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Béatrice Prêle : militante de l’enfance

16 décembre 2013, 10:13

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Béatrice Prêle : militante de l’enfance

Avocate civiliste, Béatrice Prêle a accepté le poste de «Chairperson» du «National Children’s Council». C’est, dit-elle, pour approfondir et renforcer les objectifs de ce conseil.

 

Béatrice Prêle,dont les yeux pétillent, n’a que 32 ans. Mais elle a déjà un bagage académique conséquent. Cette femme qui jongle avec l’anglais et le français au cours de l’entretien, est la fille de Florise et José Prêle, respectivement fonctionnaire aux Affaires étrangères et guide touristique, tous deux aujourd’hui à la retraite. Elle est aussi la petite-fille d’Elsie, agent travailliste qui était très proche de feu sir Seewoosagur Ramgoolam.

 

À neuf ans, Béatrice connaît le goût acre du déracinement puisque sa mère est mutée à Canberra en Australie. Toute la famille Prêle s’y installe. Elle s’acclimate rapidement à sa nouvelle existence, montrant de sérieuses dispositions pour les études comme pour le sport, notamment le sprint et le hockey sur gazon. Elle fait d’ailleurs partie de la sélection junior de hockey sur gazon de Canberra. La capitale de l’Australie devient son «home».

 

À 15 ans, nouveau déracinement. Sa mère est réaffectée à Maurice. Béatrice laisse dernière sa «beautiful life» pour retrouver son île natale. À une école d’élite publique, ses parents lui préfèrent Le Bocage International School où elle opte pour un baccalauréat de langues – anglais, français et espagnol –, dans l’optique de faire carrière dans les relations internationales.

 

À l’obtention de son baccalauréat, elle veut perfectionner son français et comme l’enseignement supérieur français est davantage à sa portée, c’est à l’université de Versailles qu’elle se fait admettre pour une licence et une maîtrise en droit international public et en droit européen. C’est à l’université de Paris Nanterre 10 qu’elle étudie ensuite pour décrocher un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit international public et privé. Au plus profond d’elle, elle veut un métier qui aidera les gens. Elle réalise alors que pour cela, «il faut être more grounded auprès des particuliers».

 

Alors qu’elle avait jusque-là cumulé les petits boulots, Béatrice tâte à l’enseignement par l’entremise d’une société qui lui permet de donner des cours particuliers d’anglais, de français et d’espagnol à des adolescents de 12 à 18 ans. Son DEA obtenu, elle suit sa mère à Beijing en Chine où cette dernière a été déléguée. Là, elle enseigne les langues et l’histoire géo aux adolescents. Elle profite aussi de sa présence dans la capitale chinoise pour apprendre le mandarin écrit et oral.

 

C’est une collègue de sa mère qui suggère qu’elle fasse le barreau. Elle est séduite par cette idée car cela lui permettra d’aider les gens. Elle se fait admettre au BPP Law School de Londres pour un cours de conversion qu’elle qualifie de «bourrage de crâne de droit. D’un pays à l’autre, les choses changent et la façon de travailler est différente.Par exemple, lors de l’examen en France, on a quatre heures pour disserter et même citer les cas qui ont fait jurisprudencealors qu’en Grande-Bretagne,on n’a que deux heures pour répondre et il faut aller droit au but. Je n’étais pas habituée à travailler ainsi».

 

À l’issue de ce cours, elle étudie en vue de passer son Bar dans cette même institution. «C’est à ce moment-làque j’ai vraiment commencé à aimer la profession.» Elle est finalement appelée au Lincoln’sInn en juillet 2010. Elle fait son pupillage chez les avocats Gavin Glover, Patrice Doger de Spéville et chez l’avoué Sunil Lutchman. Elle est appelée au barreau en septembre 2011 et est restée depuis attachée aux Chambers De Spéville, Sauzier et Desveaux. Elle se dit très heureuse d’y être. «J’apprends beaucoup de ces avocats expérimentés et je suis entourée d’une bonne équipe de juniors également.»

 

En mars 2013, le ministère de l’Égalité du genre lui propose le poste de présidente du National Children’sCouncil (NCC). Après réflexion, elle accepte. Elle a pris ses fonctions depuis octobre. «La vocation du NCC est de faire les enfants défavorisés et les enfants en général se développer et s’épanouir. Comme j’ai enseigné aux enfants dans le passé, je veux essayer de contribuer à cet agenda, tout en renforçant la base du conseil.»

 

Béatrice Prêle promet de proposer bientôt des idées nouvelles. Elle est consciente que la bureaucratie peut retarder les choses. Pour la contrecarrer, elle mise sur son sens de la diplomatie. On en reparlera dans quelques mois…

 

 

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