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Ariane Barnes : Un personnage

18 mars 2013, 06:15

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Ariane Barnes : Un personnage

Elle vit en Angleterre, a fait du théâtre son gagne-pain et joue actuellement dans une pièce gardée secrète au Somerset House. Ariane Barnes entre les lignes.

 

Interviewer Ariane Barnes n’a pas été une sinécure. La faute à son actualité pétrie de secrets. On sait que jusqu’au 30 mars elle joue dans une pièce de théâtre qui s’intitule In the beginning was the end, inspirée d’un dessin de Léonard de Vinci, A Cloudburst of Material Possessions, et de l’Apocalypse de Jean. On sait aussi que cela se passe au Somerset House, plus précisément au King’s College Institute, à Londres. Mais pour le reste, Dreamthinkspeak, la compagnie pour laquelle travaille la comédienne, prévient dans son dossier de presse qu’on n’a pas le droit de dévoiler la teneur de la pièce.

 

Rien de mieux pour titiller notre curiosité. Pourquoi ce synopsis est-il tenu secret ? Tout ce mystère est en fait lié à la nature de l’oeuvre. On est dans un genre appelé tantôt « promenade », tantôt « site responsive », loin du théâtre traditionnel avec une scène face à des spectateurs assis. « Le spectateur arrive et déambule dans les pièces du bâtiment. Dans chaque pièce il se passe quelque chose, que je ne peux pas vous dévoiler parce que dans ce genre de théâtre, l’effet de surprise est important. Il fait partie de l’expérience du spectateur », explique Ariane Barnes.

 

On comprend donc, entre les lignes, que les spectateurs et les acteurs occupent le même espace. La fiction et la réalité se rejoignent. En quelque sorte, le public entre dans l’histoire. Il se promène dans les différentes pièces du site et du même coup dans l’oeuvre dramatique sans savoir ce qui l’attend. Et l’atmosphère et les murs du bâtiment ajoutent à la théâtralité. Pour ce qui est du thème de la pièce, on nous apprend seulement qu’il tourne autour d’un monde embourbé dans le matérialisme et la technologie, sur le point de s’écrouler pour en laisser peut-être émerger un autre. On n’en saura pas plus… pour ne pas compromettre les effets du show.

 

Au-delà de In the beginning was the end, Ariane Barnes est expansive, rien à cacher. « Je n’ai pas choisi le théâtre, c’est lui qui m’a choisie », soutient-elle. Elle a 12 ans quand elle joue dans sa première comédie musicale, à l’école primaire Lorette de Vacoas. Elle interprète le rôle de la méchante reine dans Blanche neige et les sept nains. Elle rejoint ensuite le groupe musical Dawn, une expérience qui lui confirme qu’elle a la vocation du théâtre et de la musique.

 

C’est tout naturellement qu’elle choisit de se lancer dans des études d’art dramatique en Angleterre et sort avec une maîtrise du Rose Bruford College of Theatre & Performance. Mais le métier de comédienne est loin d’être de tout repos. « Le stress est incessant, il faut jouer des coudes pour être appelée aux auditions, et même quand vous arrivez à participer à un casting, il y a peu d’élus. De plus, une fois qu’une pièce est terminée, il faut tout reprendre à zéro. Vous vous retrouvez à chercher du travail tous les trois mois et parfois à vous voir rejeté à cause de deux centimètres de trop ou d’un cheveu blanc… », raconte la jeune femme.

 

Ariane Barnes ne craint pas de se retrousser les manches. Elle a joué Lady Macbeth dans la tournée de la Young Shakespeare Company. Elle a fait la voix d’Harley Quinn lors de la tournée française de Batman Live World Arena. Elle interprète au passage des rôles de femme d’affaires dans des films d’entreprises. Elle enseigne aussi les arts dramatiques aux enfants. Elle fait son bonhomme de chemin. Entre ses séances de yoga et de zumba, ses passions pour la photographie, les voyages, ses poissons, son hamster mais aussi pour « le côté show de la politique en Amérique », Ariane a une vie bien remplie. Son souhait : que la scène artistique mauricienne se développe, que les artistes aient un avenir dans leur propre pays et qu’elle puisse un jour collaborer dans l’île à des projets d’envergure.

 

Son rêve : tourner dans une série télévisée américaine. « Dans ce domaine du showbizz you can never predict what can happen », lâche-telle, car dans ce métier on peut être sélectionné en raison de son expérience tout comme on peut être une parfaite inconnue et séduire. En attendant, Ariane Barnes fait partie de ces femmes piquantes et pleines de fougue à qui l’avenir devrait sourire.

 

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