Pour les coureurs présents samedi au Racing Club, comme pour ceux qui, à l’instar de Jean-Luc Vilbrim, ont fait l’impasse sur la première manche de la Vital Cross-Country League, les 8es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) sont au centre de toutes les préoccupations. Les nombreux duels qui ont émaillé cette entrée en matière, marquée par les victoires d’Annabelle Lascar et de Paramasiven Samynaden dans les deux courses principales, ont fait du bien à une préparation qui lorgne déjà en direction de la piste.

Le ciel était couvert, samedi, au Racing Club, mais heureusement les grosses pluies ne se sont pas abattues sur la pelouse où avait été posé le décor de la première manche de la Vital Cross-Country League. Le fond de l’air était même agréable, la chaleur s’étant quelque peu dissipée. Annabelle Lascar et Prisca Manikion se sont donné la réplique tout le long des 4 km de l’épreuve juniors-seniors. La première nommée s’installe en tête au début de la course mais Prisca Manikion s’accroche et prend les commandes un peu plus tard. Les deux athlètes se livrent à un mano a mano époustouflant. La spécialiste du 400 m et du 800 m s’avère toutefois plus rapide sur la fin et s’impose au sprint en 11’21, 26 secondes de mieux que la spécialiste du 5000 m.

« C’était un joli duel. J’ai adoré la compagnie d’Annabelle. Elle a été plus rapide que moi sur la fin. C’était une jolie course. Nous avons couru côte à côte. Je voulais qu’elle m’emmène dans le train. A un moment, j’ai « bougé » car je trouvais le rythme trop lent. Mais Annabelle a été plus rapide que moi à la fin. Elle a gagné au sprint. J’ai eu un aperçu de la course en circuit. Je ne vais pas me laisser faire la prochaine fois », déclare Prisca Manikion.

Annabelle Lascar a apprécié aussi cette course qu’elle décrit comme étant « un plus pour moi et pour Prisca ». « Moi, je prépare le 800 m et le 400 m, Prisca est une spécialiste du 5000 m. C’est un bon début de saison », souligne-t-elle, en prévision des 8es Jeux des îles. « La course était assez relevée. Il y avait beaucoup de concurrentes. C’est motivant. La perspective de prendre part aux Jeux des îles a eu un effet bénéfique. Beaucoup d’anciennes ont repris l’entraînement. Elles recherchent toutes une place en sélection, elles ne veulent pas passer à travers. C’est une motivation pour moi aussi », ajoute celle qui confie être en mesure de s’adapter à toutes les topographies.

Le duel a été tout aussi intense chez les hommes qui se mesuraient sur 7 km. Ils sont trois protagonistes à lui donner vie d’emblée : Paramasiven Samynaden, Xavier Verny et Nicolas Frichot. Dharajam Jeetun, le revenant, suit en quatrième position.

Frichot paraît le mieux armé pour tenir tête à Samynaden et lui dispute même le commandement. Verny perd du terrain graduellement, ce qui fait l’affaire de Jeetun qui revient petit à petit et grignote son retard jusqu’à s’approprier la troisième marche du podium.

Devant, Samynaden réaffirme son autorité, cette fois de façon irréversible, et s’impose en 18’13. Frichot s’incline pour quatre secondes seulement. « Ce n’est pas une compétition pour moi, cela fait partie de mon entraînement. Je suis venu ici pour mettre toutes les chances de mon côté et tenter de réaliser les minima des Jeux des îles sur 800 et 1500 m. Mes meilleurs temps sont de 1’55 et 3’58 et il faut réaliser 1’53 et 3’57. Ma priorité reste la piste cette saison », soutient celui qui en est à sa troisième année chez les seniors et qui avait choisi samedi de courir sa course sans penser à la stratégie ou à la tactique.

S’il y a un coureur qui était vraiment content de sa prestation, c’est bien Dharamjay Jeetun, 30 ans. Blessé alors qu’il était en Irlande en 2009, il lui a fallu une année pour gagner le difficile pari de revenir à son meilleur niveau, qu’il commence, maintenant, à entrevoir. Il avait pris du poids – il faisait 59 kg – et se sent désormais mieux dans sa peau à 53,5 kg. « Je retrouve mes sensations. Je suis satisfait de mon rythme, j’espère qu’il va s’améliorer jour après jour. Ma course est le résultat du travail d’endurance seulement. Je suis content. Je remercie Mike Félicité (Ndlr : son entraîneur) pour cela », affirme-t-il. Son objectif dans l’immédiat est de se retrouver et de « redevenir le coureur qu’il était avant » puis de se concentrer sur le 5 000 et le 10 000 m. Il fait partie de la présélection constituée en vue du rendez-vous seychellois (Ndlr : 5-14 août 2011).

On retiendra aussi de la première manche de la Vital Cross-Country League le cavalier seul de Melivan Dauphin chez les minimes garçons. Il a enlevé la course longue de 3,5 km en 9’20, soit avec une avance de 24 secondes sur le deuxième, Jordy Vengatasawmy (9’44).

On a assisté par ailleurs à plusieurs arrivées au sprint dont celle du 4 km cadets au bout de laquelle Loïc Mustun l’a emporté en 9’50 devant Jimitri Seechurn, deuxième en 9’51, et Mathieu Mamet, troisième en 9’52. Ils étaient 597 coureurs en action au Racing Club.

La deuxième manche de la Vital Cross-Country League sera disputée dimanche prochain à Mon Choisy sur un circuit d’un km. Le premier départ sera donné à 8h30.