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Affaire Nandanee vs la presse: un premier jugement pourrait tomber aujourd’hui

30 janvier 2013, 20:00

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Affaire Nandanee vs la presse: un premier jugement pourrait tomber aujourd’hui

Le «Gagging Order» contre les groupes La Sentinelle (LSL) et Le Mauricien sera-t-il maintenu ? La réponse pourrait tomber dès aujourd’hui. Le juge Eddy Balancy a entendu en chambre, mercredi 30 janvier, les arguments des avocats des trois parties.

Ce dont se plaint réellement Nandanee Soornack, disent les avocats de la presse, notamment Me Michel Ahnee pour LSL, Me Désiré Basset pour Le Mauricien, est, en fait, ce qu’elle dit être la publication d’«informations fausses et diffamatoires». Mais elle n’a pas poursuivi les journaux en question pour diffamation.

Me Ahnee fait ressortir que Geoffrey Robertson avait mis les cours de justice en garde contre «la possibilité que le demandeur (d’injonction) camoufle ce qui est en réalité une action de diffamation en affaire de protection de vie privée».

Il cite d’ailleurs la déclaration de Soornack à l’effet qu’elle a entré cette affaire en Cour parce qu’elle pensait que les deux groupes de presse allaient «exposer» publiquement des informations sur ses business et «faire des allégations diffamatoires et insultantes qui constituent une violation de ma vie privée».

Et, ajoute Me Ahnee, Soornack ne précise pas quel aspect de sa vie privée la Cour devrait interdire à la presse de publier à «perpétuité».

«L’absence de ces spécifications (…) équivaut à l’abolition à perpétuité de la liberté d’expression en ce qui concerne la vie privée de Soornack, quelles que soient les circonstances présentes ou futures», précise l’homme de loi.

Une des conséquences si la Cour accède à la demande de Soornack, écrit Me Ahnee, serait qu’un «high profile politician» serait lui aussi «protégé indirectement par cet ordre», alors que l’intérêt est on ne peut plus public.

«L’intérêt national d’un pays prime largement sur le bien-être et l’agrément» de Nandanee Soornack, estime l’avocat de LSL.

Me Désiré Basset a, lui, fait ressortir qu’alors que Nandanee Soornack est activiste politique depuis 2001, et qu’en 2003, le leader de l’opposition d’alors avait rendu visite à sa famille, «la presse n’a commencé à parler d’elle qu’après l’incident du 10 décembre 2012, quand elle s’est manifestée publiquement comme une femme de pouvoir». Les deux groupes de presse s’accordent à dire que c’est dans la mesure où la vie privée de Nandanee Soornack influe sur la vie publique (elle a obtenu des contrats auprès des compagnies d’Etat et a aussi une influence sur la police) qu’il est du devoir de la presse de le faire savoir au public.

Et le fait que Soornack demande une injonction contre seulement deux groupes de presse alors que «le reste est libre de publier ce qu’il veut est en lui-même une indication que l’affaire n’est pas sérieuse», estime Me Basset.

Me Mohamed ne s’est lui pas attardé dans ses arguments, insistant sur le droit à ce que la vie privée de sa cliente ne soit pas violée.

 

 

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