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Ashok Subron : « Est-ce que la constitution peut imposer le communalisme à un citoyen ? »
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Ashok Subron : « Est-ce que la constitution peut imposer le communalisme à un citoyen ? »

Après six ans de campagne politico-juridique contre le communaliste institutionnalisé, où en est Rezistans ek Alternativ ?
Il y a eu des avancées historiques remarquables. La preuve en est que le débat politique en cette période de fin d''''''année tourne autour de la réforme électorale, de l''élimination du Best Loser System et de l''approfondissement de la démocratie.
Tout cela, c''est grâce à nous. La recommandation du rapport Carcassonne est un produit direct de notre combat. Le Privy Council note que «the true complaint that the applicants have is that the best loser system is wrong in principle and should be abolished. There may be strong grounds for advancing such a contention ».
Il faudrait être un défenseur du communalisme ou alors être motivé par la mesquinerie politique pour ne pas reconnaître la contribution de Rezistans ek Alternativ.
Notre refus de nous conformer à la section 5 du Nomination Paper en 2005 marquait le début d''une campagne de désobéissance civile anti-communale.
2010 marque une nouvelle phase de cette désobéissance avec la participation de 16% des candidats aux élections générales à ce mouvement et la création du Blok 104. Nous désobéissons à l''ordre communal.
Vous avez lancé un ultimatum pour une réforme électorale. Pensez-vous que les partis politiques représentés au Parlement peuvent apporter la solution politique recommandée par le Privy Council ?
Nous ne nous faisons aucune illusion sur les partis politiques présents à l''Assemblée nationale. Ils regardent la réforme électorale uniquement à travers le prisme de la tactique communalo-politique. Nous ne croyons pas non plus dans l''approche politique qui consiste à voter pour le programme électoral d''un parti qui promet sa mise en pratique une fois parvenu au pouvoir. Alors, nous gardons ouvertes d''autres possibilités de changement. C''est au citoyen de se réapproprier de la politique et de mener lui-même ce combat en intensifiant la désobéissance civile. En parallèle, la voie juridique est aussi une option importante. Elle fait partie de la tentative de bloquer l''imbroglio historique dans lequel nous nous trouvons.
De quelle manière l’action juridique de Rezistans ek Alternativ depuis 2005, à contribué à un progrès politique ?
Notre refus de nous classifier dans un registre ethnique et communal découle non seulement de raisons politiques et éthiques mais repose également sur notre incapacité à le faire selon la définition communale de notre constitution. Alors la question qui se pose, c’est : n''avons-nous pas le droit d''être candidats à la députation ? Est-que la constitution d''une République peut imposer le communalisme à un citoyen?
C''est une question éminemment politique et en même temps juridique. Et il est nécessaire de demander à la justice de se prononcer sur la question. Aucune cour de justice ne nous a donné tort. Alors pourquoi renoncer à l''option juridique?
Certainement pas pour faire plaisir à Yousouf Mohamed et aux autres défenseurs d''un système communal.
Quelle sera la prochaine étape après le jugement du Privy Council?
Nous avons commencé à enregistrer les noms des citoyens qui souhaitent figurer sur la liste des 6 200 personnes qui participeront à la campagne de désobéissance civile dans le cadre des prochaines législatives, si le système ne change pas. En attendant, nous accordons trois mois aux quatre partis traditionnels, en l''occurrence le PTr, le MMM, le MSM et le PMSD, pour l''introduction d''un nouveau projet de loi électorale à l''Assemblée nationale. Nous demandons que cette réforme se fasse dans le cadre du vingtième anniversaire de la République. Nous sommes pour la recommandation du Pr Carcassonne pour l''abolition du Best Loser System. Si ces partis politiques ne concrétisent pas cette réforme, en plus des 6 200 candidats contre le communalisme, nous allons aussi introduire un défi constitutionnelle devant la Cour suprême comme nous l''a proposé le Privy Council. En même temps, nous attendons le ruling de la Commission des droits humains des Nations unies cette même question de candidature. 2012 verra une articulation de notre combat sur plusieurs fronts.
Pour finir quel regard portez-vous sur l''année 2011?
Avec beaucoup d''humilité, nous sommes fiers que Rezistans ek Alternativ ait pu démontrer qu''une force politique alternative de gauche peut contribuer à écrire l''histoire.
Au niveau de la lutte syndicale, 2011 a été marqué par le refus du gouvernement d''amender les deux lois du travail, amendement qui avait été annoncé en grande pompe par le ministre du Travail.
Au niveau politique, la cassure du gouvernement a fragilisé le PTr. Mais ironiquement, c''est la classe possédante qui a le plus tirer profit de cette fragilité. Le dernier budget en est la preuve concrète. Jusqu''à présent, le peuple n''a pas pu imposer son agenda politique.
Au niveau mondial, l''amplification de la crise structurelle du capitalisme global et la faillite de la conférence climatique de Durban  vient confirmer la justesse de l''analyse de la gauche altermondialiste et écologique. Mais l''événement historique majeur de 2011 reste le processus révolutionnaire actuellement en cours dans le monde arabe et qui a produit des germes dans les pays de l''hémisphère nord, avec le mouvement Occupy.
Propos recueillis par Jean-Yves Chavrimootoo
 
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