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Anil Deelchand : «Nous ignorons comment la grippe A (H1N1) évoluera»
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Anil Deelchand : «Nous ignorons comment la grippe A (H1N1) évoluera»

Anil Deelchand, Regional Public Health Superintendant au ministère de la Santé et chargé du dossier Grippe A (H1N1), décortique ce virus, ses effets et les mesures prises pour  le contrecarrer.
Qu’est-ce que la grippe A (H1N1) ?
C’est une infection causée par un virus d’influenza. L’influenza se décline en trois groupes, A, B et C. La grippe A appartient bien évidemment au groupe responsable de la majorité des pandémies, en termes de grippe.
La grippe A (H1N1) est, à son tour, une combinaison de trois types de virus : un vient du porc, un autre des oiseaux et le dernier s’est développé chez l’être humain. Mais cette grippe se transmet uniquement d’homme à homme.
Quelle est la période d’incubation de la grippe A (H1N1) ?
Elle varie de trois jours à une semaine. Quelqu’un qui l’a attrapé est susceptible de la transmettre un jour avant l’apparition des symptômes et pendant une semaine jusqu’à la disparition de ses effets, quand il s’agit d’une personne qui n’est pas sous traitement.
Quels sont les symptômes de ce virus ? 
Ils sont les mêmes que pour une grippe saisonnière, soit fièvre, mal de gorge, toux, courbatures, et parfois de la diarrhée et des vomissements.
Quel traitement est prescrit à une personne qui en souffre ?
Le médicament le plus efficace pour soigner quelqu’un qui a la grippe A (H1N1) est un antiviral nommé «Tamiflu». Il sert à diminuer la population du virus dans le corps humain. Aussitôt que celle-ci est réduite, les symptômes s’estompent et parallèlement, le risque de transmission à une autre personne. Le «Tamiflu» est donné au patient pendant cinq jours.
Qui sont ceux qui sont les plus vulnérables face à cette grippe ?
En général, la grippe saisonnière est dangereuse pour les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de problèmes pulmonaires, rénaux, cardiaques ainsi que de comorbidités. Mais dans le cas de la grippe A (H1N1), nous avons constaté que ce sont les jeunes adultes qui sont les plus affectés. Quoique sur plus de 70 000 cas avérés dans 116 pays et territoires, il n’y a eu, heureusement, que 300 décès – ce qui est infime pour une pandémie.
Dans les hôpitaux, comment s’occupe-t-on d’une personne souffrant de grippe A (H1N1) ?
Si quelqu’un arrive à l’hôpital et que nous soupçonnons qu’il présente des symptômes de cette grippe, nous le séparons d’abord des autres patients. Ensuite, nous lui donnons un masque. Puis, il sera examiné par un médecin. Bien sûr, le personnel soignant prendra les précautions nécessaires, selon le protocole établi par le ministère de la Santé, qui suit, d’ailleurs, les consignes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le médecin en charge fera, par la suite, un prélèvement de la gorge du patient et l’enverra au laboratoire de virologie. Il faut savoir que tous les hôpitaux de l’île ne disposent pas de salles d’isolation. Donc, le patient qui présente des symptômes de la grippe A (H1N1), sera transféré à l’hôpital de Souillac, qui est équipé de salles d’isolation.
Arrivé à Souillac, il sera dirigé vers une salle d’isolation - en empruntant un «fast track», le temps que les résultats des tests soient connus. Ils sont obtenus au maximum dans les 24 heures suivantes.
Si les résultats sont négatifs, il pourra rentrer. Dans le cas contraire, un échantillon du prélèvement sera quand même envoyé au laboratoire de référence de l’OMS pour confirmer la positivité. Pendant ce temps, le patient sera traité au «Tamiflu».
Quelles sont les précautions à prendre pour éviter de contracter la grippe A (H1N1) ?
Les mêmes que pour une grippe ordinaire. Renforcer les mesures d’hygiène de base : se laver les mains avec de l’eau et du savon 10 à 15 fois par jour. Se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir jetable – quand on tousse et qu’on éternue, et le disposer correctement dans une poubelle. Puis, surtout, consulter un médecin et rester chez soi pour éviter de «contaminer» son prochain.
Les autorités  mauriciennes contrôlent-elles la situation ?
La situation est bien sous contrôle. Mais il faut quand même prendre des précautions parce que nous ignorons comment le virus évoluera.  Notre population n’a pas encore été exposée. Elle n’a donc pas développé d’anticorps contre la grippe A (H1N1).
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