Il s’agirait d’une vengeance. C’est en tout cas la piste privilégiée par la police qui enquête sur l’agression à l’acide de cinq personnes, dont deux enfants, à Plaine-Verte hier, mardi 31 décembre. La Criminal Investigation Division a interrogé plusieurs suspects.

Dans son viseur : des locataires d’un immeuble situé à la rue Ramsamy Canabady, Plaine-Verte, où résident les cinq personnes agressées à l’acide hier, mardi 31 décembre. La police a déjà interrogé plusieurs suspects.

Elle privilégie, par ailleurs, la piste de la vengeance. Il ressort que Nazrana Sheikh Allyjaun, l’une des personnes agressées, devait se fiancer à un habitant de Mahébourg jeudi prochain. Mais Nazma Allyjaun, la mère de cette dernière, aurait reçu deux appels anonymes lourds de menace. Une voix féminine l’aurait avertie que si cette union se concrétisait, sa fille sera «handicapée». Car le futur fiancé aurait mis une femme enceinte et prévoyait de faire sa vie avec Nazrana, un mois à peine après l’avoir rencontrée. Il devrait être entendu au plus vite afin de remonter jusqu’à l’agresseur.

C’est dans la nuit de lundi à mardi que l’attaque a eu lieu. Tous dormaient à poings fermés au premier étage de l’immeuble familial lorsqu’une brûlure insoutenable les a réveillés. Quelqu’un les a aspergés d’acide à travers une fenêtre laissée grande ouverte à cause de la chaleur. Atteint au visage et au torse, Farhaan Dowlut, sept ans, est dans un état comateux aux services des grands brûlés de l’hôpital Victoria, à Candos. Les médecins lui donnaient peu de chance de survie, hier après-midi.

«So figir inn mastike», glisse, atterré, l’oncle de la victime Aadil Allyjaun, 22 ans, qui a été brûlé aux avant-bras en lui portant secours. Il se pressait hier après-midi au chevet du petit dans l’espoir qu’il avait repris connaissance. Il n’arrive pas à sortir de sa tête les cris du garçon et de sa petite soeur de deux ans, Afreen Dowlut.

Également touchée au visage, cette dernière a été placée sous observation à l’hôpital ophtalmologique Soobramania Bharati, à Moka, aux côtés de sa mère, Asra Begum Sheikh Joomally, 36 ans, et de sa tante, Nazrana Sheikh Allyjaun, 39 ans, elles aussi brûlées aux yeux. Nazma Allyjaun, la mère des deux jeunes femmes, a également été victime de cette agression.

Dès l’annonce de cette attaque, l’équipe de l’inspecteur Ahmad Taujoo s’est ruée sur place, l’immeuble des Allyjaun étant situé à deux pâtés de maisons du poste de police de Plaine-Verte. L’aide d’un chien renifleur a été sollicitée pour tenter de déterminer par où l’agresseur s’était enfui.

Des prélèvements ont été effectués pour connaître l’origine de l’acide. Des flaques du liquide étaient encore visibles hier. «On nous a dit que deux types d’acide ont été mélangés», soupire Alibhye Allyjaun, 55 ans, frère cadet de Nazma Allyjaun. Il est d’autant plus peiné que les deux enfants avaient quitté leur village de Bois-Chéri pour venir passer des vacances chez lui.