ti pe toufé», confie-t-elle. Lorsqu’elle a essayé de sortir de chez elle, elle affirme que les policiers lui ont brutalement demandé de rentrer, sans écouter ses explications et comprendre que sa maison a été gazée. «D’ailleurs, ils étaient provocants. Zot ti pé zouré, dir lafoul zot pa pou kapav fer naryé.» Les incidents ont duré jusqu’aux petites heures du matin, et plusieurs maisons ont été gazées et endommagées.

Face à la situation, Pascaline a demandé à son beau-frère de venir l’aider pour emmener ses enfants chez ses beaux-parents et tenter de raisonner les policiers. C’est en allant chez Pascaline qu’il a été touché par une «bal fané».

Depuis, il est admis à l’hôpital de Candos. Pour l’instant, les médecins ont fait savoir que son état ne permet pas une opération pour enlever la balle nichée au fond de sa gorge. «Mais on sait déjà qu’il devra vivre avec un tube qui lui permettra de respirer», a expliqué son frère, Jean François, qui était avec lui à l’hôpital. Dans la foulée, ce dernier se demande pourquoi et comment un policier a eu l’autorisation d’aller voir son frère en ICU alors que même les proches n’ont pas eu ce droit. La famille compte porter plainte dans les jours à venir.