Affaire L’Amicale: Annonce de pardon présidentiel aujourd’hui ?

3 septembre 2013

3 septembre 2013, 05:30

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Deepa Bhookhun

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Affaire L’Amicale: Annonce de pardon présidentiel aujourd’hui ?

Il se pourrait que la décision de la Commission de pourvoi en grâce soit annoncée ce mardi. Une décision «positive» qui voudrait dire que les quatre condamnés de l’Amicale devraient être libérés dans les jours à venir, après avoir passé 13 ans en prison.

Les quatre condamnés de l’Amicale seront-ils graciés ? Chose possible si la décision de la Commission de pourvoi en grâce est annoncée ce mardi 3 septembre. Une décision «positive» pour eux voudrait dire qu’ils devraient être libérés dans les jours qui viennent, après avoir passé 13 ans en prison pour un «crime qu’ils n’ont pas commis», selon le panel d’avocat, dirigés par l’ancien Attorney General Me Rama Valayden. Ces derniers, ont, dans un volumineux rapport soumis au président de la République, tenté de faire la démonstration que l’enquête policière a été bâclée et que les quatre condamnés n’ont pas bénéficié d’un procès équitable.

Selon Me Valayden, ce sera probablement dans la soirée d’aujourd’hui que le bureau de la présidence fera savoir, par voie de communiqué, la décision de la Commission de pourvoi en grâce. Le président de cette commission, l’ancien chef juge sir Victor Glover, devrait en principe se rendre au Réduit ce matin, pour informer Kailash Purryag de sa décision. «Nous pensons que la décision sera positive», affirme Me Rouben Mooroongapillay, un des avocats du panel. Il affirme que dans cette éventualité, la Commission de pourvoi en grâce devra soit demander la relâche des quatre condamnés en les «pardonnant» officiellement ou alors demander à la Cour suprême de rouvrir le procès. Rama Valayden insiste sur le fait qu’il ne demande pas une nouvelle enquête policière «car cela viendra alourdir la procédure» mais un nouveau procès.

Pour le panel, un nouveau rapport médical sur l’autopsie pratiquée sur les sept morts de L’Amicale, préparé par Alfredo Walker, un Forensic Pathologist canadien, vient clairement démontrer que la cause du décès n’a pas été clairement établie. Cela surtout dans le cas de Fawzee Abdool Hakim. Le corps de ce dernier avait été retrouvé au deuxième étage, carbonisé mais aussi souffrant de nombreuses fractures. Si en l’absence de documents, photos et autres radiographies (qui soit n’existent plus ou alors n’ont jamais été faites), l’expert canadien se trouve dans l’impossibilité de déterminer la véritable cause de la mort de Hakim, il affirme néanmoins penser que Hakim aurait pu être battu avant d’être brûlé.

D’ailleurs, le taux de monoxyde de carbone dans son corps est très faible comparé à celui des autres victimes de l’incendie de L’Amicale – 27 % comparé à 72 % ou même 82 % dans certains cas. Pour Rama Valayden, cet élément est crucial car il vient prouver que «des membres de l’escadron de la mort étaient à l’intérieur bien avant l’incendie et qu’ils ont battu des gens». Si cette thèse tient la route, celle qu’a «concoctée» la police pour «prouver» que les quatre condamnés avaient mis le feu à L’Amicale ne tiendrait plus la route. Cela prouvera aussi à quel point l’enquête policière dans cet incendie aura été «peu professionnelle», selon Me Valayden. Selon des sources fiables, le président de la République et les membres de la Commission de pourvoi en grâce auraient été très réceptifs à l’argument qu’en raison d’une enquête et d’un procès bâclés, quatre «innocents» ont pu passer 13 ans en prison. La confirmation prendra la forme d’un pardon présidentiel.