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Bagasse: un potentiel sous-exploité
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Bagasse: un potentiel sous-exploité

Alors  que le débat fait rage sur l’utilisation du charbon comme combustible pour les centrales électriques, l’on a tendance à oublier une ressource locale, en l’occurrence, la bagasse. D’autant que selon les spécialistes, il y a encore de la marge à exploiter.
Avec environ 1,4 million de tonnes produites, la bagasse a contribué à hauteur de 23,2 % à la production d’électricité en 2011, selon Statistics Mauritius . Et, cette contribution aurait pu être plus élevée.
Or, la bagasse, dont toute la production est destinée à celle d’énergie, est « gaspillée», soutient Khalil Elahee, président de l’Energy Efficiency Management Office.
«Toute notre bagasse n’est pas utilisée de manière optimale», concède Cyril Mayer, Chief Executive Officer (CEO) de Terra. La raison : des chaudières en mal d’efficience.
Celles- ci, explique Khalil Elahee, sont à basse pression.
« En augmentant cette pression, on pourrait produire deux fois plus d’énergie», fait- il ressortir.
Le hic c’est qu’augmenter l’efficience des installations nécessitera des investissements, fait valoir Swaley Kasenally, ancien ministre de l’Energie. « Et, les retours ne sont pas justifiés. Surtout qu’ils ont investi pour améliorer l’efficience des usines», argue-t-il.
N’empêche que le groupe Alteo songe déjà, dans son plan de réforme, à l’installation de deux nouvelles unités de 50 Mégawatts chacune. Et ce, avec de nouvelles technologies optimisant l’utilisation de ce sous-produit de la canne.
Selon Jean Li, directeur de la Mauritius Sugar Producers’ Association, «grâce aux investissements dans les usines, on a pu faire des économies sur la bagasse utilisée dans la production de sucre». Médine, qui ne possède pas de centrale, « peut, en période de coupe, vendre sa production excédentaire au CEB», explique-t-il.
AU-DELÀ DE LA BAGASSE
Pour Khalil Elahee, toutefois, il faut aller au- delà de la bagasse. «Il y a des centrales avec des chaudières qui peuvent brûler d’autres résidus de la canne», soutient l’universitaire. Les feuilles, notamment, peuvent aussi servir de combustibles.
Mais, selon Swaley Kasenally, afin d’aller vers cette pratique, il faudrait tout d’abord étudier son coût réel à travers un «energy balance». Les grands perdants sont les planteurs. Chaque année, le Central Electricity Board verse Rs 64 millions au Bagasse Transfer Price Fund, dont la moitié est reversée aux planteurs. Actuellement, «on ne perçoit que Rs 9 par tonne de canne pour la bagasse. C’est immoral et insultant. Nous ne percevons rien pour notre coopération positive à l’environnement», s’insurge Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association.
Et ce, alors qu’à la Réunion, les planteurs obtiennent Rs 450.
 
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